À 17 ans, Lauren Hadaway a décidé d’entrer dans l’équipe d’aviron novice de son université, alors qu'elle n'était pas sportive et ne connaissait rien à cette pratique. En l'espace de quelques mois, elle est devenue obsédée par ce sport, et ce durant 4 ans : "ça m’a consumé. J’en ai rêvé. J’en ai parlé. J’ai lu sur le sujet. J’ai lu des centaines de pages de données, analysé des vidéos image par image, recherché des formules et développé des feuilles de calcul Excel compliquées pour suivre mon progrès."
Bien qu'elle se soit jetée corps et âme dans sa pratique de l'aviron quand elle était étudiante, la réalisatrice n'a jamais été complimentée sur ses capacités athlétiques mais sur son courage : "Et c’est finalement ce dont parle cette histoire : le cran." Elle avait conscience qu'elle ne deviendrait jamais une sportive de haut niveau, et cela ne l'intéressait pas. Contrairement à des films comme Whiplash et Black Swan, qui mettent en scène des personnages qui repoussent leurs limites pour être les meilleurs, Lauren Hadaway a voulu avec The Novice détourner ce que l’on pourrait attendre d’un drame psychologique ou d’un film sportif. Il s'agissait de "capturer le sentiment nébuleux de ce que c’est que d’être consumée par une telle obsession illogique", comme dans une histoire d'amour toxique et abusive.
La réalisatrice a conscience que The Novice peut frustrer ou déconcerter certains spectateurs. Elle a voulu
explorer une partie d'elle-même qu'elle avoue ne pas maîtriser complètement. Elle n'a pas de réponse quant à la motivation de son héroïne : "c’est un film sur une personne courageuse qui trouve un but à travers un défi, et il n’y a pas de culture préexistante pour cela. J’espère que certaines d’entre vous se reconnaîtront dans ce film, et j’espère que ceux qui ne s’y reconnaîtront pas trouveront ici une étude de caractère fascinante."