Panah Panahi est le fils du célèbre réalisateur iranien Jafar Panahi, qui était l’assistant et le disciple d’Abbas Kiarostami. Dès l’enfance, il a assisté aux repérages et aux tournages des films de son père et de Kiarostami. Le jeune cinéaste se rappelle :
"J’ai donc grandi dans cet environnement, j’ai vu beaucoup de films et cela a forcément formé mon regard. Mais avec Jafar, nous ne parlions presque jamais de cinéma. Quand je lui ai annoncé vers l’âge de 18 ans que je voulais faire des études de cinéma, il m’a pris au sérieux.
"Pendant mes études, j’ai pu travailler comme assistant réalisateur et opérateur et ainsi apprendre sur le terrain. J’ai secondé mon père sur ses derniers films, de l’écriture jusqu’à la post-production. Cette proximité a évidemment été très propice à ma formation."
Panah Panahi a écrit le scénario de Hit The Road seul puis l'a donné à lire à son père : "Mon film est aux antipodes de son cinéma, mais il a été de très bon conseil. Jafar a tout de suite endossé le rôle de conseiller qu’il joue auprès de nombreux jeunes cinéastes et il a été d’un soutien infaillible à mes côtés. Notamment dans la phase de postproduction où son aide m’a considérablement aidé."
Présenté à la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes 2021, Hit The Road est le premier long métrage de Panah Panahi.
Panah Panahi a rencontré Amin Jafari sur le tournage de Trois visages de son père. Une amitié est née entre eux et le jeune réalisateur a immédiatement pensé à lui pour Hit The Road : "Mais il a fait plus que cela. Il a agi en véritable grand frère bienveillant, voire en thérapeute qui, sur le plateau, savait calmer mes déceptions, m’aider à trouver des solutions, faciliter mes prises de décision, discuter des choix de cadrage. Je lui suis très reconnaissant de cette collaboration qui m’a permis d’aller au bout de ce film."
Les chansons que l'on entend dans Hit The Road sont des tubes avec lesquels les Iraniens ont grandi : "Elles datent d’avant la révolution et je trouve très douloureux de constater l’évolution désastreuse de la chanson pop, voire de toute la musique iranienne, ces dernières décennies."
"J’ai choisi sans hésiter ces morceaux qui, à mon sens, correspondent parfaitement au contenu de mon film. Le régime ne tolère pas ces chansons d’artistes qui ont dû fuir à l’étranger après la révolution et voit d’un mauvais œil leur diffusion", précise le metteur en scène Panah Panahi.
Hassan Madjouni et Pantea Panahiha, qui jouent les parents, sont deux grands acteurs de théâtre dont Panah Panahi a suivi la carrière de près. Rayan Sarlak, qui avait six ans au moment du tournage, avait joué dans une série à grand succès que le cinéaste a vue :
"Lorsque j’ai commencé ma recherche, tout le monde m’a conseillé de le rencontrer. Et en effet, dès que je l’ai vu, j’ai su que c’était mon personnage. Il avait un goût du travail que j’ai trouvé fascinant pour son âge même si le diriger demandait beaucoup d’énergie..."
"Amin Simiar, le grand frère, étudie l’art dramatique. Je l’ai d’abord casté sur photo et j’ai été immédiatement convaincu en le rencontrant. J’ai pris un immense plaisir à les diriger tous les quatre et leur synergie se voit à l’écran", explique le réalisateur.