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    Le Bleu du Caftan
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Bleu du Caftan" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Pendant les repérages d’Adam, son précédent film, Maryam Touzani a fait une rencontre décisive dans la médina de Salé avec un homme qui tenait un salon de coiffure pour dames. Il a beaucoup inspiré le personnage d’Halim (Saleh Bakri). La réalisatrice se rappelle : "J'ai ressenti quelque chose de l’ordre du non-dit dans sa vie, quelque chose d’étouffé par rapport à qui il était dans son for intérieur, et qui il essayait d’être face au monde, dans un milieu très conservateur."

    "Je me suis retrouvée à imaginer sa vie, car je n’ai jamais osé lui poser des questions personnelles, cela aurait été trop intime. Mais j’ai passé beaucoup de temps avec lui et il m’a profondément marquée. Un jour, cette histoire a pris forme et est devenu nécessaire à raconter, une histoire qui devait s’écrire sans qu’on y pense de manière rationnelle ou logique. Sur le chemin de cette écriture, j’ai eu la chance d’avoir le regard de Nabil, avec qui je partage ma vie mais aussi une passion."

    "Dans son regard, toujours bienveillant, acéré, et sensible, j’ai pu être confronté à moi-même, accompagnée dans l’évolution de mes personnages et de mon histoire, poussée dans mes retranchements..."

    Un film sensoriel

    Maryam Touzani a voulu faire un film sensoriel : "Avec Virginie, on a voulu mettre en lumière le travail des maalem dans la beauté de ses détails. La lumière traverse les différents lieux et nous aide à aller vers la profondeur des émotions des personnages. Virginie est très à l’écoute des personnages, de ce que j’ai envie de raconter, et l’image est évidemment cruciale dans ce film où tout se passe dans leur intériorité. La lumière nous aide à suivre l’évolution des personnages, de leurs relations ; le film devient de plus en plus lumineux à mesure que les relations se détendent."

    Les costumes

    Maryam Touzani et la costumière Rafika Benmaimoune ont beaucoup travaillé en amont sur le choix des couleurs : celles des caftans comme celles des vêtements des personnages. Halim arbore une élégance innée que la cinéaste a voulu raconter à travers ses habits. Elle confie :

    "Un peu hors du temps aussi. Pour Mina, tous les costumes ont été fabriqués pour le film. Les décors aussi étaient importants. J’adore peindre et composer une séquence est un peu comme composer un tableau, il faut réfléchir à l’équilibre des couleurs, des textures."

    "J’ai passé aussi du temps avec des maalem, je les ai observés pour voir comment ils travaillaient le fil, j’ai écouté leurs histoires. L’un d’eux m’a dit qu’il était prêt à travailler même non rémunéré. Il ne pouvait pas vivre sans confectionner les caftans, c’était son oxygène."

    "Il ne trouvait pas d’apprentis depuis vingt ans, il en avait les larmes aux yeux. Un autre maître artisan me racontait comment un des maalems avec qui il travaillait avait abandonné le métier pour vendre des œufs au marché ; il en avait le cœur brisé."

    "Tous ces récits m’ont tellement touchée que j’avais envie de témoigner de ça, d’inscrire la beauté de ces métiers dans le film, de leur rendre hommage."

    Le choix Saleh Bakri

    Quand Saleh Bakri a lu le scénario, l'acteur est parvenu à cerner le personnage de Halim, notamment au niveau de ses déchirures. La réalisatrice confie : "Il a aussi saisi ses zones d’ombre, tout ce qu’Halim vit en cachette, le fait de devoir vivre avec la culpabilité. Halim vit dans une société qui le honnit, dans une religion qui l’exclut, mais il a une femme qu’il aime et qui l’aime, et il ressent de la culpabilité vis-à-vis d’elle. Je voulais éviter tout jugement, il n’y a pas de « bons » et de « méchants » dans ce film : Halim a une vie parallèle clandestine par nécessité. Mais il s’occupe de sa femme avec amour et dévotion jusqu’à la dernière minute, il fait tout ce qu’on peut espérer de mieux de la part d’un être qui nous aime."

    Retrouvailles

    Le personnage de Mina vit avec ce non-dit de l’homosexualité de son mari, qu'elle a accepté par amour. Pour l'incarner, Maryam Touzani a choisi Lubna Azabal, avec qui elle avait déjà travaillé sur Adam. La cinéaste raconte : "Le tournage a été très dur pour elle : pendant que Mina perdait la vie, Lubna a découvert que son père était gravement malade. Tout s’est passé très vite, malheureusement, et elle a perdu son père le dernier jour du tournage."

    "Lubna avait suivi un régime pour maigrir et incarner Mina de la manière la plus vraie possible : elle voulait maigrir avec le personnage, elle voulait sentir la mort dans son corps et c’est ce qu’elle a fait. Lubna a été d’un courage extraordinaire de vivre en parallèle l’agonie de son personnage et la fin de vie de son père. C’était très dur, mais il y avait une forme de poésie dans cette situation, comme si elle accompagnait son père à distance, comme si elle vivait la mort avec lui."

    Qui pour l'apprenti ?

    Le jeune Ayoub Missioui joue Youssef, l'apprenti. Maryam Touzani explique à son sujet : "Au début, on se dit que c’est un beau jeune homme, et puis non, il n’est pas que ça : Youssef a de la profondeur, de la sensibilité, il a beaucoup de qualités derrière son apparence de jeune premier. Youssef est également généreux, comme quand Mina l’accuse d’avoir perdu un tissu alors qu’il sait que c’est elle qui l’a caché mais qu’il ne dit rien, par grandeur d’âme, car Youssef est au-dessus de ces mesquineries, il est à la hauteur d’Halim. C’est là que Mina comprend que Youssef est un homme bon et qu’il veut le bien de son mari. Mina réalise que ce serait beau que ces deux hommes soient ensemble, elle comprend ça au fur et à mesure, comme nous spectateurs."

    Succès commercial

    Vendu dans une trentaine de territoires, et sorti dans plus de 1 300 salles, Le Bleu du Caftan a dépassé le cap des 500 000 entrées en salles au-delà des frontières du Maroc, faisant de lui le plus gros succès jamais enregistré dans le monde pour un film marocain. Le film cumule notamment 214 000 entrées en France, 58 000 entrées aux Pays-Bas, 37 000 entrées en Italie, 35 000 en Espagne, 24 000 au Japon, 21 000 en Belgique, 17 000 en Grèce, 16 000 en Suisse, 15 000 en Allemagne, 15 000 au Danemark ou encore 13 000 en Australie.

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