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    La Page blanche
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Page blanche" et de son tournage !

    Adaptation de BD

    La Page blanche est adapté de la bande dessinée du même nom de Boulet et Pénélope BagieuMurielle Magellan a eu un coup de cœur pour les personnages et le dessin, mais aussi pour la problématique de l’amnésie qui frappe l'héroïne Eloïse.

    "J’ai aimé immédiatement son inquiétude, sa quête… et l’alternance de poésie et de drôlerie que portait la BD", confie la réalisatrice qui signe pour l'occasion son deuxième long métrage après le téléfilm Moi, grosse (2019), une comédie qui traite de l'obésité.

    Rire d'un sujet grave

    Eloïse vivant sa perte de mémoire comme une tragédie, Murielle Magellan a cherché à trouver la bonne distance pour traduire l’humour et le décalage créés par les situations que le personnage traverse. La cinéaste précise :

    "Il y a une phrase de Chaplin que j’affectionne et que j’avais mise en exergue du scénario : 'Vue de près, la vie est une tragédie, vue de loin, c’est une comédie'. C’est d’ailleurs pour trouver cette distance que j’ai fait le choix du format scope, parce qu’il sous-entend la fable."

    "C’est aussi pour ça que j’ai souhaité traiter les quelques séquences de l’imaginaire dans des décors dessinés. Outre le clin d’œil à la bande dessinée-matrice, cela permet de quitter le réalisme pour se souvenir de la fiction."

    Différences avec la BD

    Murielle Magellan a fait l'impasse sur le côté fantastique de la bande dessinée dans l’enquête du personnage. La cinéaste ajoute : "J’ai pris aussi des distances parce que la bande dessinée a un côté contemplatif assez magique quand on la lit, mais qui ne suffisait pas pour un scenario de film qu’il fallait déployer."

    "Par exemple, j’ai choisi (en accord avec les auteurs) de résoudre l’énigme de ce qui s’est passé sur ce banc, alors que Boulet et Pénélope Bagieu laissaient le lecteur en suspens. En revanche, je ne crois pas avoir pris tant de distances sur le fond de la bande dessinée."

    "Sur son âme, d’une certaine façon. Son côté drôle-introspectif-libre. Je crois que j’y suis très fidèle, parce que c’est ce qui m’a touchée, ce qui m’a fait vibrer, sa « citadelle intérieure » d’une certaine façon !"

    Cadre spatial

    Si l'on enlève la courte séquence à Montauban (ville natale de la réalisatrice), La Page blanche se déroule dans les 18ème (Place Emile Goudeau et Place de la Chapelle) et 5ème arrondissements. Murielle Magellan explique :

    "La place Emile Goudeau joue un rôle très symbolique : elle est l’endroit où Eloïse revient en espérant retrouver ses souvenirs. C’est le lieu de son inconscient, celui de sa mémoire : il se devait d’être poétique."

    "La Place de la Chapelle, le lieu où elle vit, est plus anonyme et correspond à la solitude au milieu de tous dans laquelle est plongée la jeune femme. Je tenais au métro aérien comme un métronome ou une ponctuation."

    3 références principales

    Côté références, Murielle Magellan cite Frances Ha de Noah Baumbach, un portrait de femme en quête d’identité comprenant un moment de bascule intéressant où le personnage finit par comprendre dans quelle direction il souhaite se diriger.

    Mais aussi Be Happy de Mike Leigh, un autre portrait de femme. Elle précise : "Mike Leigh aime trouver des cadres simples, et laisser jouer, vivre, ses acteurs pour saisir le relief, la curiosité des personnages."

    "Il me semble que je m’en rapproche davantage. Enfin, j’ai beaucoup revu Alice de Woody Allen, pour l’univers visuel et son côté un peu surnaturel (Alice devient invisible), qui, comme l’amnésie d’Eloïse sur son banc, est un contrat implicite avec le spectateur."

    Collaboration

    La directrice de la photographie avec qui Murielle Magellan a réalisé Moi, grosse n’étant pas libre, ses producteurs lui ont présenté Laurent Brunet : "Quelle que soit sa forme, si le projet l’excite, et qu’il voit qu’on peut faire du cinéma, il y va."

    "J’ai pensé qu’il était passionné comme moi, avec le goût de naviguer dans des mondes différents. J’aime les artistes curieux et sans ornières. Par ailleurs, il venait de faire Un divan à Tunis que j’avais beaucoup aimé pour sa liberté de ton."

    Sara Giraudeau conquise !

    En premier lieu, Sara Giraudeau a refusé de jouer Eloïse. La comédienne explique pour quelle raison : "Je fais toujours très attention au ton des comédies qu’on me propose : les auteurs ont souvent tendance à grossir le trait, jusqu’à rendre leurs personnages presque caricaturaux."

    "Autant je trouvais l’histoire de Murielle (Magellan) et la personnalité d’Eloïse, très belles – on y lisait déjà ce côté à la fois mélancolique et solaire – autant je trouvais que le scénario s’égarait un peu avec les autres protagonistes. Je les sentais trop appuyés."

    "J’ai envoyé un mot à Murielle en lui expliquant que je trouvais son projet hyper intéressant et pourquoi je n’allais pas le faire. Un an après, elle est revenue vers moi avec un scenario retravaillé, à l’écoute de mes remarques. J’ai trouvé ça incroyable."

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