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    Cow
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Cow" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Andrea Arnold a quitté le foyer familial à 18 ans pour s’installer à Londres. Sa vie a alors radicalement changé dans la mesure où la ville et les contraintes de la vie d’adulte ont modifié son rapport à la nature. La cinéaste développe : "Elle ne m’était plus présente ou accessible en ville."

    "J’ai pourtant continuellement cherché à en rester proche car cela était important pour moi. J’ai appris à conduire pour y aller. J’ai recueilli un chien errant, j’ai eu des chats. Mais je pense qu’à mesure que ma vie est devenue plus prenante, j’ai commencé à perdre ce lien."

    "J’avais parfois le sentiment que la nature était quelque chose qui se trouvait « là-bas ». Je regardais dehors, à travers la fenêtre d’un train ou d’une voiture à l’occasion d’un trajet, et je ressentais une certaine tristesse, un certain manque. Une séparation."

    "Parmi les animaux que j’ai le plus vus à travers ces fenêtres, il y a les vaches. Les vaches, qui paissent dans des étendues vertes. Comme un tableau pastoral, paisible, romantique. Je m’interrogeais sur la réalité de leur vie, ce qu’elles vivaient vraiment."

    Cannes 2021

    Cow a été présenté en séance spéciale sous le label Cannes Première au Festival de Cannes 2021.

    Se tourner vers la nature

    Andrea Arnold a toujours eu pour habitude, lorsqu'elle se sentait en difficulté, de se tourner vers la nature pour se retrouver. La réalisatrice précise : "Ce n’est pas quelque chose que l’on m’a appris. Cela m’est venu tout naturellement, une sorte de savoir inné."

    "Ceci est en partie dû au fait que j’ai eu une enfance empreinte d’une grande liberté. Ma mère m’a eue très jeune, à seize ans, et trois autres frères et sœurs ont suivi avant qu’elle n’ait vingt-deux ans. Mon père n’avait que quelques années de plus."

    "Je ne l’ai pas beaucoup vu quand j’étais petite, et il avait totalement disparu de nos vies quand j’ai atteint l’âge de dix ans. Et donc, livrée à moi-même la plupart du temps, j’ai eu une existence délicieusement libre. J’ai grandi dans le nord du Kent, dans un HLM entouré d’une nature sauvage."

    "Très jeune, je jouais dehors et je passais des journées entières à vagabonder au gré de mes envies - entre les HLM, les carrières de craie, les usines désaffectées, les bois, les autoroutes. De ces années est né un profond amour des insectes, des oiseaux, des animaux, et des plantes."

    "Les chiens errants des cités avoisinantes, les poneys des gens du voyage au bout de leur chaine le long de la route, les poissons et les grenouilles des cratères de bombe envahis par l’eau, les fraises des bois aux abords des carrières de craie. Tout cela me revient à la mémoire avec une netteté frappante."

    Questionnement

    Quelques années avant le tournage de Cow, un groupe international d’éminents scientifiques a signé la "Déclaration de Cambridge sur la conscience" dans laquelle ils proclament que les animaux présentent des états de conscience similaires à ceux des humains, et que les preuves en ce sens sont incontestables. Andrea Arnold confie :

    "Qu’est-ce que cela signifie ? Ressentent-ils la douleur, la peur, le désir, l’affection, la perte, la frustration, l’empathie et les intentions ? Comme les humains ? À titre individuel ? Ont-ils des personnalités distinctes ? Dans toutes les histoires que j’ai pu avoir avec des animaux, je peux affirmer qu’ils avaient des préférences et des aversions distinctes et des traits de caractère bien individuels."

    "Et donc, qu’en est-il des animaux que nous consommons ? Des vaches ? Je me suis demandé si nous pourrions voir tout cela en observant une vache assez longtemps. Je ne voulais pour autant pas chercher à être dans son esprit ou lui attribuer des émotions humaines. Je voulais étudier ses réactions, dans la réalité de son quotidien. Dans toute sa beauté, ses difficultés, sa brutalité."

    "Regarder. Voir. La voir, elle. Les vaches laitières travaillent dur. Elles passent leur vie à donner naissance et produire du lait. Une vie entière d’existence maternelle. Elles portent ainsi de dix à vingt petits mais chaque fois celui-ci leur est retiré peu après la naissance pour que leur lait nous revienne, à nous."

    Visée pédagogique

    Via CowAndrea Arnold espère que les spectateurs, même de façon infime, pourront non seulement établir un lien avec les vaches ou les autres animaux non-humains conscients, mais aussi les relier à cette conscience ancestrale et cette nature animale. La cinéaste explique :

    "Nous nous inscrivons tous dans le vivant. Je pense que les vagabondages de mon enfance et mon amour des animaux étaient quelque chose d’essentiellement instinctif, naturel et sincère. Aucune limite ne m’était imposée et j’ai donc pu laisser libre cours à mon expression. Mon rapport d’enfant à la nature n’était pas simplement romantique, ou espiègle. Il était entier, et concret. Fait de joies et de peines. Vrai."

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