Willem Dafoe est le Nicolas Cage du film d'auteur : quelle que soit la qualité du film, il est toujours à fond, à la limite de l'apoplexie dans de nombreuses scènes, et on peut le retrouver dans à peu près n'importe quel type de film (son manager doit choisir les projets avec une fléchette lancée à l'aveugle, on ne voit que cette explication). Encore une fois, le film ne vaut que pour sa prestation timbrée, très impressionnante, mais qui ne fait que souligner combien le reste est fainéant (il se décarcasse tout seul). A commencer par le synopsis du cambrioleur enfermé par mégarde dans un appartement qui déborde d’œuvres d'art contemporain, dont un superbe frigo qui chante la Macarena dès qu'on l'ouvre (on ne s'en remet pas), et qui devient maboule. Le réel problème est que l'homme chute trop vite dans sa santé mentale (il devient dingue bien trop rapidement, on n'y croit pas, surtout avec le niveau de folie XXL que donne à voir le jeu de Dafoe), que la critique de la société des "riches qui se pâment sur de l'art hors de prix, totalement risible et absurde, qui rendent fous le petit peuple qui cherche juste à manger dans son frigo (dale a tu cuerpo alegria Macarena... Heyyy Macarena !!!)" est plus que balourde, que l'on tourne vite en rond dans cet appartement qui n'a à proposer que Dafoe en roue libre (et qui ouvre ce satané frigo un milliard de fois : non, ne l'ouvre pas, il va chanter !) et sa critique sociétale très vite comprise, sans rien d'autre en renfort. La fin ne fait aucun doute, et la maxime artistique "il n'y a pas de création dans destruction" semble une dernière phrase qui se pense intelligente, mais est surtout un sophisme ridicule. Le film parfait pour les étudiants de cinéma philo du fond de la classe, et pour les autres : bon courage. Nous, on retourne au frigo de l'Enfer : Heyyyy Macarena !!!