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    Le Ciel rouge
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Ciel rouge" et de son tournage !

    Pendant le confinement

    Christian Petzold a eu l'idée du film à l‘époque du premier confinement. Le cinéaste s'est demandé pourquoi ces restrictions touchaient d‘abord les enfants et les jeunes. Il développe : "A cette époque, j‘étais moi-même alité avec le Covid et je regardais un grand nombre de ces films d‘été français et américains. Ce sont des films qui montrent comment on devient quelqu‘un dans une situation exceptionnelle de vacances, où l’on ne contrôle rien."

    "Dans le cinéma français et américain, ces mois d‘été sont pour les jeunes un monde dans lequel ils doivent devenir quelqu‘un - à partir d‘eux-mêmes, mais aussi à partir de leur rencontre avec le monde. C’est le dernier été avant l’entrée dans l‘âge adulte, le dernier été d‘insouciance. Et en même temps, c‘est peut-être un peu le dernier été pour tout le monde, parce que les forêts brûlent. C‘était le bruit de fond pour ce film, pour le travail autour de ce film."

    Un film d'été

    Le Ciel rouge s’inspire de ce qui est un véritable genre dans de nombreux pays, à savoir le film d‘été : des jeunes gens qui s’en vont passer l‘été ensemble quelque part. Le réalisateur Christian Petzold confie : "Dans le cinéma américain, cela donne souvent des films d‘horreur : une région inconnue, un raccourci, une maison dans les bois, et l‘horreur commence. Dans le cinéma français, les films d‘été avec des jeunes sont souvent des sortes d‘'éducations sentimentales' : on est à la plage, les classes se mélangent, les gens passent à l’âge adulte."

    "Et comme les Allemands aiment rêver, j‘ai voulu que ce film d‘été allemand commence dans la tradition des rêves romantiques allemands : la forêt, le demi-sommeil, la musique, deux jeunes hommes qui roulent en voiture et se perdent. Ils sont à la dérive. Avec ce début, rien n‘est encore posé, si ce n’est cette chose-là : c‘est du cinéma."

    Une maison féerique

    Christian Petzold a mis du temps à trouver cette ancienne maison forestière cachée quelque part dans la forêt. Pour le metteur en scène, ces maisons-là ont quelque chose de féerique. Il précise : "Et ce qui est féerique ici, ce n‘est pas que les gens découvrent la maison, mais que la maison attende les gens. Lorsque Léon et Félix y arrivent, nous n‘avons qu‘un bref plan d‘ensemble."

    "Dès le plan suivant, nous sommes dans la maison et les voyons, filmés depuis l‘intérieur, ouvrir la porte. Nous entendons que la maison a déjà ses propres bruits, en l’occurrence une machine à laver. Cette maison n‘est pas innocente. Elle les attend. Le travail de préparation avec K.D. Gruber, le décorateur, ou Hans Fromm, le cameraman, est toujours extrêmement important."

    "Nous avons construit l‘intérieur, les murs et les fenêtres. Cette maison devait sembler être la maison de parents qui l‘avaient aménagée il y a 15 ou 20 ans, elle devait raconter que ses habitants aimaient y séjourner. Et en même temps ses portes, ses fenêtres et les axes visuels devaient être conçus de façon à ce que l‘on puisse regarder les gens sans être visible soi-même."

    Au milieu d'une clairière

    Il était important pour Christian Petzold que la maison se trouve au milieu d‘une clairière. Sur le chemin qui y conduit, Léon est seul dans la forêt et il a peur : "Et la peur, c‘est la peur de l‘abandon. Léon travaille à son deuxième roman. Il ne sait pas qui il est, qui il pourrait être. Il est perdu dans la forêt comme il est perdu en lui- même. Et cette maison au milieu de la clairière est un lieu protégé, elle est entourée d‘un mur d‘arbres."

    "Plus tard, lorsque Léon voit pour la première fois la jeune femme - l‘intruse -, elle est toute seule, elle étend le linge en sifflotant. Pour elle, la clairière est un lieu de liberté, d‘insouciance. Quant à Léon, on ne le voit jamais faire quoi que ce soit. Il n‘étend pas le linge, il ne cuisine pas, il ne va pas se baigner. Il veut échapper au monde. Pour lui, la clairière est une forteresse", développe le metteur en scène.

    Le feu

    Christian Petzold ne voulait pas créer ce danger artificiellement, avec la chaleur et les visages en sueur comme dans un western italien... Le cinéaste a préféré que l'incendie surplombe l'ensemble tout comme une cloche de sécheresse : "Ce qui est intéressant, c‘est que le paysage semble tellement vert, alors qu‘il n’est pas tombé une goutte de pluie pendant les sept semaines du tournage."

    "Et pourtant, il y a eu plusieurs incendies de forêt parce que tout était tellement sec. La forêt brûlée, nous l’avons filmée près de Treuenbrietzen, et là les braises et la chaleur s’étaient enfoncées profondément dans le sol. C‘était sinistre, fantomatique. Dans une forêt brûlée, il n’y a plus de bruits, plus de vent dans les feuilles, plus d‘oiseaux, plus d‘insectes, tout a disparu", se rappelle-t-il.

    Éric Rohmer comme référence

    Christian Petzold a regardé beaucoup de films d‘Éric Rohmer : "Il va toujours vite dans ses films : quelqu‘un monte dans la voiture, coupe, Paris, coupe, entrée, descente de la voiture, clac, clac. Il répète ces enchaînements, et cela donne une structure au film. Et c‘est dans cet esprit que ce rideau bleu de la chambre de l’étage de la maison a été pensé, comme une structure : premier jour, deuxième jour, troisième jour."

    "On entend les ébats des amants. Mais en même temps, comme chez Rohmer, ces images doivent avoir une beauté intrinsèque, quelque chose de particulier. La lumière change, le vent tourne, ce sont les sensations d‘une nuit d‘été. Pour moi, cet état-là est toujours un état de bonheur. Nous avons commencé le film par un état de demi-sommeil, avec cette dérive dans la forêt, la musique, et cela se poursuit tout du long."

    "Léon se réveille la nuit dans une maison inconnue, il voit la beauté du clair de lune et des rideaux, mais en même temps, il doit écouter les autres qui au même moment sont au comble du plaisir et écoutent de la musique. Cela renforce son sentiment d‘exclusion. Il s‘exclut du monde parce qu‘il croit que la distance fait partie du métier d‘écrivain. Il n‘a pas encore compris que ce n‘est en aucun cas une position de narrateur."

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