C'est en 2015, alors qu'il survolait la cordillère des Andes, qu'Édouard Deluc a eu l'idée de Petaouchnok : "2 zigotos en ponchos, imposteurs sur les bords, à l’aéroport de Santiago, accueillant maladroitement des touristes en mal d’aventure, pour aller traverser tous ensemble, aussi joyeusement que possible, la cordillère des Andes à cheval." À cette idée s'est mêlée l'image de Pierre Richard dans Les Naufragés de L’île de la Tortue : "Tout ça active, réactive mon désir de comédie d’aventure, j’ai envie de western, de grands espaces, de nature, d’aventure collective, de déroute en majesté et rapidement je pose les bases du récit."
Si l'idée initiale de Petaouchnok se déroulait dans la cordillère des Andes, le réalisateur Édouard Deluc et la co-scénariste Nathalie Najem ont décidé de ramener le récit en France, afin de l'ancrer dans le réel. Leur but était de signer une comédie d'aventure dans une réalité sociale et économique tangible. "J’ai beau avoir un tropisme pour l’Amérique Latine depuis longtemps, la cordillère des Andes était trop loin de moi, de nous, elle devenait trop exotique et je sentais bien que quelque chose flottait, que nos personnages étaient hors sol", précise le réalisateur.
Avec Petaouchnok, Édouard Deluc aspire à signer "Une comédie d’aventure qui croise le western, le film catastrophe, tout en prenant en charge de vrais enjeux humains comme la question du partage, de la vie en groupe, du rapport à la nature, l’acceptation de soi, de ses imperfections, des autres, l’altérité, la réconciliation, dans le couple, dans la famille, comme dans la société, la force de l’enthousiasme, la foi dans l’aventure."
La principale source d'inspiration du film a été Les Naufragés de L’île de la Tortue de Jacques Rozier, au sujet duquel Edouard Deluc affirme qu'il "a quand même écrit les règles de Koh-Lanta 40 ans avant que ça devienne un phénomène, c’était purement visionnaire." Le réalisateur a aussi revu Les Randonneurs, Les Bronzés, ou encore Dead Man. Il ajoute : "J’ai aussi lu et relu les discours des chefs indiens, méprisés et spoliés, dans Pieds Nus sur la Terre Sacrée, des haïkus en nombre ne me demandez pas pourquoi, évidemment Walden ou la vie dans les Bois de Thoreau, des manuels de magie aussi [...]."
Si l'ambiance sur le tournage était très bonne — "Il faut dire que nous sortions de confinement et que l’idée d’aller faire les zouaves ensemble en pleine nature était assez réjouissante", raconte le réalisateur —, l'équipe a toutefois été confrontée à de multiples incidents : "Au bout de dix jours on comptabilisait un cas Covid, une épaule démise, un traumatisme crânien, un mollet arraché, une désertion en règle et quelques seaux de larmes !"