Après son très réussi «Boîte Noire» en 2021, j'étais très curieux de découvrir enfin ce nouveau film de Yann Gozlan, pour le moins intriguant au vu de ses premières images.
Et malheureusement, la déception est à la hauteur de l'attente.
Si je devais ranger ce «Visions» dans une catégorie, ce serait sans doute dans celle des films qui se croient plus intelligents que le public, alors qu'ils ne le sont pas.
Quelque part entre le thriller érotique (façon sous-«Basic Instinct») et l’œuvre manipulatrice et voyeuriste (dans l'esprit des Hitchcock/De Palma), l'exemple même du film qui veut uniquement exister à travers sa forme, mais sans penser à son fond.
Si bien que l'on se retrouve face à un long-métrage visuellement très soigné, et cela à travers une réalisation sensorielle que Gozlan avait déjà pu aborder dans son précédent film, mais ici de manière plus poussée et parfois expérimentale.
Mais cela au service d'une histoire finalement banale et qui ne tient clairement pas la route, tellement elle semble insensée dans son déroulé.
Entre infidélité, obsession et hallucinations en mode «Dead Zone», le récit veut tenter de nous embarquer dans une sorte de cauchemar labyrinthique et nous manipuler comme sa protagoniste principale (Diane Kruger, une pilote de ligne cherchant à tout contrôler et finissant par perdre le contrôle de sa vie), sauf que l'ensemble manque tellement de subtilité, qu'on reste presque toujours extérieur à ce qu'il se passe, qu'on reste plus que circonspect face à certaines décisions absurdes, et qu'on craint déjà comment le film risque de se terminer vu comment avance l'"histoire" (et là-dessus, bingo !).
S'inspirant (notamment) de
«Pas de Printemps pour Marnie»
, «Visions» joue maladroitement avec des ficelles bien visibles (
tout ce que vous voyez au cours du film n'est pas forcément réel, à l'image de ce simulateur d'avion ; ou encore Kassovitz qui demande tout du long à Kruger si ça va
), et au lieu de provoquer de la tension et de la fascination, finit surtout par provoquer de l'ennui.
Un pétard mouillé de 2h, à l'intérieur duquel le gimmick omni-présent (où se situe le rêve, où se situe la réalité ?) finit assez vite par devenir un cliché, et qui sous couvert d'exercice de style, laisse peu de place à la crédibilité.
Une œuvre qui se voulait mystérieuse et envoûtante. Et au final, tout ça pour...ça.
Bref, de l'esbroufe, rien de plus. Et c'est bien dommage.