A partir d’une histoire maintes fois vue, celle de Karin, 11 ans, en CM2, dont la mère est morte il y a 3 ans et qui est confiée à son grand-père, moine à Iketeru en bord de mer, par son père, obligé de la laisser afin de combler ses dettes, les réalisateurs explorent le deuil chez une adolescente avec une option fantastique,
celle d’aller dans le monde des Morts et retrouver sa mère
. Tout cela est possible grâce à Anzu, énorme chat vivant comme un humain (il parle, téléphone, conduit un scooter, rend des services aux habitants et a un humour potache) et appelé Bakeneko ou chat-fantôme au Japon car ayant plusieurs vies (Anzu a 37 ans). Malheureusement, l’histoire a du mal à démarrer
(rencontre de 2 garçons et de créatures d’une grotte, vol du vélo d’Anzu)
et il faut attendre 50 mn pour qu’elle décolle et sorte le spectateur de sa somnolence,
avec la rencontre du Dieu du malheur (un vieillard décharné et édenté) et l’irruption dans le royaume des Morts (à partir d’une cuvette de W-C à Tokyo !)
. On est bien loin du « Voyage de Chihiro » (2001) d’Hayao Miyazaki, plus imaginatif et à la forte trame narrative et même de « The tunnel of summer. The exit of goodbyes » (« Le tunnel de l’été. La sortie des adieux ») (2022) de Tomohisa TAGUCHI. Plus de concision (au lieu de 1h37 mn) aurait été la bienvenue, renforçant le côté décalé voire surréaliste des démons et de leur monde, ressemblant à un grand hôtel, dirigé par Enma, le roi des enfers.