Past Lives - Nos vies d'avant a notamment été sélectionné au Festival de Sundance, et a été en compétition aux festivals de Berlin et de Deauville.
Celine Song affirme : "Je voulais mettre en scène des relations qui ne soient pas définissables. Ce qui unit mes trois personnages ne se résume pas en un mot ou une expression. Leur relation est un mystère, et le film est la réponse à ce mystère. Past Lives - Nos vies d'avant n’est pas un film sur les liaisons amoureuses. C’est un film sur l’amour."
Past Lives - Nos vies d'avant est le premier long-métrage de Celine Song. Celle-ci a quitté la Corée à l’âge de 12 ans pour Toronto, avant de s’installer à New York quand elle a eu vingt ans. Elle s'est inspirée d'une expérience où elle s’est retrouvée assise dans un bar entre deux hommes issus de périodes très différentes de sa vie : son mari, originaire de New York, et son amour de jeunesse, qui venait de Corée et visitait la ville. La réalisatrice s'est retrouvée à jouer à la fois le rôle de traductrice et d’intermédiaire : "J’étais assise là, entre ces deux hommes qui, je le sais, m’aimaient de différentes manières, dans deux langues et deux cultures différentes. Et j’étais la seule raison pour laquelle ces deux hommes se parlaient. Il y avait quelque chose de l’ordre de la science-fiction là-dedans. J’avais le sentiment de pouvoir transcender la culture, le temps, l’espace et la langue".
Past Lives - Nos vies d'avant fictionnalise les retrouvailles de Celine Song avec son ancien amour. Bien qu’elle note qu’il n’y ait rien eu d’explicitement "romantique" dans cette visite, il y avait une vérité sous-jacente qu’elle était réticente à affronter dans la vraie vie : "C’est mon mari qui m’a dit un mois avant sa venue : 'Qu’est-ce que tu racontes ? Il vient te voir parce qu’il est amoureux de toi'".
Pour autant, il ne s'agissait pas du tout pour la réalisatrice de filmer une guerre entre deux hommes pour conquérir une femme : "C’est comme si vous regardiez ces deux hommes se comporter de façon absolument héroïque, mais de la manière la plus banale qui soit. Ils prennent la décision d’aimer cette femme pour ce qu’elle est exactement. Elle ne sera pas quelqu’un qui abandonne l’un pour l’autre. Mais elle ne va pas non plus cesser d’avoir cette conversation avec son amoureux d‘enfance juste parce qu’elle met son mari mal à l’aise".
Pour entrer dans la peau de son personnage, Greta Lee alternait les appels vidéo avec Teo Yoo, qui se trouvait en Corée, et les répétitions avec John Magaro à New York. Cela était très frustant pour elle, mais nourrissait son rôle : "Cela me rendait folle, ce qui convenait parfaitement à Nora, dont le lien avec les deux personnages du film, est largement perçu à travers ces deux formes de communication respectives".
Quand Teo Yoo est arrivé à New York, lui et John Magaro se sont délibérément évités jusqu’au tournage, reproduisant leur dynamique de deux hommes étrangers l’un à l’autre, mais liés par leur amour pour la même femme.
Le "inyeon" désigne en coréen le fil du destin. La réalisatrice explique : "Dans les cultures occidentales, le destin est une chose que l’on doit impérativement réaliser. Mais dans les cultures orientales, lorsqu’on parle d’"inyeon", il ne s’agit pas forcément d’un élément sur lequel on peut agir. Je sais que le "inyeon" est une notion romantique, mais en fin de compte, il s’agit simplement du sentiment d’être connecté et d’apprécier les personnes qui entrent dans votre vie, que ce soit aujourd’hui, hier ou demain".