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    C’est mon homme
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "C’est mon homme" et de son tournage !

    Deux faits divers à l'origine du film

    Guillaume Bureau s'est inspiré de deux faits divers pour C'est mon homme :

    -L'Amnésique de Collegno : dans l’Italie des années 20, au fil d’incessants procès, deux femmes se sont disputées un homme dont elles prétendaient qu’il était leur mari, soit un respectable professeur, soit un typographe collectionnant les maîtresses, condamné à la prison par contumace.

    -Le soldat inconnu vivant : à la même époque en France, un long feuilleton judiciaire a opposé plusieurs familles autour d'un soldat amnésique retrouvé sur un quai de gare. Quand sa photo a paru dans la presse, plusieurs familles pensaient reconnaître en Anthelme Mangin un frère, un fils, un père disparu durant la Grande Guerre. Le réalisateur précise : "Il faut savoir qu’après-guerre, 300 000 soldats environ sont déclarés disparus. Ce sont autant de familles incapables de faire leur deuil. Celles qui réclamaient le « soldat inconnu vivant » croyaient sincèrement retrouver leur proche disparu. Elles étaient prêtes à nier les différences physiques".

    Une histoire d'amour et de croyance

    Les faits divers dont s'inspire le film démontrent selon le réalisateur que "l’identité n’est pas seulement une affaire de preuves ou de science, mais bel et bien une affaire de croyance". À partir de cette matière, il n'a pas voulu faire un film historique mais plutôt raconter une histoire d’amour hors du commun. Il ajoute : "C’est mon homme est un film où le désir fait la loi. A la fin, l’amnésique s’émancipe de la vérité édictée par les institutions judiciaire et psychiatrique. Il dit : « C’est moi. » Mais qui est-ce ? Ça n’appartient qu’à lui... L’enjeu du film n’est pas tant de redonner une identité à un homme, que de lui rendre une âme. Seul l’amour le peut."

    Suspense

    Guillaume Bureau tenait à mêler la romance au suspense : "j’ai veillé à tenir le spectateur en haleine en jouant sur les deux tableaux et en donnant, des deux côtés, les pièces nécessaires à reformer un puzzle. Cette ambivalence permet à chacun de se faire sa propre idée sur l’identité de l’amnésique. Et le doute peut toujours subsister." C'est aussi pour cela qu'il a mis ses deux personnages féminins sur un pied d'égalité : "Julie vient d’un milieu bourgeois et aisé mais Rose-Marie a gagné des fortunes grâce à la guerre. Toutes deux règnent sur leur univers respectif, studio photo et cabaret. Ce sont des femmes émancipées et autonomes. Elles n’ont pas fondamentalement besoin d’un mari mais ce sont des amoureuses." 

    Tournage

    C'est mon homme a été filmé en Bourgogne et en Pays de la Loire, non loin de la Nièvre où vit le réalisateur, "dans des décors que je connaissais déjà comme la maison des Delaunay, la collégiale Saint-Lazare ou l’Abbaye de Moutiers-Saint-Jean où a été reconstitué l’asile". L'équipe a investi plusieurs châteaux des Pays de la Loire pour les intérieurs, et aménagé le studio photo dans une faïencerie de la Sarthe. Quant au décor du cabaret, il a été trouvé à La Flèche, un théâtre de poche à l’italienne "étonnamment situé au premier étage de La Halle aux blés et dont les derniers aménagements datent de 1923".

    Trouver le triangle amoureux

    Karim Leklou a été le premier acteur choisi par le réalisateur : "Karim possède tout ce que je cherchais chez ce personnage : une inquiétante étrangeté, un visage ouvert à toutes les interprétations, une blessure dans le regard. Ses yeux sont un gouffre. Karim provoque une empathie considérable." Quant à Louise Bourgoin, c'est autour des chansons que s'est faite sa rencontre avec Guillaume Bureau, car elle désirait faire l'expérience de chanter et danser au cinéma. Enfin, Leïla Bekhti est arrivée sur le projet peu de temps avant le tournage. Le réalisateur n'avait pas d'emblée pensé à elle car il l'associait à la comédie : "Mais ça a été un coup de foudre. Notre rencontre s’est faite autour de Julie. Quand Leïla m’en parlait, j’avais l’impression qu’elle la connaissait depuis toujours comme si Julie l’habitait. Dans ses yeux, brillait déjà le feu dévorant de l’amour fou."

    Sources d'inspiration

    Le réalisateur avait pour référence L’histoire d’Adèle H de François TruffautBright Star de Jane CampionMagic in the Moonlight de Woody Allen et Phoenix de Christian Petzold, des films qui selon lui dépassent la problématique de la reconstitution pour recréer un univers esthétique qui leur est propre. Mais sa principale source d'inspiration est picturale : il s'agit de l'œuvre du peintre danois Vilhelm Hammershoi : "Ses tableaux nous ont permis d’imaginer une reconstitution de l’époque sobre et minimale. Les intérieurs sont quasiment vides. La fonction des pièces est seulement suggérée par de rares meubles et accessoires."

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