Carax donne de ses nouvelles en 40 minutes et ce n'est pas glorieux. Il reycle des plans de ses anciens films, fait des calembours ringards, se prend pour le fils adoptif de Godard en singeant sa voix caverneuse et nous fait une leçon d'histoire douteuse et pseudo poétique en alternant dictateurs et des images de sa fille bien aimée, filmée au téléphone. L'inspiration n'est pas au rendez-vous et nous avons droit en bonus final à un remake de la magnifique course de Mauvais sang par la poupée d'Annette. Bref, Carax se regarde le nombril et semble avoir retrouvé de l'amour propre. Tant mieux si ça l'aide pour un prochain projet, mais ce dernier n'est guère indispensable. Si ce n'est pour les fans hardcore.
Un bel OVNI de Leos Carax, comme si on inspectait sa vie et son art via un regard à l'intérieur de son cerveau, où les idées se télescopent d'une manière foutraque avec une surprenante cohérence. De plus, le final renvoyant à Annette justifie à lui seul le visionnage
C’est un court-métrage qu’on aime ou qu’on déteste, j’ai adoré. L’insolence, la folie, l’humour et ce retour aux années 80, le dieu Bowie, tout y est. Prenez 41 minutes de votre vie pour visionner un ovni cinématographique. Sans oublier Denis Lavant, toujours aussi excellent dans sa folie !
Le plaisir du cinéma, ce n'est pas seulement le moment de la projection, c'est aussi l'avant, avant ce que l'on anticipe, et surtout l'après, ce qu'il en reste. Dans le cas de C'est pas moi, à l'attente justifiée (ce n'est pas n'importe qui, Leos Carax) correspond un moyen-métrage à base de collage d'images (celles du réalisateur ou d'autres) et d'écriture sur l'écran, qui interpellent, amusent et agacent parfois mais n'ennuient jamais, du fait de la brièveté de l'ouvrage mais aussi d'un rythme qui ne permet pas la distraction de l'esprit. Carax y rend hommage à quelques artistes de sa vie : Hitchcock, Chaplin, Bowie et, évidemment, Godard. L'ombre du cinéaste franco-suisse est tellement présente qu'elle en devient quand même sacrément encombrante. Pour le reste, on voit dans le film un gallinacé braire et un ongulé "cocoriquer", sans doute pour illustrer l'expression Passer du coq à l'âne qui correspond parfaitement à ce fourre-tout.expérimental, ludique et très personnel. Dommage que Carax,,pertinent quand il reste dans le domaine de l'art et émouvant dans l'intime, s'égare quelque peu quand son propos devient politique, avec une galerie de dictateurs dans sa besace, s'aventurant peu ou prou dans la vocation de donneur de leçons d'inhumanité. Cet aspect-là n'était franchement pas nécessaire.
C'est pas moi, moyen métrage expérimental de Carax, rappelle fortement le Godard dernière période. Si le travail de montage est impressionnant et que le film, en peu de temps, impriment des idées et des mots dans notre esprit, il est cependant difficile d'adhérer pleinement à cet exercice de style un peu vain. Mais Carax réussit cependant à capter notre attention et la dynamique de l'ensemble prend assez rapidement. Mais le film vaut surtout pour la très courte mais géniale apparition de Bébé Annette en postgénétique. Un court moment de grâce et de poésie.
Objet personnel et intime brillant qui rappelle les expériences Godardienne ainsi que le début du cinéma. Il faut aimer le cinéma de Carax pour trouver un intérêt au projet, mais si c’est le cas, comme moi, ce moyen métrage de 40minutes peut vous bouleverser. J’en suis ressorti pris d’une émotion dont je ne m’attendais pas du tout. Bouleversant, poétique, une ode au cinéma. Pour les amoureux de cinéma.
Égo surdimensionné. Déjà "Annette" avait terriblement déçu. Dans ce dernier film, Carax recycle péniblement ses vieilles images et ses souvenirs avariés. Il agrémente le tout de blagues pourries et de citations ringardes. Le problème de Carax, c'est que son seul et unique horizon, c'est Godard. Parfois brillant, souvent pathétique, toujours fatiguant, Carax signe un film vertigineux d'ennui et de vide
Film relativement court (40 min), on dirait que Leos Carax a manqué d'inspiration pour son nouveau film. En effet, il reprend des extraits de ses films précédents en ajoutant des mots en énorme sur l'écran. Film très autocentré ne présentant pas grand intérêt. La bande son est très bien choisie cependant (notamment le concerto en g mineur mouvement 2 de Ravel, "four women" de Nina Simone).
C'est pas moi est un film inutile et anachroniquement daté. Inutile car Carax dit en beaucoup mieux et en beaucoup beaucoup plus subtil tout ce qu'il raconte là dans ses autres films. Inutile car ces 40 minutes ne sont qu'une ressucée des Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard, au point que celui-ci gagnerait sans difficulté un procès en plagiat. Inutile car le discours est tellement disloqué qu'on ne saisit pas à quoi tout cela correspond. Et daté car on dirait un vieux machin du XXe siècle. D'abord par la référence à l'œuvre précitée de Godard qui date des années 1980-1990. Mais aussi par le discours lourd lourd lourd sur les dictateur, la Shoah, les images du monde, etc. Bref, il s'agit d'un exercice vaniteux d'un grand cinéaste qu'on a sans doute trop glorifié en tant qu'individu. Espérons qu'il retrouve le chemin des grands films qu'il a trop perdu depuis trop d'années... La seule petite chose qu'on peut conseiller, si vous allez voir ces 40 min, est de surtout rester après le générique final car on y voit la meilleure scène, associant les univers de deux films différents de Carax.
L’enfant terrible du cinéma Français dans un exercice de cut-up dans la lignée des dernières œuvres de Godard. A qui il rend évidemment hommage. Dans ce délire kaléidoscopique tout se confronte et se percute : archives personnels, classiques du cinéma ou de la musique, défilés militaires hitleriens, dictateurs actuels, images de tournage ou de sa petite fille, la silhouette de Polanski, l’entrée du train en gare de la Ciotat, textes et slogans et même Annette. Ce montage foutraque dessine en creux le portrait de son auteur, et c’est aussi court et libre que réussi.
C’est un film étrange et à part qui nous plonge dans l’univers habituel de Léos CARAX. On n’aime ou on n’aime pas. Il faut cependant bien reconnaître les qualités cinématographiques de ce cinéaste à travers ce court film même si on a parfois du mal à comprendre ses intentions.
Bernard CORIC
Vu en projection de presse le 28/05/2024 au Studio Marbeuf à PARIS
Invité à répondre à une interview par le centre Pompidou, Léos Carax interroge sa vision du monde. à l’aide d’images issues de ses précédents films et de l’univers cinématographique qu’il affectionne, il tente de se frayer un chemin de pensée pour appréhender son espace contemporain. Portrait par l’image d’un réalisateur engagé. En salle le 12 juin.
spoiler: "C’est pas moi" n’a selon moi pas sa place dans les très nombreuses salles de cinéma qui ont fait le choix de le mettre à la programmation. Je ne dis pas que le discours de Léos Carax sur sa vision du monde n’est pas digne d’intérêt, mais ce prétendu film n’est pas vraiment un objet de cinéma. C’est une interview de 42min avec des images recyclées des films du cinéaste calées dessus à la va-vite, parfaite pour un documentaire Arte ou une vidéo Youtube. “C’est pas moi” n’offre pas ce que j’attends d’une séance de cinéma : une vision, une histoire, un travail permettant de transformer une successsion d’images en un tout cohérent.
Vu en avant-première, c,’est un film expérimental qui se distingue par un jeu sur les images et le montage qui ne peut laisser indifférent. Une certaine poésie abstraite et absurde s’en dégage et en créer tout le charme.
L’approche ressemble au film « Les plages d’Agnès » par son récit autobiographique, et son travail sur les différentes références concernant sa carrière.
Je recommande néanmoins ce film aux connaisseurs du cinéma de Carax, car il peut être déstabilisant pour ceux qui ne sont pas familiers avec l'univers de ce grand cinéaste.
Film vu lors du festival de Cannes. Le film est à la fois un essai cinématographique, une autobiographie, une autodérision, ainsi qu'un one man show. Absolument génial.