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    Utama : La Terre Oubliée
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Utama : La Terre Oubliée" et de son tournage !

    Genèse

    La première motivation d’Alejandro Loayza Grisi pour réaliser ce film était de raconter « l’histoire d’un amour sincère se déroulant au cœur de l’Altiplano bolivien ». Il a aussi été inspiré par les voyages qu’il a entrepris à travers la Bolivie pour tourner des documentaires, dont la plupart abordaient des sujets liés à l’environnement et à la société : « Je crois que voyager à travers le pays et découvrir en profondeur les différentes réalités d’un territoire aussi contrasté que la Bolivie permet de comprendre le pays et ses traditions à travers un prisme totalement inédit ». Ainsi, son histoire d’amour s’est nourrie d’un contexte social et environnemental qui lui ont permis d’aborder des sujets comme « l’abandon de la langue et de la culture, la migration forcée des populations rurales, les conflits intergénérationnels entre préservation des traditions et volonté d’assimilation ».

    De la photographie au cinéma

    Utama : La Terre Oubliée est le premier long-métrage d’Alejandro Loayza Grisi, qui a débuté sa carrière artistique comme photographe puis chef-opérateur : « Avec l’image animée, on capte des émotions et des instants de vie d’une manière différente. Mes photos ont toujours été d’inspiration documentaire et, quand j’ai commencé à travailler comme chef-opérateur, je me suis orienté dans cette voie, et puis j’ai découvert les possibilités qu’offrent l’éclairage artificiel et la mise en scène dans un environnement contrôlé. Mais c’est surtout la dramaturgie qui m’a passionné. »

    Note d’intention

    Avec ce film, le réalisateur souhaitait rendre compte des changements subis par la population rurale, dont le mode de vie est en train de disparaître, victime du changement climatique. « Un tel projet nous permet de prendre en considération les dégâts collatéraux liés à notre mode de vie actuel et d’envisager différemment notre statut d’habitants de La Paz (et de citadins, en général, qui vivons dans des conditions comparables). »

    Un casting compliqué

    C’est lors des repérages que le réalisateur a repéré José Calcina et Luisa Quispe, qui étaient immobiles devant chez eux. La phase de casting n’avait alors pas commencé mais, interpellé, Alejandro Loayza Grisi les a abordés mais ils n’étaient absolument pas intéressés par le film. L’équipe a entrepris un casting plus classique, en vain : « on s’est rendu dans toutes les villes de la région, où on a mené des repérages très approfondis en y rencontrant toutes les personnes âgées. Ce n’est pas une région très densément peuplée et on a beaucoup roulé pour rencontrer parfois uniquement une ou deux personnes. » Le réalisateur a décidé de tenter sa chance à nouveau avec José Calcina et Luisa Quispe et est parvenu à les convaincre après avoir beaucoup insisté. « Ils se sont entièrement mis au service du film et des personnages et je leur en serai éternellement reconnaissant. Dans la vie, ils forment un couple et sont encore plus affectueux l’un envers l’autre que dans le film. D’ailleurs, j’ai dû introduire un peu de tension entre eux et c’est ce qu’ils ont eu le plus de mal à jouer. C’était difficile pour eux de s’engueuler et de se fâcher. »

    Des acteurs non professionnels

    José Calcina et Luisa Quispe n’avaient jamais joué la comédie. Afin d’être les mieux préparés, ils ont suivi des répétitions organisées en amont du tournage, durant deux mois, avec l’aide d’un coach. « Lorsqu’on a fini les répétitions, ils connaissaient le scénario par cœur, si bien qu’ils savaient parfaitement l’état d’esprit de leurs personnages à chaque instant donné », raconte le réalisateur. En revanche, Santos Choque, qui campe Clever, est un acteur plus aguerri. Pour enrichir sa relation avec ses partenaires de jeu, il a passé des journées entières à les accompagner dans leurs tâches quotidiennes.

    La symbolique du condor

    Le condor est un animal sacré en Bolivie. « C’est le protecteur de la montagne et il incarne la source de vie, à l’image du dégel qui, chaque année, redonne vie à la nature environnante. Il est également associé à l’immortalité et au changement de cycle. Étant donné qu’il revient dans son nid perché en haut de la montagne pour mourir, on considère qu’il s’agit d’une mort symbolique et non réelle », explique le réalisateur.

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