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Olivier Barlet
293 abonnés
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5,0
Publiée le 20 juillet 2022
Ramsès a de la prescience et cela lui joue des tours, alors même que son succès met ses concurrents en rage et que le film tourne au polar. On sent Cogitore passionné par les liens entre le réel et le mythe. C’est ce qu’il met en scène, pour nous égarer peu à peu, nous qui croyons si volontiers ce que le cinéaste nous raconte. Il en joue adroitement, entre l’ancrage de Ramsès dans l’énergie de ce quartier populaire et son trouble face à l’incertain. Il est la consolante voix des morts mais est lui-même confronté à l’irrationnel et à la mort. Et bascule… « L’enfer est vide, ils sont tous ici », lâche son père (Ahmed Benaïssa, merveilleux acteur malheureusement disparu le 20 mai 2022, en plein festival). Car en filmant la tension et la beauté de la ville confinée entre vitalité et chantiers, Cogitore en dégage aussi l’instabilité. Il le fait de main de maître, si bien que Goutte d’or est un des films les plus dérangeants et donc marquants vus à Cannes cette année. (extrait du compte-rendu du festival de Cannes 2022 sur Africultures)
Goutte d'or semblait devoir être aussi bien le portrait d'un quartier populaire de Paris que d'un personnage ambigu, un vrai faux médium qui a fait du marché du deuil et de la consolation un commerce lucratif basé sur une arnaque bien huilée. Cependant, le film de Clément Cogitore semble prendre un malin plaisir à brouiller les pistes, en faisant soudain de son antihéros un clairvoyant de nuit, par ailleurs harcelé par une bande de gosses venus de nulle part. Difficile de ne pas ressentir un brin de confusion devant un scénario parfois peu lisible, surtout au démarrage, en dépit d'une poignée de scènes bourrées d'énergie, quoique les enjeux n'apparaissent pas si clairs en définitive. Cogitore aime depuis ses débuts mêler réalisme et mysticisme, ou quelque chose qui s'en approche, et c'est précisément cette spécificité qui en fait un cinéaste un peu à part dans le paysage français. Goutte d'or n'est pas la moins singulière de ses œuvres mais il est difficile de prétendre qu'elle possède un réel pouvoir de conviction ou de séduction. Karim Leklou, toujours aussi insaisissable, n'a lui strictement rien à se reprocher, jouant parfaitement sur le caractère équivoque d'un escroc pas totalement antipathique, qui a tôt fait de passer de victime à marabout sans que cela paraisse une aberration complète.
Clément Cogitore qui avait réalisé le magnifique Ni le ciel ni la terre nous transporte dans son univers onirique où le réel et le mystère s'entremêlent. Karim Leklou incarne avec précision et talent un mage halluciné plongé dans une sorte de descente aux enfers dont personne ne remontera indemne. Un très beau film noir, porté par la photographie magnifique de Sylvain Verdet et un casting exceptionnel.
Marabout de ficelle. Karim Leklou est un comédien formidable mais il ne peut pas à lui seul sauver cette histoire abracadabrante. Certes il y a des moments magiques dans ce film mais ils sont trop peu nombreux. C'est la tendance sociale-sociologisante qui l'emporte. La mayonnaise marabout-escroc-film noir-social-ésotérique ne prend jamais. C'est bien connu : celui qui court plusieurs lièvres à la fois n'en prend aucun
Difficile de poser un avis définitif sur ce film. Même 24h après l'avoir vu. Ayant habité 12 ans dans le quartier Barbès, j'ai retrouvé l'atmosphère que j'ai connue. Et même si le film se passe beaucoup en huis-clos, on va et vient entre la Goutte d'or et la Chapelle en passant par Barbès. Loin du Paris des cartes postales. La misère sociale, affective est présente. Ce qui alimente les commerces comme celui de Ramsès, excellement interprété par Karim Leklou, véritablement habité. Le film mélange réalité dure notamment avec les enfants de Tanger et mysticisme avec la vision de Ramsès et également les croyances de son père. Je comprends que certains cinéphiles ont été décontenancé mais la presse spécialisée ne s'y est pas trompée : on a affaire à un film plus qu'intéressant. Qui mérite plus de spectateurs que les 4 que nous étions ce samedi soir. Ma compagne a beaucoup aimé et je partage de plus en plus son avis. C'est ça aussi la magie du cinéma. Nous montrer une réalité qui peut encore nous surprendre. Un film sombre et poétique. 16/20
Pas du tout convaincu par ce personnage de médium à la petite semaine. Ce n’est peut-être que moi mais je n’apprécie pas le jeu d’acteur de Karim Leklou dont le côté sombre, ténébreux et taciturne et le visage fermé me semblent toujours exagérés, à moins qu’il ne soit comme ça en vrai ? Autour de ce personnage sans attrait, la misère sociale et économique, les trafics, les arnaques, dans ce quartier atypique qu’est devenu la Goutte d’Or. Les spectateurs (de province) qui ne connaissent pas peuvent aller se renseigner sur la notice Wikipédia pour y lire le catalogue de toutes les misères du monde qui se concentrent là, alimentées par la délinquance incontrôlable (puisque mineurs isolés étrangers), les trafics en tous genres (y compris du pire), l’insécurité urbaine. Les secrets de tournage nous disent que le réalisateur aime ce quartier. On n’a pas les mêmes gouts ! Rythme lent, intrigue minimaliste, filmé en permanence dans la pénombre (supplément d’ambiance). C’est lassant et ennuyeux. Je suis resté jusqu'à la fin mais c'est vraiment pour ne déranger personne dans la salle.
Une précision d'abord : ce n'est pas parce que l'on film caméra à l'épaule à bout portant que l'on va réaliser "taxi driver". Sur un bon scénario - un mage bidon pris dans la tourmente de jeunes voyous - le réalisateur a choisi de faire compliqué avec des angles de vue abscons, des tourbillons de caméra, des plans qui font mal à la tête et obscurcissent le sujet. c'est confus, brouillon, sauté, lassant, pimenté de vagues pétards métaphysiques pour donner de la profondeur, et il faut s'accrocher au siège pour ne pas fiche le camp. Au bout de trois quarts d'heure le film s'autodétruit.
Le côté ésotérique du résumé m'avait attiré, mais on comprend vite que le mage est un faux-mage.. La route de ce menteur et voleur professionnel croise à la faveur d'un fait divers tragique celle de menteurs et voleurs à la petite semaine. Le film, qui se déroule à la Goutte d'or, plaira peut-être aux amateurs d'exotisme. Il n'a suscité en moi aucune émotion.
Présenté en séance spéciale de la Semaine de la Critique de Cannes 2022? "Goutte d'or", premier long métrage de Clément Cogitore, nous entraîne dans un quartier que le réalisateur connaît bien, un quartier où il a habité, le quartier de la Goutte d'Or dans le 18ème arrondissement de Paris, entre Barbès et la Porte de la Chapelle. Clément Cogitore, ce nom vous dit-il quelque chose ? C'est celui là même qui, en 2019, a mis en scène à l'Opéra Bastille de Paris l'Opéra-ballet "Les Indes Galantes" de Jean-Philippe Rameau en ayant le culot de faire danser des danseurs de hip-hop, de krump, de break dance, de flexing et de voguing sur la musique du compositeur baroque. Rappelez vous l'extraordinaire Danse des sauvages ! Le quartier de la Goutte d'or comptant un certain nombre de médiums/voyants/mages, Cogitore a choisi d'en prendre un comme personnage principal de son film. Comme tous les autres médiums du quartier, Ramsès n'a pas de don particulier mais lui a trouvé le "truc" : utiliser les téléphones portables qu'il se fait remettre par ses clients pour en savoir assez sur eux et arriver ainsi à les bluffer. L'arrivée dans le quartier de jeunes venant de Tanger viennent troubler son business, d'autant plus que les échafaudages installés sur son immeuble permettent à ces jeunes d'entrer facilement dans son logement. Et alors, me direz vous ? Eh bien, le film donne une peinture intéressante du quartier qui lui donne son titre et des diverses cultures qui y cohabitent et, à ce titre, mérite d'être comparé à "Neige" de Juliet Berto. Et il permet de donner un premier rôle à Karim Leklou, qu'on vient de voir dans "Pour la France" et que, très certainement, nous n'avons pas fini de voir !
A Barbès, quartier peu vu au cinéma, Clément Cogitore, nous plonge dans l'univers des médiums voyants et des petites arnaques où un jour tout bascule, où le vrai et le faux se mélangent dans une sublime ambiance de thriller. Et Karim Leklou est exceptionnel !
J'ai adoré. Je ne suis pas fan de films intellos mais là j'ai pris une claque. C'est brutal mais avec de la poésie. Je connais bien le quartier de la Goutte d'Or mais mais je l'avais jamais vu filmé comme çà. L'acteur qui joue Ramses, aussi dans BAC Nord, est géniale et les jeunes marocains sont ouf! Allez-y ! Cà fait du bien les bons films.
Au pays des faux marabouts mais véritables escrocs qui se moquent de dupes trop crédules, dans ce dix-huitième arrondissement parisien pluriethnique, Ramsès - Karim Leklou - est le roi du quartier, tellement habile qu'il fait de l'ombre à une concurrence chatouilleuse. Mis en difficulté par l'apparition d'une nuée de jeunes délinquants marocains, il se met dans une situation très difficile tournant autour d'un mystérieux cadavre... Pourquoi pas ? Façon de visiter un quartier exotique de Paris assez dépourvu de charme touristique hors de Montmartre et du Moulin Rouge ? Ma déception vient du choix de ne tourner que la nuit avec un éclairage minimal, d'un scénario passablement embrouillé, de dialogues souvent peu éclairants et d'une certaine tendance à se moquer du spectateur en se donnant des airs d'artiste inspiré... Je ne crierai donc pas au chef d'œuvre, loin de là.
"Goutte d'Or" présenté pendant la Semaine de la critique du festival de Cannes l'an dernier est un drame français trop brouillon dans l'ensemble. En effet au vu des critiques de la presse et du synopsis ce film me semblait intéressant, malgré une première partie intéressante qui décrypte l'arnaque à la voyance avec une ambiance urbaine réussit la seconde partie part dans du n'importe quoi qui m'a fait perdre pied malgré une prestation convaincante de Karim Leklou, c'est une déception pour moi.
Un film réalisé de manière efficace, avec des acteurs bien dirigés, convaincants. La tonalité est au réalisme social, avec une pointe de fantastique qui entraîne un bouleversement chez le personnage principal, une révélation à lui-même, une révolution identitaire. Outre cette révolution, le film prend différentes directions dramatiques : la présentation de l’orchestration d’un jeu de dupes autour de la voyance (intéressante), l’évocation d’un groupe d’ados marocains (plus limitée), la relation entre un fils et son père (mystérieuse)… Entre les différentes tonalités et les différentes directions dramatiques, le scénario flotte un peu dans ses développements, laissant perplexe quant à l’enjeu principal du film, l’intention profonde de l’auteur. De la part de Clément Cogitore – artiste plasticien, metteur en scène, documentariste –, on pouvait s’attendre à une expérience de cinéma plus stimulante et marquante, sur le fond comme sur la forme.
Ce film est bluffant. Clément Cogitore est un grand cinéaste qui nous propose encore une fois une proposition singulière. Je suis sortie de la salle bouleversée. Un récit efficace dans un univers onirique, d'excellents acteurs, une très belle image et enfin, une musique envoutante. La magie fonctionne. Un film à voir.