Le cinéaste voulait des "gueules". Des acteurs extrêmement incarnés mais qui soient aussi capables de faire passer beaucoup d'émotions avec très peu de dialogue. Il fallait aussi qu'ils puissent se mettre en danger physique (les combats et cascades étant faits sans doublures).
"J'avais envie d'emmener le spectateur dans un récit d'une irréalité totale – comparable à celle d'une bande-dessinée – mais traité de manière réaliste. Je souhaitais donc trouver un équilibre entre un côté très "gothique", intéressant en termes de visuel, de rêve cinématographique, et une structure narrative complétement ancrée dans le réel. Une sorte d'opéra de la violence..."
Deux semaines avant le début du tournage, Hervé Renoh ne savait toujours pas si le film allait se faire ou pas. Requiem a failli être stoppé en route, lorsque la production s'est aperçue qu'au bout de deux semaines le réalisateur avait utilisé la totalité de la pellicule prévue pour tout le film. Le reste du tournage s'est déroulé dans l'urgence et le froid, la fatigue physique et les tensions liées à la violence du scénario.
Le budget du film s'élève à 8 millions de francs. Il a été tourné en 30 jours, avec une équipe de 18 personnes. Une grande partie du métrage s'est faite caméra à l'épaule, du fait de l'absence de toute machinerie sur les lieux de prise de vue.
La scène finale de bagarre entre Christian et Marcus a du être tournée en quatre fois. Dans un premier temps, le mauvais temps neutralise le système de flammes qui entoure le crucifix. La deuxième fois, c'est une partie du décor qui a été démontée et limite les angles de prise de vue. Ensuite, les acteurs se blessent dès la deuxième prise. La quatrième fois a lieu en studio et permet enfin de compléter cette scène.
Requiem, premier long métrage de Hervé Renoh, s'inscrit dans un cycle de films intitulé Série B.
Le monastère où le film a été tourné appartient à un propriétaire privé. Il a été abandonné et transformé en musée. Le site se trouve dans les environs de Lodève, à quarante kilomètres au nord-ouets de Montpellier. Le reste du film a été tourné à Châlons-sur-Saône, dans une prison désaffectée, une propriété bourgeoise et des extérieurs en forêt.
Pour l'écriture du scénario, le réalisateur s'est nourri de recherches sur la vie dans la communauté cistercienne en France de nos jours. Il s'est également documenté sur l'univers carcéral, car il voulait confronter la notion d'enfermement subi à celle d'enfermement volontaire.