Les Femmes du pavillon J : les secrets du tournage

Mohamed Nadif a d'abord œuvré au théâtre en tant que comédien et metteur en scène, puis a rejoint le cinéma, y exerçant comme acteur dans de nombreux films, avant de passer à la réalisation. Lauréat de l’Institut Supérieur d’Art Dramatique (ISADAC - interprétation), il parachève sa formation à l’Université Paris-X, et y obtient un diplôme d'Etudes Approfondies en théâtre et arts du spectacle.

Il a écrit et réalisé trois courts métrages : "La jeune femme et l'ascenseur" (2005), "La jeune femme et l'Instit" (2007) et la "Jeune femme et l'école" (2009). Les Femmes du Pavillon J est son second long-métrage, après Andalousie, mon amour ! sorti en 2012.

Les trois femmes au centre du récit proviennent de milieux différents et partagent la même chambre. Mohamed Nadif explique : "Chacune, pour des raisons propres à son histoire, sinon victime de négligences ou consensus sociétaux qui lui sont défavorables et l'ont blessée, a perdu goût à la vie, au point que parfois celle-ci soit en danger."

"C'est à elles que cette histoire donne la parole, et ce sont leurs luttes que j'ai voulu donner à voir, sans concession, au plus près de leur quotidien, avec humanité et espoir, avec émotion, afin que toutes les femmes s'y reconnaissent, afin que tous les hommes prennent la mesure de notre responsabilité commune."

Après Andalousie, mon amour !, une comédie sur le thème de l’émigration dont la plupart des protagonistes étaient des hommes, Mohamed Nadif a voulu, avec Les Femmes du Pavillon J, faire un "film de femmes". Le metteur en scène précise :

"Ce choix est né d'un constat, celui d'une société marocaine qui s'obstinant à avancer sans ses femmes fit naître en moi l’impression qu'elle marchait en boitant. Amal, Ibtissam et Rim sont trois occupantes du Pavillon J, unité séparée d'un hôpital psychiatrique exclusivement dédiée à des patientes souffrant de dépressions aiguës."

"Femmes traquées dans leur vie par le regard de tous, sommées de se soumettre à des formatages contre nature, sous le joug de lois familiales rétrogrades, elles ont atteint un point de rupture et sont condamnées à l'internement."