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    L'Été l’éternité
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Été l’éternité" et de son tournage !

    Un prolongement

    Depuis ses premiers courts métrages jusqu’à son premier long L’Été l’éternité, la filmographie de Émilie Aussel est traversée par deux grands fils conducteurs : la jeunesse et Marseille. La réalisatrice explique : "Je considère L’Été l’éternité comme le déploiement de ce que j’ai mis en place précédemment. De film en film, je sentais que je creusais un sillon : filmer la jeunesse et ses émois, le groupe, la solitude, la relation aux éléments, la mer, avec cette volonté de mêler trivial et sacré. Mes courts-métrages m’ont permis de cerner mon sujet, de façonner un regard fait de pudeur et de sensualité, d’aller plus loin dans la direction d’acteur, de travailler le rapport entre corps et paysage."

    Pas un teen movie !

    Émilie Aussel voulait filmer des jeunes gens et leurs sentiments en les prenant au sérieux. Pour la cinéaste, L’Été l’éternité n’est pas un teen movie, mais un film à hauteur d’ados où le monde des adultes n’est pas représenté : "Je ne voulais pas qu’il ne se réduise qu’à cela. Il fallait repenserce qui nous force à grandir et donc se confronter à un drame fondateur, en l’occurrence la mort d’une amie. Adolescente, j’ai perdu des amis proches. Mes certitudes s’écroulaient. J’étais en dehors du monde et me suis mise à l’observer. C’est aussi le moment où j’ai commencé à pratiquer l’art, le moment où j’ai dû grandir. J’ai eu envie de parler de ces pertes douloureuses et de m’y confronter."

    Références de prestige

    Émilie Aussel avait plusieurs références en tête, comme L’Avventura d’Antonioni avec cette disparition énigmatique. Il y a également Une femme sous influence de Cassavetes, Elephant et Gerry de Gus Van Sant, L’Esquive de Kechiche et A nos amours de Pialat. La réalisatrice ajoute :

    "Et puis il y a les films de Naomi Kawase, de Kelly Reichardt et d’Andrea Arnold. Ce sont des cinéastes qui ont soit une relation très forte au jeu à et à la direction d’acteurs soit un rapport très tactile et sensuel aux corps et aux paysages. Et puis il y a ce film si important : Zabriskie Point."

    Conception du casting

    Émilie Aussel a fait le casting moi-même accompagnée d’une assistante, pour des raisons économiques mais aussi parce qu'elle ressentait le besoin d’une immersion intime. Le casting a duré un an et la cinéaste et son assistante ont rencontré 150 jeunes. Elle se souvient :

    "Je voulais qu’ils habitent à Marseille ou dans les environs. Si l’on filme un territoire, il est important de trouver des acteurs qui ont l’attitude, l’accent, la manière d’être correspondant à celui-ci. Vu l’âge des personnages, me tourner vers des non professionnels était une évidence."

    "Nous avons fait du casting sauvage dans les rues, les bars, à la sortie des lycées, les cours de théâtre en laissant la porte ouverte à des acteurs ayant déjà joué au cinéma. Ainsi dans la première bande, il y a Matthieu Lucci révélé par son rôle dans L’Atelier de Laurent Cantet."

    "Pour le casting de la seconde bande des théâtreux marginaux, c’était très hétérogène. Il y avait des gens qui faisaient les beaux-arts, du théâtre. En fin de compte, j’ai choisi Nina Villanova et Antonin Totot qui sont tous deux issus du monde du théâtre et Idir Azougli qui avait tourné Shéhérazade."

    Idir Azougli à la mode

    Révélé par Shéhérazade où il campait le troisième personnage principal, Idir Azougli ne s'arrête plus : après avoir joué dans StillwaterBac Nord et Selon La Police, le voilà au casting de L'Été l’éternité.

    Procédé face caméra

    Le récit est troué de fragments où les personnages témoignent face caméra d’un état intérieur. Émilie Aussel confie au sujet de ce procédé : "La première phase du casting est basée sur un entretien, des questions liées au sujet du film, puis se clôt par une improvisation face caméra, un monologue dans lequel je demandais aux acteurs de s’adresser à une personne chère qu’ils ont perdue ou peur de perdre."

    "Ces monologues sont des paroles clandestines, des mots qu’on aimerait dire en face mais c’est impossible à faire soit car la personne n’est plus, soit car c’est trop dur ou que l’on n’ose pas. Je trouvais cette matière intime bouleversante et j’ai voulu l’intégrer à la fiction. Dès l’écriture, avec l’écrivaine Emmanuelle Bayamack-Tam, nous avons travaillé la multiplicité et l’entrelacement des voix."

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