De l'ombre à la lumière retrace l'histoire vraie de Jim Braddock, qui reprit sa carrière de boxeur pour nourrir sa famille durant la Grande Dépression, passant de l'anonymat et la pauvreté à la gloire en 1935 après avoir battu le champion du monde des poids lourds Max Baer lors d'un combat épique en 15 rounds. Disparu en 1974, ce personnage entré au Hall of Fame (le Panthéon) de la boxe en 1964 tenait son surnom The Cinderella Man (littéralement "L'Homme Cendrillon") de son histoire, proche de celle d'un conte de fées.
De l'ombre à la lumière devait initialement être mis en scène par Penny Marshall, puis par Billy Bob Thornton, associé à Ben Affleck dans le rôle principal. Le réalisateur d'origine suédoise Lasse Hallström avait ensuite manifesté son intérêt pour le projet, avant de renoncer quand le tournage fut repoussé pour permettre à Russell Crowe d'interpréter l'épique Master and commander : de l'autre côté du monde.
Le producteur Cliff Hollingsworth, étant de ceux que l'histoire de Jim Braddock avait bouleversés, prit contact avec l'un des neveux de Braddock, qui lui-même le mit en relation avec ses deux fils, Jay et Howard. Ils furent d'accord pour travailler avec Hollingsworth afin d'écrire l'histoire de Braddock. Au cours de nombreux entretiens, ils racontèrent les aspects de la vie de leur célèbre père que les articles de presse n'avaient pas révélés. De ces rencontres naquit un premier scénario, présentant une approche beaucoup plus personnelle de la saga de Braddock.
De l'ombre à la lumière marque les retrouvailles de Ron Howard avec Russell Crowe, les deux hommes ayant déjà collaboré sur Un homme d'exception en 2001. A ces derniers se joignit le scénariste Akiva Goldsman, également auteur du script de ce film.
Parallèlement au travail de documentation que Russell Crowe a dû accomplir pour connaître l'histoire de son personnage, l'acteur devait également devenir un boxeur crédible. Il a étudié soigneusement les expressions du champion au combat, ses attitudes, sa façon de laisser tomber ses bras, de frapper. C'est sous la supervision d'Angelo Dundee, qui fut pendant 21 ans l'entraîneur de Mohamed Ali et qui eut lui-même l'occasion de voir combattre Braddock, que Crowe a entamé un programme de formation exigeant.
Il n'était pas question que la star se contente de faire de la musculation pour se forger l'apparence d'un corps robuste avec des techniques nutritionnelles courantes. Pour l'amener à une parfaite condition physique, Russell Crowe a demandé à s'entraîner comme on le faisait à l'époque de Braddock. Cela impliquait du temps, différents sports classiques à même de lui forger une véritable carrure, en lui apportant puissance et endurance.
Pendant qu'Angelo Dundee lui enseignait le noble art, Wayne Gordon, boxeur et entraîneur olympique, coordonnait un programme complet d'entraînement incluant de la natation, de la course de fond, du cyclisme, du kayak et de l'escalade. L'entraînement a été si intense qu'avant que ne débute le tournage, l'acteur s'est démis l'épaule, ce qui a retardé la production de sept semaines.
Pour que les combats paraissent le plus réaliste possible, Ron Howard a décidé de ne pas les scénariser complètement afin d'obtenir un maximum de spontanéité. Le ring était filmé par plusieurs caméras qui, chacune, essayaient de saisir le plus fort de l'action. Il en résultait une quantité impressionnante de rushes qu'il fallait ensuite ordonner, trier et sélectionner.
Ce choix de tournage impliquait un engagement total de Russell Crowe. Steve Lucescu, coordinateur des combats, explique : "Pour jouer face à Russell, nous avons engagé de vrais boxeurs. Ces gars-là ne sont pas habitués à faire semblant. Il a fallu qu'ils apprennent à retenir un peu leurs coups. Pour que Russell tienne les dizaines de prises et les heures de combat, il fallait absolument éviter les chocs qui auraient pu l'envoyer au tapis. Ça n'a pas toujours été possible et Russell a beaucoup encaissé."
Pour préparer son rôle, Renée Zellweger a pu lire les lettres que Jim écrivit à Mae. Elle raconte : "Il lui a écrit plus de deux cents lettres d'amour. Ce n'était pas un érudit, mais il y a dans ses textes une telle sincérité, un tel souffle que cela en devient bouleversant. C'est une grande chance pour moi d'avoir pu accéder à cette documentation parce qu'elle m'a permis de vraiment comprendre ce qui les liait et la façon dont ils fonctionnaient."
En étudiant les rares images existantes de Mae Braddock, filmée notamment lors des remises de prix ou des conférences de presse de son mari, l'actrice découvrit que "c'était une femme timide qui n'aimait ni l'exposition, ni les gens qui tournaient autour de son mari. Elle prenait toute sa dimension lorsqu'ils étaient tous les deux. Dès qu'il y avait du monde, elle s'effaçait."
C'est au Canada que la production a découvert le lieu capable de représenter ce qu'était le Madison Square Garden des années 30. Le Maple Leaf Gardens, un ancien stade de hockey construit en 1931, s'avéra idéal. Son architecture concordait exactement et permettait de filmer les scènes avec la foule.
Quelques immeubles typiques ont été également découverts, dont l'arrière-cour du Company Store, dans la baie de Toronto. Les équipes de décoration y ont ajouté beaucoup d'éléments d'époque, recréant tout l'univers de magasins fermés, d'habitations abandonnées.
Afin de booster le nombre d'entrées pour De l'ombre à la lumière, la deuxième chaîne de cinémas américains, AMC, a proposé aux spectateurs, rendus dans les salles pour assister à la projection du film, de les rembourser s'ils ne l'appréciaient pas. Cette rare opération "satisfait ou remboursé", la première remontant à 1988 pour tenter de donner un second souffle au film Mystic pizza avec Julia Roberts, intervenait alors que ce drame sur fond de boxe peinait à trouver son public.