Un film incohérent qui tente de d'allier idéologie féminicide et méthodes d'investigation policière: c'est risible. Heureusement que les enquêtes ne se passent pas comme ça. Des policiers qui auditionnent leurs témoins de manière complètement superficielle, et qui les arrêtent pour les avoir vu sur une vidéo sans aucun motif valable, et pensent qu'elle a forcément été tuée parce que c'était une fille facile, et qu'elle est morte pour ce qu'elle représente.
Qu'est ce qui justifie cette attitude ? Ce sont des hommes. Donc ils sont forcément coupables. Voilà en gros le moteur des enquêteurs: c'est n'importe quoi. Si ça aurait pu être une point de départ, il n'en est rien: c'est le point culminant de l'enquête, sans autre forme de procès, sans aucun autre témoignage ni appuis. C'est juste le propos gratuit du réalisateur.
Sujet intéressant qui aurait pu être traité convenablement mais qui se résume à une enquête complètement superfitielle bordée d'idéologie non creusée.
Si Dominik Moll tourne depuis près de trente ans (sept longs métrages au total) c’est seulement en 2000 avec « Harry, un ami qui vous veut du bien » qu’il se fait connaître du grand public. Succès public autant que critique (deux Césars, un pour la réalisation et un pour le meilleur acteur dans un premier rôle). Un thriller au suspense parfaitement maîtrisé faisant apparaître un Sergi Lopez saisissant, employé à contre-emploi. Depuis il s’est fait plus discret, ayant choisi d’aller là où son inspiration le guidait. Des films comme « Lemming » (2005) ou « Le moine » (2011) ne sont certes pas complétement aboutis mais surprenants et ne tombant jamais dans la facilité. « La nuit du 12 » qu’il réalise en 2021 lui permet de renouer avec l’approbation d’une critique qui semble le redécouvrir à travers ce film policierspoiler: traitant d’une affaire non résolue certes mais en aussi résolument dans l’air du temps quant à son approche scénaristique. Le cinéaste peut-être lassé d’être en marge a fini par rentrer dans le rang. Le panneau du préambule indique clairement que 20% des affaires sont classées sans suite. Le spectateur sait donc d’emblée à quelle fin s’attendre. A la PJ de Grenoble, un capitaine fête sa retraite laissant la place à Yohann Vivès (Bastien Bouillon), un policier encore jeune formé sur le terrain qui derrière une façade plutôt réservée entend imposer de nouvelles méthodes laissant plus de place au doute et à l’investigation minutieuse. Il a comme adjoint le brigadier, Marceau (Bouli Lanners), flic blanchi sous le harnais qui semble arrivé aux limites de sa résistance nerveuse par suite de problèmes dans son couple. Une affaire délocalisée à Sait Jean de Maurienne est confiée à la PJ pour tenter de résoudre le meurtre horrible d’une jeune femme retrouvée brûlée vive dans un parc public. spoiler: Clara qui aimait séduire avait beaucoup de relations avec des hommes célibataires ou mariés . L’équipe autour du nouveau capitaine est entièrement mobilisée pour retrouver au plus vite le coupable. Yohann s’appuie en priorité sur le témoignage de Stéphanie (Pauline Serieys), sa meilleure amie, qu’il est obligé de brusquer un peu pour qu’elle lui fournisse la liste exhaustive des potentiels coupables. Le scénario est habilement construit par Dominik Moll et son comparse habituel à l’écriture, Gilles Marchand, pour faire de chacun des amants de Clara de potentiels coupables sans que rien ne les accuse réellement. Autant dire que l’enquête patine. Progressivement et sous différents prismes, à travers le personnage de Marceau tout d’abord puis celui de Stéphanie et enfin celui de Nadia (Mouna Soualem), une nouvelle équipière remplaçant Marceau trois ans plus tard alors qu’une juge d’instruction (Anouk Grinberg) a rouvert l’affaire classée, monte en puissance la petite musique désormais bien connue que tous les meurtres de femmes sont commis par des hommes (comme si on ne le savait pas !) accompagnée du refrain que les enquêtes sont presque exclusivement confiées à des hommes (c’est un problème ?). Pourrait alors naître dans certains esprits chagrins que peut-être le pourcentage de résolution serait nettement plus élevé si les femmes se chargeaient elles-mêmes de cette tâche. On serait sûr alors qu’aucune solidarité d’aucune sorte pourrait jouer, les hommes étant désormais dans la bouche de certaines militantes féministes considérés dans leur ensemble comme des violeurs qui s’ignorent et qu’ils convient donc de « rééduquer » ou encore mieux de « déconstruire ». A voir l’acharnement des hommes de Yohann Vivès à trouver enfin une piste crédible, on ne peut douter de leur bonne volonté.spoiler: La jeune Stéphanie, lors d’une scène centrale, craquant devant les questions insistantes du capitaine lui intimant de lui fournir enfin la liste exhaustive des relations de Clara fait fausse route en l’accusant de salir la réputation de son amie . En réalité, le policier n’ayant aucune piste tangible ne veut tout simplement pas passer à côté d’un fait même anodin qui pourrait s’avérer essentiel. Si la plupart des crimes sur les femmes sont commis par des hommes, la plupart des hommes sont parfaitement inoffensifs et respectueux à leur égard. Une question que Dominik Moll en la posant dans son film n’a pas assez cadrée, laissant le champ libre à une interprétation dont il pouvait aisément se douter dans quel sens elle s’orienterait. Il suffit de lire les critiques qui n’oublient pas de saluer ce qu’ils jugent peut-être comme un acte militant du réalisateur. Une faute de goût (espérons qu’il ne s’agit pas désormais d’une case à cocher pour accéder au financement) qui ternit un peu cette « Nuit du 12 » par ailleurs globalement maîtrisée et parfaitement interprétée (mention particulière à Damien Bouillon), décrivant le manque criant de moyens de la police et la détresse qu’il engendre chez des fonctionnaires tous les jours un peu plus en perte de repères.
Dominik Moll nous réalise un polar exceptionnel et confirme son talent, casting , réalisation et même le fait d’hiver qui a été choisi, tout est à la hauteur aucune fausse note , inspirée de fait réel, ce film tiré d’un roman , viens nous expliqué comment un flic arrive à être dévoré par une affaire qu’il n’arrive pas à résoudre .
Franchement, très décevant, j'ai pas d'autres mots. Moi qui adorais Dominik Moll, je tombe de très haut. Déjà, il n'y a absolument aucune originalité dans tout le film. Ensuite, et là c'est plus important, le jeu d'acteurs n'est pas bon hormis Bouli Lanners (c'est presque logique pour lui). Le temps est long, tout est répétitif, pas mal de clichés, une bande originale en dessous de mes attentes, etc. Enfin bref, c'est du gâchis tout simplement pour moi. Heureusement certaines choses sauvent l'honneur comme l'ambiance sombre au rendez-vous, la photographie et quelques plans puis les deux ou trois passages énigmatiques. Pour le reste, pas grand chose à ajouter ... Hélas. 9/20.
Des dialogues realistes, du coup des acteurs enfin crédibles dans leur rôle. Rare en FR, mais pourquoi ? En tout cas ici, des acteurs à la real, bravos !
Film excellent. La Bo est très bonne, elle nous mets dans l'ambiance. Le jeu d'acteur est très juste. L'interprète de Yohan est tout simplement parfait. Certaines scènes sont troublante, la scène du meurtre évidemment mais également le garçon qui rigole en disant la cause de la mort de Clara.
Bon film policier Français de qualité dans la manière de filmer et dans le réalisme mis en scène de l'enquête. Car il ne faut pas s'y tromper, ce long-métrage s'apparente plutôt à un documentaire ultra descriptif : ce n'est pas grave ni forcément un désavantage mais il faut en avoir conscience. Bien filmé et interprété avec justesse et professionnalisme ; j'ai personnellement beaucoup apprécié la prestation de Bouli Lanners. Le grand défaut du film est d'annoncer la couleur dès l'entrée en explicitant que cette enquête ne sera pas résolue, ce qui peut décourager certains spectateurs. 3,5 sur 5.
Une grande réussite. Hormis quelques passages convenus, l'intention du film nous emporte. Un discours fin et intelligent, qui ne prend pas le spectateur pour un abruti, le laissant se poser lui même des questions. on en arrive à ce constat terrible : tous les hommes de la vie de cette jeune fille sont de potentiels coupables.
D'une histoire de meurtre terrible, Dominik Moll tire un polar d'une grande intelligence, au ton juste de bout en bout. Rien de sordide ici, mais des scènes de camaraderie d'un grand naturel entre des personnages abîmés mais décents et d'autres d'interrogatoires qui évitent à dessein le spectaculaire. Ainsi, à mesure que l'enquête piétine, l'objet du film, lui, se clarifie : c'est le mal, certes, que Moll ausculte, mais surtout le mal que les hommes font aux femmes, cette violence dont toutes les femmes du film ont connaissance et qui trouble profondément Yohan, le personnage principal, qui n'en avait pas conscience jusque là. C'est son cheminement, sa prise de conscience qu'on pourrait dire féministe que le film raconte et met en scène, notamment dans ces très beaux passages où son visage est montré en gros plan alors qu'il va au bout de lui-même, à vélo, ou alors qu'il ressasse le meurtre dans la solitude de son appartement. Si l'on ajoute en plus sa réalisation aérienne dans les paysages sublimes de la région de Grenoble, La nuit du 12 est une grande réussite qui permet de rêver un monde normal - pour citer Marceau - malgré les atrocités qu'il raconte.
Un très bon thriller français. Le spectateur est sous tension durant tout le métrage. Bastien Bouillon est vraiment convaincant alors que son personnage paraît passif par moment. Une vrai réussite !