Je n'ai jamais été un grand fan de Pierre Richard, mais rien que la collaboration au scénario d'Yves Robert a suffi pour me faire tenter le coup. Hélas... Peut-être le résultat eût été différent si ce bon Yves avait été derrière la caméra, mais là, avec Richard himself... C'est simple, je me suis longuement demandé si j'allais pouvoir terminer le film face à ces gags affligeants se répétant de façon insoutenable. Alors autant le « boum badaboum » avec Laurel et Hardy, ça passe, mais là, c'était juste une souffrance de tous les instants, d'une lourdeur incommensurable (faut dire, un titre avec Pierre Mondy, Jean Carmet, Mario David, Paul Préboist et Marco Perrin, j'aurais dû me méfier) et d'une insigne pauvreté, pas un millimètre d'inventivité venant troubler le désastre. Pourtant, si l'on est très courageux, on est vaguement récompensé d'être resté, quelques situations réussissant à nous faire sourire, tandis que la critique vacharde des jeux télévisés de l'époque a beau être appuyé, elle est plutôt efficace. De plus, « Les Malheurs d'Alfred » s'ose même à quelques petites réflexions pas idiotes du tout, notamment sur le renversement total entre chance et malchance pouvant s'opérer sans qu'on sache bien pourquoi, ou encore choisir entre la chance et l'amour, malheureusement mal exploitée. A partir de là, la comédie, sans briller non plus, trouve un certain souffle et même un rythme de croisière pas désagréable, nous permettant de la finir sans trop d'encombre. J'ai même songé à lui accorder une deuxième étoile (il faut dire qu'Anny Duperey est absolument irrésistible, d'une beauté quasiment à s'évanouir), mais ce serait encore trop généreux pour un spectacle aussi navrant pendant quasiment une heure : le désastre total est donc évité, mais on en est vraiment passé tout près...