Il aura fallu attendre deux ans pour voir ce film canadien, réalisé par Anaïs Barbeau-Lavalette, arriver dans nos salles françaises ! Et tout ça pour une sacrée déception ! Enfin non pas que j'attendais particulièrement ce film, je ne connaissais même pas son existence il y a encore quelques mois mais j'en attendais tout de même plus de cette seconde adaptation du roman éponyme de Romain Gary. On peut en effet ici parler de seconde adaptation et non pas de remake de "Dresser pour tuer" tant les deux films n'ont rien à voir. je n'ai pas lu le roman, ainsi, je ne pourrai pas savoir lequel des deux adaptations s'en rapproche le plus mais il semblerait que le film adapte plus ici la conception même du roman tandis que le premier film des années 80 en reprenait juste le thème du fameux chien blanc. Ici, nous retrouvons Romain Gary et sa femme Jean Seberg (qui, au passage, ne sert absolument à rien dans l'intrigue hormis contextualiser) qui trouvent un chien et s'aperçoivent assez vite que c'est un chien blanc, c'est-à-dire un chien s'attaquant uniquement aux Noirs. Ni une ni deux, Gary l'emmène chez un dresseur et très vite, le sujet commence à le fasciner. Bon, je mets les pieds dans le plat tout de suite mais c'est très chiant. Je me suis en effet profondément ennuyé devant ce film qui ne cesse de nous balancer de l'auteurisme à la tronche pendant une heure et demi. Si le premier film était très ancré dans son époque, semblait prendre son histoire avec plus de naïveté, il n'en était pas moins léger, bien au contraire, il en est, je trouve, d'autant plus marquant, notamment avec toutes ces scènes de meurtres que n'ont n'avons jamais ici. La réalisatrice tente ici de faire passer la gravité de son sujet à travers des plans très esthétisants, des regards noirs et des images d'archives. C'est bien, c'est joli mais à un moment donné, ça n'avance pas, le film ne fait que stagner dans son auto-suffisance qui en devient très vite insupportable. En plus, le film tombe presque dans sa propre parodie avec son pathos exagéré accompagné de monologues lourds et téléphonés et évidemment le jeu d'acteur qui va avec (oui Denis Ménochet, on a compris que tu savais faire la gueule, change de registre). "Chien blanc" fait donc partie de ces films insupportables qui pensent avoir besoin d'un jeu d'acteur lourd, d'une mise en scène pesante et d'un scénario qui n'avance pas pour appliquer la gravité de leur sujet.