Ce film est produit et scénarisé par le sud-coréen Na Hong-jin, réalisateur des très bons « The chaser », « The murderer » et surtout du formidable « The strangers », auquel il ressemble beaucoup niveau ambiance. Dans « The medium », on suit, par le biais d’un reportage, le quotidien de Nim, une chamane possédée par un esprit bénéfique et faisant le lien entre la divinité et le village dont elle soigne les habitants. Dans sa famille, cette tâche se transmet de génération en génération et Pisanthanakun, le réalisateur thaïlandais prend le temps de nous présenter tous les personnages évoluant autour de Nim, leurs différents caractères, ce qui les lie et ce qui les sépare, et même certains éléments de leurs passés respectifs. Cela permet donc de bien comprendre tout ce qu’il va se produire par la suite et surtout, d’avoir une vraie profondeur des protagonistes. Un beau jour, alors qu’elle va rendre visite à sa famille pour des funérailles, elle ressent que Min, sa jeune nièce, agit étrangement, comme possédée, non pas par un esprit bienveillant, mais plutôt par une déité malfaisante. Elle va alors tout faire pour rendre son exorcisme possible. Si l’histoire prend le temps de se développer durant la première heure, installant parfaitement ses enjeux et son ambiance, la pression monte ensuite très vite, pour ne plus lâcher le spectateur durant quarante minutes, les dernières. On bascule alors dans des séquences terrifiantes et rendues bougrement efficaces grâce à un sens aigu de la mise en scène (renforcé par les caméras portées par l'équipe de reportage), du timing et de l’utilisation intelligente de jump scares qui auront tôt fait de nous achever ! Tout comme pour « The strangers » en 2016, on ressort lessivé du visionnage, notamment par son ultime séquence ô combien nihiliste. Ainsi, « The Medium » est une vraie expérience, rendue particulièrement immersive grâce au concept du found footage utilisé de manière ingénieuse et surtout grâce aux acteurs, confondant de naturel, notamment l’actrice Narilya Gulmongkolpech, incarnant Min qui en plus de bien jouer la possédée est une beauté fatale magnifique. En clair, c’est un film marquant à voir absolument mais dont on ne ressort pas indemne si on est bien rentré dedans car ça met tout de même un peu de temps à s’installer.