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    La Gravité
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Gravité" et de son tournage !

    Une métaphore

    Pour Cédric Ido, qui réalise son second long métrage pour le cinéma après La Vie de Château (2017), le titre de ce nouveau film correspond à une métaphore, celle du plafond de verre auquel se cognent les jeunes issus de banlieues défavorisées. Le réalisateur explique :

    "La particularité de mon film est que ce plafond de verre est détourné, inversé, car mes personnages se trouvent irrémédiablement attirés vers le sol. Un système social difficile dans lequel se développe par exemple un racisme structurel les maintient à terre."

    "Et par extension, il y a une dimension plus universelle. Si on sort du contexte de la banlieue française, la gravité c’est pour moi une prise de distance nécessaire pour questionner le rapport que l’on a tous à notre planète régie par des systèmes de plus en plus défaillants."

    "Toutes ces règles sociétales actuellement en vigueur enferment par son obsession de la hiérarchie tout le monde, riches comme pauvres. Je choisis de m’intéresser aux classes sociales modestes, à ces individus enfermés dans cette gravité-là, parce que je les connais bien."

    Laissés-pour-compte

    Cédric Ido a grandi en banlieue, à Stains, en Seine-Saint-Denis, qui était à l'époque vue comme l'une des pires cités de France, où il y avait de très nombreux meurtres. Le cinéaste a ainsi perdu pas mal d’amis dans des guerres de gangs. Il précise :

    "Ce qui était et est important pour moi, c’est d’évoquer à travers mon film, des êtres qui m’ont inspiré en tant qu’artiste, à quel point beaucoup d’entre eux étaient talentueux, et dont le talent n’a jamais pu s’exprimer, n’a jamais été exploité. Ces laissés-pour-compte qui là encore se sont confrontés à ce déterminisme social. Peu importe le talent, il ne sera jamais découvert. Et très vite chaque jeune de ces territoires finit par se persuader qu’il n’existe pas, qu’il n’a rien à apporter à la société. Mon film parle de ceux à qui on a tout enlevé sans rien leur dire."

    Les 3 acteurs principaux

    Cédric Ido a découvert Max Gomis, qui joue Daniel, en 2008 via des courts métrages. Le réalisateur se rappelle : "Il avait une gueule, quelque chose de flegmatique qui traversait son visage, un charisme cinématographique certain, ce qui était indispensable pour ce rôle plus physique que bavard". Il ajoute au sujet de Steve Tientcheu et Jean-Baptiste Anoumon :

    "Steve joue Joshua. J’avais déjà travaillé avec Steve. Son rôle est compliqué. C’est le plus dur à trouver, à cerner, car c’est un personnage fragile. Très peu de gens sont capables de l’incarner avec ce mélange de vigueur, de surprise, et d’abandon qui s’apparenterait à une part féminine. Steve a incarné Joshua avec une force tourmentée et une vraie tendresse."

    "Enfin Jean-Baptiste Anoumon a endossé le personnage de Christophe. Je connais Jean-Baptiste depuis très longtemps. J’aime sa rigueur. C’est un bosseur, un comédien de théâtre. J’avais besoin de cette discipline-là. Elle donne une bonne tension professionnelle avec les autres acteurs aux parcours différents mais dont le point commun est l’authenticité."

    Choc des générations

    La Gravité se centre sur la relation à la fois étrange, violente et fantastique entre deux générations : les trentenaires (les héros du film) et les adolescents surnommés les Ronins. Le metteur en scène Cédric Ido explique pour quelles raisons :

    "Tout d’abord il y a la génération des anciens à laquelle moi je m’identifie et qui est celle effectivement des trois héros du film. Cette génération a été plus ou moins maltraitée, invisibilisée, pas reconnue. Elle s’est toujours battue pour pouvoir exister.

    "Elle n’a pas du tout pensé à laisser aux plus jeunes, symbolisés par les Ronins dans le film, un héritage efficient de leur expérience de vie et de droits à vivre dignement dans une cité. Ces plus jeunes sont alors devant le néant et le refus de se laisser humilier comme nous."

    "Une part d’entre eux sont même nihilistes. Ils refusent les systèmes sociaux actuels et sont prêts à sacrifier les générations antérieures s’il le faut afin de recommencer à zéro, exister dans leur propre système, selon leurs propres règles."

    Des Ronins

    Le réalisateur Cédric Ido explique au sujet du terme Ronin qui qualifie cette bande de jeunes dans La Gravité : "Il y a une signification dans la mythologie japonaise à propos de l’emploi du rouge, cette couleur est symbole d’éloignement des démons, mais également de défense et de guérison, d’où les cheveux des Ronins qui arborent cette couleur."

    "D’une manière générale le Japon est extrêmement inspirant pour moi, le cinéma et la culture. Mes réalisateurs préférés sont Akira Kurosawa, ou le grand cinéaste de films de sabre Kenji Misumi, et aussi Kaneto Shindõ... Tous des très vieux réalisateurs qui ont toujours filmé avec une grande liberté créative, par exemple rien que dans les entrées de champ."

    Le Maire de la partie !

    A noter la présence de Steve Tientcheu, célèbre pour son personnage de Le Maire dans le film choc Les Misérables. Dans ce dernier, il représentait déjà une génération plus âgée de délinquants.

    Alignement des planètes

    Cet alignement des planètes donne également au film une tension supplémentaire. Pour Cédric Ido, il renforce une sensation autant sociale que divertissante au sens dramatique du terme : la sensation de menace :

    "Dans le film, c’est une sensation visuelle. C’est donner de la force inhabituelle à certains éléments comme le ciel en employant et forçant des couleurs au rendu anxiogène, le ciel est rose vers le rouge qui ne cesse de muter, renvoie aux couleurs des cheveux des Ronins, qui ont tous une partie de leur chevelure teinte en rouge. Par ces connections spéciales, le spectateur se rend compte et les personnages adultes aussi, que la vie dans cette banlieue n’est pas normale. Qu’il n’est plus normal en 2022 de vivre sans espoir. Les Ronins savent déjà jusqu’à quel point il y a du danger."

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