Le genre de film qui montre bien pourquoi le cinéma français est malade, surtout dans la comédie:
Des têtes d'affiches qui ramènent tout à elles, entourées de seconds rôles fonctionnels qui servent les plats, insignifiants et très mal joués, un scénario inexistant et des gags paresseux.
On a en plus le travers de vedettes de cabarets, à savoir l'incapacité absolue de passer de leurs spectacles faits de sketchs, à un vrai long métrage qui demande beaucoup plus (/mieux) que ça.
Ainsi on a un scénario très faible, très vague, hyper bancal, limite inexistant; qui ne présente en fait qu'une succession de sketchs interchangeables et souvent hors-propos.
Et si encore ils étaient bons ces sketchs, on pourrait accepter le fait qu'il n'y ait aucune histoire solide, mais ils sont pour la plupart balourds, convenus, sans aucune originalité, souvent mauvais et surjoués, voire même exaspérants par leur médiocrité.
Les "punchlines" censées être drôles et mémorables sont souvent pathétiques.
On reste quand même loin de l'ahurissant niveau de nullité des films des Chevaliers du Fiel, où là les scénarios n'existent même plus, les gags sont au-delà du pitoyable et l'interprétation pire que des gamins en cours de récré; mais ça reste tout de même scandaleux de valider des scénarios aussi navrants et bâclés, quand on sait que des gens vont payer le prix d'une place où d'un DVD, et que y'a des fans qui vont avoir du mal à marcher après ça !
Quant aux maquilleurs qui ont fait la tronche de madame Bodin's, j'aimerais aimablement leur rappeler qu'on est dans un film et pas au café-théâtre, et que ce qui passe sur scène n'est pas le bienvenu dans un cinéma soigné. Donc il aurait été bien vu de ne pas faire maquiller l'acteur à la truelle par des maçons aveugles, car des fois, ça se voit un peu trop que c'est un mec sous une couche de fond de teint mal dégrossit !
Pour finir, je dirais que je mets un très généreux 2/5 et pas 1/5 (malheureusement on peut pas mettre zéro ici), car contrairement aux Chevaliers du Fiel, les Bodin's se sont donnés les moyens d'essayer d'offrir du vrai cinéma au lieu de juste attendre que les sous arrivent tout seuls en comptant sur leurs fans.
En effet, deux séquences surnagent dans tout ce fatras de vide artistique:
Celle de la poursuite et celle dans la cage de fight. C'est débile, mais ça fonctionne, et on voit bien qu'ils ont décidé d'investir pour donner un résultat qui visuellement balance bien sans se moquer du public.
D'ailleurs la scène de poursuite me surprend même de part sa qualité, car elle surpasse largement celle du désastreux film américain "Shanghai Surprise" (1986) qui avait coûté 17 millions de dollars de l'époque, quand ce Bodins a coûté un peu moins de 7 millions d'euros.
Comme quoi un metteur en scène ça compte.
Et si pour ce film la mise en scène est très souvent insignifiante et uniquement dévouée à des pitreries lourdes et longuettes, ces deux séquences valent le détour !
Donc ça peut se laisser voir un jour de pluie avec le doigt sur la touche "accélérer" d'une télécommande dont on aura pris bien soin de changer les piles, tant elle risque d'être sollicitée !
(Ce que je n'ai pas eu la chance de pouvoir faire, puisque j'ai regardé ça avec ma mère pour lui faire plaisir.
J'ai même fait semblant de rire. Je suis pas un bon fils, dévoué, après ça ??)