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    Red Rocket
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Red Rocket" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Avant de s’atteler à Red RocketSean Baker travaillait sur un projet de romance compliquée située à Vancouver. Mais en 2020, la situation mondiale en a décidé autrement. Le réalisateur se souvient : "En février, je suis retourné à Los Angeles pour deux semaines, afin de faire du rangement chez moi. Et le coronavirus a frappé. Les frontières se sont fermées, et je me suis retrouvé coincé chez moi. On est restés assis pendant un mois avant de réaliser qu’il valait mieux aller de l’avant et passer à un autre projet". De là est né Red Rocket, tourné pendant la pandémie avec une équipe technique réduite à dix personnes.

    Simon sur Mikey

    Simon Rex, comédien principal de Red Rocket – et également rappeur et ancien animateur de MTV – déclare au sujet de son personnage : "Quand une bouteille est jetée dans la foule, certains se la prennent sur la tête à chaque fois. D’autres, en revanche, marchent dans la merde et sentent bon la rose, et aucun malheur ne leur arrive jamais. Mikey est de ceux-là. Il ne se soucie pas de l’avenir, ni des conséquences. Le mot qu’on a le plus souvent employé à son égard est survie. Mikey essaie juste de survivre."

    Un « proxénète de plateau »

    Mikey gagne sa vie en se nourrissant des faux espoirs et du vrai travail des autres : c’est un « proxénète de plateau » (suitcase pimp en anglais). Rarement exploré au cinéma, le proxénète de plateau est un parasite masculin, souvent un mari ou un petit ami sans emploi, gérant les affaires d’une star féminine du porno, plus populaire que lui, qu’il bichonne et dont il se sert.

    Sean Baker explique : "La vie des proxénètes de plateau repose exclusivement sur l’exploitation et l’utilisation de leur compagne. Dans le porno, les femmes gagnent des milliers de dollars, quand les hommes en gagnent au mieux des centaines. Ces types vivent donc au crochet des femmes. Ils ont une attitude supérieure et une bonne dose d’abnégation et d’ignorance."

    Filmer en décors naturels

    Sean Baker a pour habitude de privilégier les décors naturels. Dans le cas de Red Rocket, cela impliquait de se lancer dans une virée de repérages, alors que la plupart des Américains se pliaient aux nouveaux rituels du confinement. Il se souvient : "Alex Coco, un des producteurs, et moi-même avons sauté dans une voiture et sommes partis au Texas. On a commencé à Corpus Christie, puis on est allés vers le nord."

    Un condensé de l'Amérique

    Sean Baker et Alex Coco sont tombés sous le charme de Texas City, port industriel de la Côte du Golfe doté d’une certaine cinégénie. "Je sais que ça peut paraître simpliste, mais j’ai vu en Texas City un condensé de l’Amérique. J’y ai vu la fierté et l’intuition américaines. J’y ai aussi vu une industrie qui est en train de devenir obsolète. Le nom même de Texas City, pour des étrangers, définit à lui seul le Texas tout entier. La ville représente la nation", raconte le cinéaste.

    Référence de prestige

    Saisir la sensation particulière d’un été texan – une chaleur oppressante et un côté terreux – a nécessité un directeur de la photographie local expert : Drew Daniels. Avec le réalisateur Sean Baker, ce dernier avait pour référence visuelle centrale Sugarland Express, premier long métrage de Steven Spielberg :

    "Il possède une ambiance et une sensation américaines classiques. Il se déroule aussi aux abords de Houston, où on a tourné le nôtre. On s’est d’abord intéressés à la manière dont Vilmos Zsigmond, son directeur de la photo, avait traité le paysage. Puis on s’est intéressés à son langage cinématographique."

    Tournage guérilla

    Le tournage du film a duré 23 jours. Sean Baker se souvient : "Pendant tout le tournage, on a littéralement joué au chat et à la souris avec les vigiles de la raffinerie. On les voyait descendre la route, et on cachait aussitôt nos caméras. Ça a été une sorte de super guérilla, comme si on était des criminels fuyant la police, puis reprenant place après leur départ."

    Une figure américaine

    Le personnage de Mikey Saber a été conçu comme une figure typiquement américaine : un escroc, optimiste invétéré et arnaqueur total. Sean Baker précise : "Il y a beaucoup de l’Amérique là-dedans, développe Sean Baker. C’est incontestablement un trait américain : quelqu’un qui aspire au succès sans se soucier des dommages collatéraux. On retrouve aussi ça dans There Will Be Blood et Le Loup de Wall Street, ces types impitoyables qui exploitent les autres pour se hisser au sommet. Ici, j’ai recours à la comédie pour en quelque sorte adoucir Mikey, pour montrer qu’il pourrait être séduisant. Mais je ne l’anoblis pas."

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