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    À mon seul désir
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "À mon seul désir" et de son tournage !

    Note d'intention

    La réalisatrice affirme : "Nous avions parfaitement conscience que nous abordions un sujet délicat. À mon seul désir est une ode à la liberté. Le personnage que nous suivons franchit les différentes limites auxquelles sont confrontées les travailleuses du sexe, sans être une victime – et sans pour autant dire que c’est la panacée, bien sûr. Au-delà de cette question, je crois à un monde où les femmes peuvent prendre tous les risques sans être punies pour cela. Je suis pour un féminisme pro-choix, polyphonique, complexe. Je n’ai pas de leçon à donner. L’art est là pour rendre compte de la complexité du réel et pour nous faire nous poser des questions, nous bousculer, et, le cas échéant, nous faire changer d’avis."

    Un travail au long cours

    Lucie Borleteau a débuté l’écriture du scénario en 2014, dès qu'elle a achevé Fidelio, l’odyssée d’Alice. L'histoire est toujours restée en toile de fond dans son esprit pendant ces années. Elle a entrepris de nombreuses recherches, avant de s'en détacher pour pouvoir écrire les situations et les personnages. Elle a co-écrit le film avec Clara Bourreau, "ma complice de toujours". Elle ajoute : "Nous avons l’habitude de travailler à partir d’anecdotes documentaires comme matière première. C’est un film que je souhaitais riche et généreux, avec beaucoup de portes d’entrée. Il aborde plusieurs sujets complexes, ce qui nécessitait une diversité de points de vue. S’est vite dessinée l’idée d’un duo, d’abord d’amies, puis d’amantes."

    Sororité

    Le film met en avant une sororité dont la réalisatrice a elle-même été témoin sur le terrain, lors de ses recherches pour écrire le scénario : "Dans Nana de Zola, par exemple, les courtisanes sont en rivalité constante, et aussi bien dans la littérature que dans l’inconscient collectif, c’est ainsi qu’on imagine souvent ces femmes. Or, j’ai observé que dans ces endroits où l’on se met potentiellement en danger, une vraie solidarité opère. Il y a aussi beaucoup d’amusement, d’encouragements entre femmes, bien plus que de concurrence entre elles, qui sont d’âges, de milieux sociaux et d’origines variés".

    Un film joyeux

    Si le strip-tease est un univers qui a souvent été montré au cinéma de façon glauque, Lucie Borleteau voulait en montrer un pendant plus joyeux dans À mon seul désir : "J’ai rencontré des femmes qui expérimentaient toutes sortes de choses sur scène avec de la joie. Beaucoup aiment faire les pitres, osent, repoussent les limites de la bienséance et cela fait rire les spectateurs. Par ailleurs, nous avons tourné après les confinements successifs dans l’idée que rien ne remplace le lien à l’autre. Dans ces clubs, il y a aussi une clientèle d’habitués, de gens seuls qui viennent chercher du réconfort."

    Le casting

    La réalisatrice a écrit le rôle de Mia pour Zita Hanrot : "Je lui trouve une beauté fatale d’actrice hollywoodienne et un grand charisme, qui apportaient beaucoup au personnage de cette femme qui rêve de devenir comédienne. [...] il y avait tellement de niveaux de jeu pour Mia qu’il me fallait une excellente actrice prête à aller loin dans le travail et la précision. Zita est capable de cela". Pour Aurore, Lucie Borleteau a effectué un casting avec quelques actrices, parmi lesquelles Louise Chevillotte, qu'elle avait découverte dans les films de Philippe Garrel et Nadav Lapid : "C’est une formidable actrice dotée d’une grande finesse de jeu. Elle a lu le scénario très vite et a réagi spontanément et positivement. J’avais bien conscience que ce film pouvait faire peur, et j’ai senti que Louise et Zita avaient l’audace et le courage d’y plonger ensemble. Elles formaient le meilleur couple possible à mes yeux, un duo d’une véritable évidence".

    La dame à la licorne

    Le titre du film est une référence à la tenture dite de La Dame à la licorne, composée de six tapisseries du début du XVIe siècle. La dernière tapisserie est la seule explicitement nommée, portant la mention de "Mon seul désir". Son interprétation continue de diviser les spécialistes et les historiens. Pour la réalisatrice, "c’est un choix de ma part de vouloir rattacher le club, nommé "à mon seul désir", à l’histoire de l’art et celle de la représentation du corps des femmes. Cette tapisserie repose sur les cinq sens et un mystérieux sixième sens : est-ce le désir, l’intuition féminine ? Elle met en scène, comme dans mon histoire, un couple, un duo de femmes, dont on sent la puissance. La licorne de la tapisserie figure sur un mur dans la rue, à l’entrée du club. C’est une petite touche, une clé discrète. La licorne aujourd’hui est aussi un symbole de liberté, d’utopie, un symbole queer qui va bien avec le film".

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