Difficile de s’enlever de l’esprit que les films de Judd Apatow ont eu du mal à négocier le virage des années 2010, et que le scénariste-réalisateur-producteur et pape de la comédie U.S. n’est parvenu à s’en tirer qu’en s’effaçant derrière de fortes personnalités plus en phase avec leur époque, comme Amy Schumer et Pete Davidson. Cette fois, Apatow fait le pari de s’éloigner de sa zone de confort, en troquant la chronique familiale et la bromance pour la satire…mais ça ne fonctionne malheureusement pas très bien. ‘La bulle’ joue sur deux tableaux, qu’il tente tant bien que mal d’harmoniser : à la base, ‘The bubble’ est une satire de l’industrie du divertissement hollywoodienne, avec ses acteurs ingérables, ses franchises débiles, ses réalisateurs mégalo et ses producteurs sociopathes. Dans le même temps, Apatow déplace sa parodie sur un plateau de tournage britannique en pleine crise Covid, où les acteurs sont, de fait, séquestrés et soumis à une discipline sanitaire stricte. Il n’est pas nécessaire d’être informé de tous les potins et ragots du petit milieu hollywoodien pour être capable d’apprécier la parodie…mais celle-ci souffre d’un niveau humoristique singulièrement faible : pour vous donner une idée, ce sont des running-gag assez patauds, comme les techniciens qui jouent les dinosaures sur fond vert, qui récoltent le plus de suffrages. Dans le même genre, ‘Tonnerre sous les tropiques’ de Ben Stiller, se montrait d’un tout autre mordant.. Reste l’aspect “Covid’, qui ne rattrape malheureusement pas la sauce. On sourit quelques fois, c’est vrai, mais cet aspect du scénario finit par être mystérieusement abandonné à la moitié du film, et relégué à un simple élément contextuel de fond. De toute façon, je ne crois pas que confiner des Happy few était la meilleure option pour que tout le monde puisse s’y retrouver. Ca m’écorche la gueule de l’écrire…mais même Dany Boon s’était montré bien plus pertinent avec son propre film de confinement.