Mon compte
    Cavale
    Note moyenne
    3,4
    301 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Cavale ?

    33 critiques spectateurs

    5
    4 critiques
    4
    11 critiques
    3
    10 critiques
    2
    5 critiques
    1
    2 critiques
    0
    1 critique
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 202 abonnés 4 190 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 mars 2013
    « Rashomon » 1950, « Shorts Cuts » 1993, « Memento » 2000, « Amours Chiennes » 2000, « Cavale/Un couple épatant/Après la vie » 2002, cinq travaux majeurs qui réinventent une nouvelle manière d’aborder le récit cinématographique. L’entreprise de Lucas Belvaux imbriquant trois films tournés simultanément selon le système des poupées russes est sans conteste la plus ambitieuse du lot. La démarche de Belvaux n'était pas appelée à faire école car sans doute trop titanesque pour devenir monnaie courante dans le système de production actuel essentiellement basé sur la rentabilité assurée. C’est plutôt la recette maligne et spectaculaire proposée par Alejandro Gonzalès Inarritu et son complice scénariste Guillermo Arriaga qui a fait des émules, générant souvent de pâles copies tant le procédé immédiatement séduisant de l'histoire dans l'histoire peut vite se transformer en piège fatal si l’alchimie n’est pas parfaitement maîtrisée. Il aura fallu le talent du grand Sidney Lumet pour à plus de 80 ans réussir le tour de force de montrer aux deux jeunes mexicains qu'on ne la lui faisait pas. « 7h58 ce samedi-là » sera la dernière copie rendue par Lumet qui conclut de la plus admirable des manières son éclectique carrière. Lucas Belvaux s'il s’inscrit dans cette recherche d’un bouleversement de la narration filmique, propose une sortie hors des frontières du simple métrage. Trois films , trois personnages féminins, trois personnages masculins , trois histoires, trois genres mais un seul lieu d’action et un espace temps ramassé sur une seule journée. Il y a eu le dogme 95 de Lars Von Trier et de ses comparses danois puis européens , Lucas Belvaux s'est crée le sien pour lui tout seul. Tel Hercule et ses douze travaux, le wallon qui ne manque pas d’appétit se coltine en entrée le scénario, en plat de résistance la mise en scène et en dessert comme il a encore une petite faim il se prend le rôle principal du polar inclus dans sa trilogie. Le garçon a certes une solide expérience d’acteur mais en terme de mise en scène ce n’est pas encore loin s'en faut un stakhanoviste de la mise en scène comme l’étaient les Ford ou Curtiz de l’âge d’or Hollywood. Il a pour tout bagage quand il se lance dans le projet, une jolie comédie romantique réalisée six ans plus tôt (« Pour rire ! » 1996). Il faut que le garçon soit légèrement inconscient soit qu’il ait une idée très précise de ce qu’il veut faire pour proposer aux producteurs frileux une telle audace. Un peu des deux sans doute, personnellement je pencherais plutôt pour la deuxième hypothèse. L’exercice était donc périlleux mais s’il le réussissait plus rien ne pourrait plus lui faire peur. Depuis après une petite pause de trois ans bien légitime pour se remettre de ses efforts , il enchaîne les perles devenant un maître du film noir à dimension sociale. Pas bête il a pu se rendre compte à l’épreuve de sa trilogie que c’était l’exercice qui lui convenait à priori le mieux, l’épisode comique « Un couple épatant » étant un poil en dessous des deux autres. De quoi est donc fait cet OVNI cinématographique, fort bien accueilli à l’époque par la critique (Prix Louis-Delluc 2003) mais au succès public un peu décevant si on le mesure à la hauteur du tour de force réussi par Belvaux ? Parler de poupées russes comme évoqué plus haut à propos de cette trilogie n’est pas exact car si chaque film peut être relié aux autres, chacun a son identité propre qui l’autonomise complètement. Ainsi les trois films peuvent être vus dans n’importe quel ordre. Mais une chose est sûre, chacun des spectateurs ne sera plus "vierge" à compter du deuxième film. C'est à partir de cette certitude que Lucas le roué, déploie son savant stratagème qui produit lentement son effet délicieux, complétant les manques de l'épisode précédent ou contredisant certaines vérités acquises sur les personnages. Le tour de magie invérifiable étant bien sûr que l’effet recherché fonctionne dans tous les sens. Belvaux devenu Mandrake, nous a bien berné, on sait qu'il y a un tour mais on est bien incapable d'en trouver les ressorts. Chacun des films possède une colonne vertébrale suffisamment solide pour se tenir debout tout seul et permettre au spectateur de rester en éveil sur la durée totale de l’expérience qui dure quand même près de six heures. Rétrospectivement à la vue de « Cavale » on se dit que c’est bien dans le genre noir que l’acteur/réalisateur possède la plus grande dextérité. La minéralité de Bruno Le Roux terroriste d’extrême gauche (allusion à Jean-Marc Rouillan du groupe action directe ?) évadé de prison, fait immanquablement penser au « Samouraï » de Jean-Pierre Melville auquel Lucas Belvaux rend un hommage appuyé en laissant son film muet pendant près de vingt minutes. Le jeu ascétique de Belvaux est en droite ligne de celui du Delon des grandes collaborations avec Melville, Losey ou Deray. Quand Leroux relâche un peu son extrême tension pour venir en aide à Agnès institutrice toxico on se dit que cette part d’humanité retrouvée sera son chant du cygne et que comme le Delon du « Samouraï » il mourra selon un rite sacrificiel qu’il mettra lui-même en scène. Mais devant rester fidèle à son exercice imposé, Belvaux se doit d'apporter de l'eau au moulin des deux opus frères. C'est là que l'auteur développe les personnages secondaires appelés à tenir les premiers rôles leur tour venu. S'il nous manque quelques explications aux agissements de Leroux, l'atmosphère distillée nous ramène sans problème aux grandes heures du polar à la française des années 70/80. La musique de Riccardo Del Fra compositeur italien exclusif du réalisateur contribue grandement à l'envoûtement qui nous saisit dès le long prologue sans parole. "Un couple épatant", comédie fort honnête au demeurant ne tient pas toutes ses promesses sans doute parce que le couple formé par François Morel et Ornella Muti ne fonctionne pas parfaitement. Il manquait sans doute quelques années à François Morel pour emmener jusqu'au bout de sa folie ce personnage hypocondriaque qui paraît forcément un peu fade quand on a été nourri aux crises existentielles d'un Woody Allen. Fabrice Luchini aurait sans doute été plus raccord avec l'ambiance écheveleé réclamée par le scénario. Il ne faut toutefois pas faire la fine bouche et reconnaître que certaines scènes sont franchement drôles, notamment celles où apparait un Bernard Mazzinghi parfait en médecin libidineux prêt à raccompagner chez elles toutes les femmes qui passent à sa portée.
    "Après la vie", le drame, met en lumière le couple formé par Gilbert Melki et Dominique Blanc. Ces deux acteurs au regard pénétrant parfaitement en osmose sont à leur meilleur et Lucas Belvaux montre qu'en plus de savoir se diriger lui-même il est capable de laisser sortir le plus inattendu de ses comédiens. Dominique Blanc dont les yeux nous emmènent au tréfond de la détresse humaine se montre capable d'une férocité que l'on ne lui connaissait pas jusqu'alors. Lucas Belvaux a su réveiller chez cette magnifique actrice la Bette Davis qui sommeillait en elle. Gilbert Melki acteur rare et impénétrable montre dans cette partie dramatique une facette qui nous était cachée dans "Cavale".
    Au-delà de l'exercice vertinigineux auquel se livre Belvaux, il nous démontre de la plus belle et la plus efficace des manières qu'il faut toujours se méfier de la lecture univoque d'un personnage et que les vérités d'un être sont multiples suivant l'angle sous lequel on le regarde. Il nous montre aussi qu'au même moment les mêmes personnes peuvent vivre plusieurs histoires simultanées aux tonalités complètement opposées. Ainsi est faite la vie et au diable ceux qui se nourrissent de certitudes ! C'est peut-être le message que veut nous faire passer Belvaux et c'est peut-être aussi pour cette raison qu'il a réservé cette fin si sordide à son propre personnage pétri jusqu'à l'absurde de sa vision de la bonne marche du monde. Après un tel effort en début de carrière, pas étonnant que notre compatriote belge (les belges ne sont-ils pas un peu nos frères !) soit devenu un réalisateur si aiguisé qui s'il s'en donne la peine sera notre Robert Sodmiak ou notre Otto Preminger national. Je suis sûr qu'il en serait fier.
    Caine78
    Caine78

    6 809 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 février 2008
    Une déception relative du fait que cette "Cavale" démarre vraiment sur les chapeaux de roue. Belvaux réussit à donner un style, un rythme à son film à l'image de son personnage, usé, mais courageux malgré tout, auquel on peut en définitive s'identifier. Laissant ici le ton amusé du premeir opus, Belvaux signe cette fois-ci un film grave, parfois un peu désabusé, pour lequel on trouve un intérêt pendant au moins une heure. Pourtant, au fur et à mesure que le film s'étend en longueur, il est vrai que l'ensemble perd de son impact, et on a de plus en plus de mal à trouver un réel intérêt à l'ensemble, qui finirait presque par lasser. Dommage, car ce portrait avait vraiment de quoi séduire et remplissait d'ailleurs très bien sa mission pendant la moitié du film. Demeure l'aspect d'une réelle intelligence d'un cinéaste habile et fin, capable de mêler des histoires pourtant a priori difficile à commuter, et qui trouveront leur point d'orgue dans le dernier opus, "Après la vie."
    Backpacker
    Backpacker

    82 abonnés 780 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 septembre 2007
    Deuxième volet de la trilogie de Lucas Belvaux et... deuxième réussite... La cavale de cet ex-taulard condamné pour "terrorisme" d'extrême-gauche passionne du début à la fin même si elle perd parfois en intensité et en rythme. Le film bénéficie d'un scénario solide et d'une distribution de qualité. Et quel plaisir de voir Catherine Frot dans un rôle dramatique, à mille lieux de la nunuche que l'actrice a trop souvent incarnée...
    Louis Morel
    Louis Morel

    50 abonnés 850 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 décembre 2013
    A cœur de sa trilogie, Lucas Belveaux insuffle une véritable intensité dans un thriller haletant et palpitant à couper le soufffle
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 190 abonnés 5 203 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 janvier 2015
    Le film noir des trois hanté par la contrebasse et la noirceur. La nuit est omniprésente et Melki est impressionnant. C'est vraiment très bon et quelle tension et moiteur
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 octobre 2008
    Un film solide qui se laisse regarder: le bon point c'est la perception que l'on a du caractère du personnage qui change au fil des scènes, le point négatif c'est d'avoir voulu lier absolument tout les personnages entre eux par pur hasard, il aurait été plus constructif de trouver un rapport réel entre eux.
    Redzing
    Redzing

    1 148 abonnés 4 499 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 avril 2015
    Après "Un Couple Épatant", Lucas Belvaux poursuit sa trilogie grenobloise, et passe de la comédie légère au polar sombre. On s'intéresse ici à un ancien révolutionnaire prolétaire, échappé de prison, et fixé à continuer son combat alors que tous ses anciens alliés sont passés à autre chose. On y retrouve plusieurs personnages voire séquences du volet précédent, sauf qu'ici le montage leur donne ici un ton beaucoup plus dramatique. Au delà de ces interfaces amusantes, Belvaux incarne ici de manière poignante un protagoniste à la fois déterminé, désespéré, et impitoyable, appuyé par de bons seconds rôles (Catherine Frot, Gilbert Melki...). Sa réalisation n'est pas en reste, avec un film très noir où la pression autour de ce personnage principal est constante. Du polar de qualité.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 11 février 2009
    [La trilogie de Lucas Belvaux n'est pas une suite, c'est un seul film vu sous trois points de vue différents. On suit trois couples qui sont chacun les héros d'un des épisodes, bien qu'on les retrouve plus ou moins importants dans les autres. Même si les trois épisodes sont très différents (une comédie, un thriller et un drame), il peut paraître préférable de les voir dans l'ordre, car ils contiennent de nombreux indices que l'on pourrait invalider en prenant l'histoire à rebrousse poil.]
    Le second volet de la trilogie est un film coup de poing. En plus d'une intrigue haletante, tout l'intérêt de la trilogie nous saute au visage : les divergences de points de vue, l'utilisation géniale du premier épisode par fragments. Des scènes que l'on n'avait pas compris dans Un Couple Epatant s'expliquent de manière lumineuse. C'est passionnant, excitant, ne serait-ce que pour le concept.
    Quant à l'intrigue elle-même, on y voit surgir un dinosaure rescapé de l'époque où le communisme existait encore, où la politique n'était pas dans ce cul de sac économique qu'on lui connaît, où l'on pensait encore qu'agir servait à quelque chose...
    Ce terroriste s'évade et cherche à reformer son groupe sans se rendre compte qu'après ces quinze ans passés en prison le monde a changé. Les militants sont devenus bourgeois (excellente Catherine Frot). Lucas Belvaux campe ce hors-la-loi militant de façon extraordinaire, lui donnant par de multiples détails (sa planque, sa méthode) et par de multiples facettes de caractère une véritable humanité, sans parti pris politique.
    D'où un "Cavale" magnifique, haletant, comme les meilleurs thrillers, porté par un sujet d'actualité traité avec talent... et qui en outre sert de caisse de résonance à la trilogie, ouvrant d'autres interprétations. C'est mon préféré des trois.
    calamarboiteux
    calamarboiteux

    29 abonnés 440 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 août 2010
    Les trois films de Lucas Belvaux forment réellement une trilogie, c'est-à-dire que non seulement ils présentent les mêmes personnages, mais aussi que certaines scènes ne trouvent leur sens qu’après vision des trois volets. Toute opinion fondée implique donc d’avoir regardé l’ensemble. Belvaux est un cinéaste qui prend son temps, privilégiant la création d’une atmosphère à l’action, et n’hésitant pas pour se faire à s’attarder sur des détails si besoin est.
    Cavale est l’histoire d’un évadé essayant de renouer des contacts avec ses anciens complices d’un groupuscule gauchiste, et souhaitant tuer celui qui les a dénoncé.
    L’atmosphère est cette fois sombre, pesante. L’action est centrée autour de ce héros qui voit tous ses repères disparaître, son ancienne compagne activiste se détourner de lui, et sa solitude croître. Belvaux sait faire partager le destin tragique de cet homme sanguinaire mais aussi pathétique.
    Comme dans l’opus précédent, scénario, casting et jeu des acteurs sont excellents. Le retour sur certaines scènes permet soit de les compléter, soit de les comprendre, soit de leur donner un éclairage différent. Certains personnages aussi sont vus différemment, et cette mécanique très réussie rend l’imbrication des deux premiers films passionnante.
    AMCHI
    AMCHI

    5 924 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 octobre 2013
    C'est dommage que Lucas Belvaux ait privilégié le côté réaliste de son histoire au détriment de l'intrigue et du suspense. Si Cavale reste intéressant et très crédible, le film n'est jamais totalement prenant, l'ambiance est assez froide et le personnage principal est antipathique (à moins que vous soyez un nostalgique d'Action Directe et de Brigade Rouge) ; Cavale avait vraiment tous les éléments d'un polar à la française des années 1970 et de certains films contestataires italiens de la même période mais Belvaux passe à côté de son sujet.
    SYNEPHIL
    SYNEPHIL

    50 abonnés 1 134 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 26 juin 2008
    Apres une comedie ou on ne rit pas une seconde (un couple epatant) ,voila un thriller ou il se passe rien ,bravo Mr Belvaux.Non franchement comme realisateur vous n'etes pas un genie mais comme acteur c'est pire : désolé mais vous n'avez aucune credibilité dans les rares sequences de dialogues (entre des tunnels de plans muets sans interets) que vous debités machinalement tel un eleve de 6 eme dans sa piece de fin d'année.Et le reste du temps vous le passé a vous deguisé avec des postiches ridicules afin d'evité la police.J'en suis encore a me demander comment les critiques sont si elogieuse a propos de cette trilogie : ce 2 eme film reussit a etre + ennuyeux que le 1er et je pensais pas que ce soit possible !!!!!!!!! enfin la 1 ere heure du moins car pour les 50 mn restantes je n'ai pas eu le courage de verifier et je ne parle pas du 3 eme opus qu'il est hors de question que le regarde meme sous la torture.
    selenie
    selenie

    6 355 abonnés 6 210 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 juin 2023
    Le film débute fort, comme un thriller sous tension ce qui crée une rupture de genre nette avec le premier film "Un Couple Epatant" (2003). Mais aussitôt on sourit avec une collection énorme d'invraisemblances et/ou devant les stupidités façon débutant du personnage principal alors qu'il est censé être un terroriste expérimenté. Ainsi on ne peut que rire devant la perruque et la fausse barbe particulièrement grossière. On suit Bruno/Belvaux dans la tournée logique du fugitif (aide, retrouver des amis, finance, refuge, vengeance...) mais quand cela compose l'essentiel du scénario ça finit par être redondant. Sur le fond, malheureusement le film est plombé par trop de maladresses et de répliques/situations improbables, comme la torture policière en GAV où la fusillade où on se demande avec qui la police s'entretue ?! Lucas Belvaux semble ainsi s'être tant appliqué à la cohérence entre ses films qu'il a délaissé le réalisme des intrigues. Intéressant donc mais bancal et inégal.
    Site : Selenie.fr
    Hotinhere
    Hotinhere

    571 abonnés 5 003 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 avril 2024
    Second volet du triptyque, un polar noir et tendu sur la cavale d’un militant gauchiste pas décidé à raccrocher après 15 ans derrière les barreaux, interprété par un très sombre Lucas Belvaux. 3,25
    Incertitudes
    Incertitudes

    210 abonnés 2 322 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 mai 2020
    Pari dingue de Lucas Belvaux de traiter en trois films de genre différent (comédie, polar et drame) le quotidien de paumés grenoblois. Après Un Couple épatant, c'est Cavale, un film noir où on suit la traque par les forces de police d'un terroriste d'extrême-gauche. Il recroisera, c'est le principe, certains personnages d'Un Couple épatant : Agnès, la droguée, Pascal le policier, Jeanne, une ancienne "relation", Cécile, victime d'un mari hypocondriaque. Nettement plus politique, Cavale retrace la descente aux enfers de ce taulard venant de s'évader qui chercher à régler de vieux comptes. Le problème, c'est qu'en prison, il a oublié de voir que le monde dehors avait changé. Que sa lutte faisait plus de mal que de bien. Que ses anciens compagnons se sont rangés. En s'enfermant dans son idéologie (il a même l'air en transe quand il tente de justifier ses actes) et sa soif de vengeance, c'est un champ de cadavres qu'il laisse derrière lui. Y compris des innocents dont il balaie le sort du revers de la main. Son jeu fiévreux y fait beaucoup. Il vit dans un autre monde. Celui de Grenoble, c'est la drogue. Ça passe un peu au second plan malgré les règlements de compte en pleine rue mais c'est le triste défaut de cette ville parmi d'autres.
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    69 abonnés 782 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 décembre 2020
    Ce deuxième volet possède sa tonalité bien marquée. C'est la Cavale d’un solitaire façon Le Samourai de Melville: le discours prolétarien pour soulever les masses contre l'oppresseur tourne à vide et Bruno sait que, malgré toute sa conviction, il est dans une impasse. Mais il a lutté trop longtemps pour maintenant renoncer. Comme un truand, il doit se venger de celui qui l’a donné avant la "lutte" finale. Belvaux incarne le combattant de l'ombre qui exécute les gestes précis d’un savoir-faire acquis dans la clandestinité. Il possède le sens de l’opportunité, en homme intelligent mais obsédé par son rêve impossible. Son couple, lui aussi a foutu le camp. Contrairement aux deux autres couples qui sont les héros des autres films de la trilogie. Cavale est un film qui tient la route seul, et heureusement Belvaux a bien fait de changer la fin, sans en dire plus! Un thriller politique bien ficelé même sans atteindre le sommet d'interprétation de Delon.
    DVD2 -février 2018 - revu en décembre 2020
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top