En 1536 est officiellement fondée l’Église luthérienne au Danemark. Elle devient l’année suivante religion nationale. La Constitution de 1849, qui fait du Danemark une monarchie constitutionnelle, confirme les liens entre l’Église et l’État et fait de l’Église luthérienne l’Église nationale du Danemark. Le protestantisme appelle le croyant à une exigence morale profonde et à une responsabilité plus grande dans sa relation à Dieu que ne le fait le catholicisme.
La Dernière nuit de Lise Broholm est une adaptation du roman En Dødsnat (Night of Death) de Marie Bregendahl, publié en 1912. La réalisatrice Tea Lindeburg connaissait ce livre car sa mère en possédait un exemplaire mais elle ne l’a lu qu’après la naissance de son fils, dix ans avant la sortie du film. Elle a été immédiatement frappée par sa lecture : « Je n’avais jamais lu de récit où l’accouchement de la mère définit le cadre de l’histoire. J’ai tout de suite imaginé les possibilités d’en faire un film. » Elle a surtout été marquée par le point de vue des enfants, et de Lise en particulier : « ces enfants sont seuls et incapables de faire quoi que ce soit, à part regarder les choses se dérouler. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est prier Dieu, parce que tout ce qui se passe est hors de leur contrôle. »
La réalisatrice définit son film comme « une histoire de passage à l’âge adulte, sur la foi, qui se déroule à une époque où se tourner vers Dieu était le seul vecteur d’espoir et où les visions et les rêves prophétiques étaient pris au sérieux. » Lise, l’héroïne, est une jeune fille dont l’espoir et les perspectives d’avenir disparaissent en une nuit.
Le roman dont est tiré La Dernière nuit de Lise Broholm est assez court et fait une centaine de pages. Écrit d’un point de vue omniscient, il n’est pas centré sur le personnage de Lise mais la réalisatrice a décidé de se concentrer sur elle et a laissé de côté le livre : « j’ai simplement commencé à écrire ce qui m’a marquée. » Elle l’a ensuite relu pour vérifier qu’elle n’avait pas omis des passages importants. À l’inverse, elle a ajouté des éléments comme le départ pour l’école et l’histoire d’amour.
La réalisatrice a décidé d’insérer des séquences oniriques dans son film, absentes du livre d’origine, afin de représenter le poids des prémonitions à cette époque. La spiritualité liée à la croyance aux rêves et aux visions était aussi importante que celle liée à Dieu. « Je voulais mettre ça en place au début de l’histoire : cela fait partie de ce monde, cela fait partie de la réalité de Lise. »