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    La Mif
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Mif" et de son tournage !

    Parcours atypique

    Frédéric Baillif possède un parcours atypique, puisqu'il a été basketteur, DJ, éducateur puis documentariste. L’élément déclencheur à la mise en oeuvre d'un film de fiction a été la réalisation d’une série documentaire pour la télévision suisse. Il s'est alors rendu compte qu'il dépassait la limite très ténue entre documentaire et fiction. Le metteur en scène précise :

    "Au même moment, un éducateur m’a appelé pour me parler de jeunes issus d’un quartier des hauts de Lausanne qui avaient envie de faire un film. Quand je les ai rencontrés, j’ai compris que c’était l’occasion de travailler différemment. J’ai étudié quelques méthodes de direction d’acteurs non professionnels en regardant des films et notamment les « making of ». Le film Entre les murs de Laurent Cantet a été ma source principale d’inspiration, j’ai adapté cette méthode avec cette bande de jeunes."

    "C’est ainsi que j’ai réalisé Tapis rouge, mon premier long métrage de fiction, sans moyen, à l’arraché. Ça a été une expérience tellement forte et enrichissante que j’ai voulu continuer. J’ai développé un style, une approche un peu particulière, j’ai l’impression d’avoir atteint une forme d’aboutissement avec La Mif."

    Naissance du projet

    Pour écrire La Mif, Frédéric Baillif s'est nourri de ce que les personnes qu'il a rencontrées ont exprimé sur la jeunesse d’aujourd’hui. "Afin d’aborder ces sujets, il fallait trouver une arène, un lieu. J’ai eu l’intuition qu’un foyer pour enfants serait un terrain propice aux situations de maltraitance."

    "C’est ainsi que j’ai contacté Claudia, plus de 20 ans après avoir travaillé avec elle en tant que stagiaire dans le cadre de mes études. Elle devait bientôt prendre sa retraite et a accepté de m’aider, avant de partager avec moi sa grande frustration envers le système de protection de la jeunesse."

    "Cela a immédiatement inspiré mon histoire. J’ai notamment eu à cœur de mentionner le déni qui fait souvent alliance avec les violences sexuelles. Il s’agit du dénominateur commun à toutes ces histoires de jeunes femmes victimes d’abus", confie le réalisateur.

    Cinéma direct

    Avec ses deux premiers projets narratifs, Tapis rouge et Edelweiss Revolution, Frédéric Baillif a développé un style inspiré du cinéma direct, basé sur des personnes réelles et l’improvisation. Il confie : "Au départ, il n’y a pas de scénario, mais des gens. Pour LA MIF nous avons donc commencé à travailler avec Claudia, à rencontrer les jeunes ainsi que les éduca- teurs desquels je me sentais très proches grâce à mon vécu. J’ai été confronté aux mêmes choses qu’eux, je connais leur métier. Nous avons pu échanger sur les institutions, les règles, les lois, bref tout ce qui régit ce milieu."

    Casting et improvisation

    Le casting de La Mif s'est affiné au fur et à mesure du travail effectué par Frédéric Baillif et ses comédiens. Ce sont ces derniers qui ont inspiré l’histoire. Le cinéaste les a rencontrés et interrogés, un peu comme s'il allait faire un documentaire. Il se souvient :

    "Il y a ensuite eu beaucoup de travail d’immersion, d’ateliers d’impro avec l’équipe. Dans plein de domaines dans ma vie, j’ai eu recours à l’improvisation, dans toutes les expériences que j’ai eues, j’ai été amené à faire les choses selon mon intuition."

    "Même si le basket est un sport très réglementé, j’étais un meneur de jeu qui travaillait beaucoup à l’instinct. Inconsciemment, cela m’a formé. Aujourd’hui, avec la maturité, je fais confiance à cette approche empirique. J’écris bien-sûr une structure, mais je laisse beaucoup de libertés sur le plateau."

    "Cette méthode a énormément nourri le tournage de La Mif. Par exemple, le personnage de Justine, interprété par Charlie, la fille de mon chef opérateur qui était présente comme « silhouette », s’est créé sur le plateau. Un jour, alors qu’une fille était en retard, Charlie a livré son personnage."

    "Je lui ai demandé de se créer une histoire. Elle a délivré quelque chose d’incroyable qui a restructuré le film au montage. Ce qui m’anime avec cette méthode, c’est la recherche d’une performance naturelle et le plaisir de découvrir des talents insoupçonnés chez des personnes qui n’ont pas eu d’expérience préalable du jeu d’acteur."

    Complexité des questions liées à la sexualité

    L’idée de fermer le foyer aux garçons car deux jeunes ont eu un rapport sexuel est inspirée de faits réels rapportés par la comédienne Claudia GrobFrédéric Baillif développe : "Il y a une sorte de police des foyers qui manque complètement son but, en ayant uniquement comme modèles des schémas hétérosexuels complètement dépassés. Les réponses données par ce système rétrograde ne sont plus du tout appropriées. Pour un personnage comme celui de Novinha qui revendique aimer les garçons et les filles, ces mesures n’ont aucune prise !"

    "En montrant la complexité des questions ayant trait à la sexualité, on met en lumière l’inefficacité des autorités. Le sujet de la sexualité reste très tabou, et le film est réaliste sur ces questions de répression et d’interdit. Il y a une vraie évolution ces dernières années que j’ai pu moi-même constater."

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