Le film a été présenté à la Semaine Internationale de la Critique au Festival de Cannes 2021, où il a obtenu le Grand Prix.
Omar El Zohairy revient sur le titre de son film, Plumes (Feathers en VO) : « C’est un titre à la fois très poétique et absurde. J’imagine les héros de mon film comme des plumes : pris individuellement, ils sont légers, doux, agréables ; mais lorsqu’ils sont tous ensemble, cela peut être plus problématique ».
Le réalisateur revient sur son film, qui est son premier long-métrage : « Plumes est une histoire dont le centre est l’humain, des êtres qui, sans jamais le chercher consciemment, sont amenés à comprendre qui ils sont réellement. […] Mon film raconte comment être mieux connecté avec les autres. »
Le récit repose sur la transformation d’un personnage en poule lors d’un tour de magie. Le réalisateur a décidé d’avoir recours au fantastique et à l’absurde car il trouvait la réalité ennuyeuse. Il souhaitait mettre le spectateur dans une situation inconfortable « mais intrigante, celle d’assister à un spectacle fou, à une situation impossible teintée d’humour absurde et extraordinaire. » La magie est l'occasion pour lui d'explorer une situation a priori banale, celle de la condition féminine, et de faire disparaître le personnage du mari sans avoir à donner d’explications.
Le réalisateur a choisi une poule comme animal de transformation car « c’est très fragile, et transformer un homme, porteur de l’autorité d’un père, en ce volatile, est très drôle […]. Et puis une poule c’est relativement passif. »
Les comédiens principaux de Plumes viennent tous d’un village du sud de l’Egypte. Ils ont été remarqués par le réalisateur dans la rue ou lors des repérages. Le metteur en scène souhaitait créer quelque chose de complètement inédit, avec des personnes qui n’avaient aucune expérience de la comédie. Il ne leur a pas donné de scénario, ni fait faire de répétitions et ne leur a donné aucune indication de jeu sur le plateau. « Je voulais leur réalité. Je les ai mis devant la caméra et je les ai laissés dire ce qu’ils voulaient. Je leur transmettais seulement l’idée générale de la scène que nous tournions, très simplement ».