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    L'As de pique
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'As de pique" et de son tournage !

    Un film remarqué

    Très remarqué dans les festivals de New York, Venise et Locarno, où il remporta d'ailleurs le Grand Prix, L'As de pique est souvent considéré comme le fer de lance et le manifeste de la Nouvelle vague tchèque. Milos Forman utilisait à l'époque une méthode assez singulière, pour tendre vers ce que l'on appelait alors le "cinéma vérité" : il ne donnait par exemple pas le scénario complet aux comédiens, lecture de la scène une seule fois afin que les acteurs jouent le plus possible avec leurs propres mots, apprentissage des dialogues et jeu d'une scène plusieurs mois à l'avance de sorte qu'au moment du tournage, ils la jouent en fonction de leurs souvenirs, des caméras qui tournaient sans que les acteurs et les figurants ne le sachent...Ainsi, tout devait tendre vers le plus d'authenticité possible.

    Un curieux changement de titre

    Sorti aux Etats-Unis seulement en 1971 (soit huit ans après sa réalisation) sous le titre Black Peter, ce dernier étant le prénom du personnage principal incarné par Ladislav Jakim, le titre fut changé pour son exploitation vidéo en Black Sheep, littéralement "mouton noir". Un curieux changement qui ne trahit cependant pas beaucoup l'esprit du film et le sentiment du personnage principal, tant les observateurs n'ont pas manqué de souligner une certaine similitude avec le personnage d'Antoine Doisnel des Quatre cents coups de François Truffaut.

    Un vent de liberté

    L'As de pique a été réalisé dans une période où un certain vent de liberté soufflait en Tchécoslovaquie, particulièrement en ce qui concernait les Arts. Depuis 1956 en effet, le dégel amorcé par Khrouchtchev en Union soviétique a conduit à un relatif assouplissement du régime communiste et permis aux réalisateurs de s'exprimer plus librement. S'engouffrant dans cette brèche, une nouvelle génération de cinéastes formés à la FAMU (l'école de cinéma de Prague) fait son entrée dans la production. En 1963, Vera Chytilova, Jaromil Jires et Milos Forman réalisent leurs premiers films. Dans leurs sillages, ils entraînent d'autres cinéastes non moins talentueux, à l'image de Ivan Passer, Jan Nemec, Stefan Uher ou encore Jiri Menzel. A l'unisson de la Nouvelle Vague qui déferle un peu partout dans le monde, les films de tous ces réalisateurs marient une recherche esthétique à une critique de la société et de son conformisme, ce qui est loin de déplaire à un public passablement lassé par l'idéologie officielle. Ainsi, durant cinq petites années, le cinéma Tchèque va connaître une bouillonnante période créatrice, avant que l'intervention des troupes du Pacte de Varsovie et le durcissement idéologique qui s'en suivit ne mette fin à ce vent de liberté.

    Une collaboration fructueuse

    L'As de pique marque la première collaboration entre le scénariste Jaroslav Papousek et Milos Forman, en 1963. Viendront ensuite deux ans plus tard Les Amours d'une blonde, puis la comédie satirique Au feu les pompiers !, en 1967.

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