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ben desiles
42 abonnés
73 critiques
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5,0
Publiée le 2 avril 2023
Magnifique. L'errance hallucinée d'un homme en quête de rédemption dans une Russie en proie à la violence sanguinaire des Rouges. Je n'ai jamais vu un film évoquant de manière aussi réaliste les années 30 en Russie. Contrairement à la propagande de l'époque, la misère est terrible, l'arbitraire sans limite, la vie humaine de peu de prix. Les décors sont remarquables et l'acteur principal magnifique. Un très beau film.
Il semble assez peu probable que Le capitaine Volkogonov soit diffusé sur les écrans russes, eu égard à l'implacable démonstration de l'horreur de cette terreur rouge de 1938, orchestrée par Staline, et considérant que le parallèle avec la situation actuelle, du côté de Moscou, ne peut être empêché. Le film adopte un style étrange, de fausse dystopie, dans une atmosphère dostoïevskienne agrémentée d'une touche de fantastique. Il n'est pas de tout repos, voire même insoutenable à certains moments, mais d'une intensité permanente autour de ce capitaine impliqué dans les purges et à la recherche d'une hypothétique rédemption. Dans un Leningrad fantomatique et sinistre, le film se caractérise notamment par de très violents flashbacks et une intrigue parallèle, avec le poursuivant de Volkogonov, élément narratif sans doute le moins concluant. Mais l'ensemble est visuellement ébouriffant et tient en haleine, moins par son côté thriller que par la quête désespérée de son héros, qui ne se prénomme pas Fiodor par hasard. Pas mal de titres de l'écrivain pourraient d'ailleurs convenir au film du duo de réalisateurs Natalya Merkulova et Aleksey Chupov : Crime et châtiment, Les pauvres gens, Humiliés et offensés, Souvenir de la maison des morts, Les carnets du sous-sol, Les démons, etc.
Une mise en scène et une image magnifiques des acteurs impressionnants et surtout la folie humaine révélée comme rarement. N'écoutez pas les critiques peine à jouir
Ce nouveau film du duo Natalya Merkulova / Alexey Chupov est formidable à plus d'un titre, pourvu qu'on ait le coeur bien accroché.
Le sujet est passionnant : on est plongé dans les purges staliniennes de l'année 1938. Le caractère impitoyable, aléatoire et procédurier de ces terribles assassinats est ici parfaitement montré. Lorsque le capitaine Volkonogov décide d'aller demander pardon aux proches des victimes qu'il a exécuté, on se doute que les choses ne vont pas se passer facilement...
Cette trame originale donne lieu à une course poursuite dans un Léningrad fantasmé, superbement photographié, dont chaque décor est une oeuvre d'art en soi. Les scènes de rencontre avec les familles des victimes sont parfois très dures à regarder, d'autant plus qu'elles donnent souvent lieu à un flashback renvoyant à la scène de torture dont il est question.
Le capitaine Volkonogov s'est échappé est un mélange osé de thriller moral, de méditation élégiaque et de suspense psychologique. Il est émaillé de scènes souvent proche de l'onirisme (l'enterrement des cadavres, le dirigeable, les rêves, les silhouettes fantomatiques des habitants), qui confèrent à l'ensemble un charme vénéneux.
On pourra aussi mettre en parallèle ce qu'on voit à l'écran et la situation actuelle de la Russie, et on comprendra que le film soit interdit là-bas et que les réalisateur/trices aient du quitter le territoire russe. L'acteur principal Yuriy Borisof, remarqué dans le très beau Compartiment N°6, est encore ici formidable.
Un coup de poing au plexus, d'une folle maîtrise formelle.
Agent du NKVD, la police politique stalinienne, qui pratique couramment la torture sur les opposants du régime, le capitaine Volkonogov (Yuriy Borrsov déjà vu dans "La Fièvre de Petrov" et "Compartiment n° 6") sent le vent tourner lorsque son collègue, le major Gvozdev, se suicide devant lui. Il a l'intuition d'être la prochaine victime des purges qui font rage à Leningrad depuis quelques mois en 1938. Son ami Veretennikov n'a pas sa prescience et se fait tuer immédiatement. Le spectre de Veretennikov apparaît à Volkonogov et lui lance un avertissement : s'il ne veut pas aller en enfer, il doit retrouver les familles de ses victimes et obtenir leur pardon.
Son affiche et sa bande-annonce le laissaient augurer : "Le Capitaine Volkonogov..." emprunte à une esthétique surprenante, rétro-futuriste, pour décrire la Leningrad des années Trente filmée comme on filmerait Saint-Petersbourg aujourd'hui. Aucun objet n'y est anachronique ; mais les personnages, leurs attitudes, leur langage y sont étonnamment contemporains.
Ce parti pris est à la fois déroutant et excitant. Mais il fait long feu. Et le problème de ce Capitaine est que le scénario qu'il déroule, une fois ses enjeux posés, ne présente pas grand intérêt : on sait par avance qu'on va assister à une longue course poursuite entre un fugitif aussi résistant que futé et des poursuivants coriaces. On sait par avance que ce jeu de cache-cache sera ponctué par les rencontres que Volkonogov fera avec les proches des victimes qu'il a torturées et qui lui refuseront les uns après les autres le pardon qu'il leur demande - si l'une d'entre eux le lui accordait, le film se terminerait illico. Quand approche la fin du film, on devine que la prochaine rencontre sera différente. Et après l'avoir découverte sans surprise, on se dit qu'il est temps que le film se conclue comme on savait depuis le début qu'il se conclurait.
Presente en 2021 a la mostra de Venise ou il est reparti la corbeille vide, " le capitaine Volkonogov...", est un requisitoire contre les purges staliennes ( ici celles de 1938) alors que la seconde guerre mondiale s'approchait.
Le cinema russe n'a pas attendu " le capitaine Volkonogov..." pour se pencher sur cette periode. Alexi Guerman avait notamment propose " mon ami ivan Lapchine" et " Kroustaliov ma voiture" qui evoquait avec un talent exceptionnel le meme sujet.
Les lecteurs de Chalamov, de Soljenitsine, de Margolin et de bien d'autres auteurs critiques du totalitarisme n'apprendront pas grand chose avec ce film recent.
Cependant, ses qualites de mise en scene, son interpretation juste, appuyee d'un casting au cordeau, son rythme effreine, justifient largement de se deplacer pour voir ce film qui le merite amplement.
On pourra toutefois regretter le scenario qui a du mal a se renouveler dans sa seconde partie qui constitue sa petite faiblesse.
Film s'une rare intensité et intelligence sur la russie totalitaire de Poutine ! Ah non Staline en 1938, une autre guerre mais toujours les mêmes mécanismes de la terreur et de la pensée unique. A ne pas manquer
Excellent scénario, superbe mise en scène, acteurs impressionnants, le tout donne un film puissant sur l'ère de Staline. Il n'y a pas que l'holodomor. Yuriy Borisov est époustouflant. Les scènes d'actions sont très réussies.
Sur fond d'horreurs soviétiques -- malheureusement toujours d'actualité, et pas seulement dans le Donbass-- une œuvre magistrale. Chaque plan est ciselé et mis en cohérence avec le scénario. Autrement dit, aucune image n'est gratuite. Le dernier plan du capitaine en contrejour sur le toit est tout simplement hallucinant. Par ailleurs, la bande sonore est ultra travaillée. Les dialogues sont si clairs qu'on en comprendrait presque le russe! Rien à voir avec nombre de productions françaises. Il y arrive même qu'on ressente le besoin de sous-titres. Donc, sur la forme, on est proche de la perfection. Sur le fond, rien de neuf sous l'étoile rouge. Tous ces reportages alléchants sur Moscou et St Petersburg cachent la Russie profonde où rien n'a changé depuis 1938: écoutes téléphoniques, délations, arrestations arbitraires, tortures... voilà encore ce que vivent de nos jours de ces malheureuses populations ( revoyez "Kompromat" pour vous en convaincre). Autre réussite : l'atmosphère si particulière de Leningrad, où les palais somptueux abritent les pires débris urbains. Bref, on en sort à la fois sonnés et émerveillés.
En pleine purge, le capitaine Volkonogov s'échappe sans que personne ne se soit douté de quelque chose. Une fois l'alerte donnée, c'est une chasse à l'homme qui s'engage, mais le film de Natasha Merkulova et Aleksey Chupov ne se focalise pas totalement sur cette traque menée par ses anciens collègues qui mènent eux-mêmes cette purge dont ils peuvent en être également victimes, mais sur la repentance de cet homme envers la famille des victimes. Il doit absolument obtenir un pardon et il fait tout pour y arriver. Après une bonne entame, j'ai été déçu par la tournure prise par les événements. Un développement très limité en raison du caractère extrêmement répétitif de l'histoire. Ce qui est étrange, c'est ce que l'on ne ressent jamais l'urgence de la situation puisque le rythme est lent et saccadé par des à-côtés. Bref, c'est bien filmé et bien incarné, mais je suis resté sur ma faim.
Un film de grande ampleur où la tension est omniprésente tant le système soviétique dénoncé écrasait tout sur son passage en faisant fi de tout critère d' innocence ou culpabilité. le film montre tout sans sensationnalisme et est porté par de magnifiques interprètes.
Un film fort aux allures de tragédie où le personnage n'a qu'une obsession, se faire pardonner pour ses péchés afin d'échapper à la damnation éternelle. Dans l'URSS de Staline, les motivations de ce sbire au service des tortures du régime ne sont pas le regret, la culpabilité mais seulement d'obtenir le pardon d'une de ses victimes là où lui aurait dû s'excuser. Froid, implacable, le scénario absurde déroule sa partie glaçante en plaçant le spectateur dans un état de malaise. En écho avec ce qu'il se passe aujourd'hui, 100 ans plus tard, rien à changé, la peur, la délation, l'endoctrinement, tout est identique. Perturbant.
Attention chef d'oeuvre noir et baroque mais chef d'oeuvre à la ruscoff, âpre, dur et terriblement humain dans la démeusure. spoiler: Un père qui ne sait plus quoi penser de son fils accusé de traitrise. Un fils qui comprend que son père a été assassiné et qui décide qu'il est aburde de croire au rachat de son tortionnaire. Un homme persuadé d'avoir dénoncé sa femme et qui préfère se pendre . Les portraits se succèdent rappelant certaines scènes de l'enfer de Dante et puis des images oniriques masquant on ne sait quels cauchemards. Incompréhensibles vraiment que ce film soit reparti sans prix des grands festivals intenationaux, pas assez "inclusif" sans doute !
L'horreur du communiste et de ses criminels et dire que certains et certaines votent encore en France pour ces fascistes rouge ,le parti communiste Français est un grand complice de ses crimes !
On fait donc connaissance avec le capitaine Volkonogov, soldat qui a tout du militaire zélé au corps d'athlète, qui impose le respect ou la simple peur et au vu de son uniforme ou de ses fonctions on n'est pas enclin à lui offrir l'absolution. Sans doute un peu plus malin que ses camarades il fuit sur un coup de tête. Vouloir le pardon n'est ici jamais une question de regrets ou de remords, même pas une question de culpabilité l'officier déchu se souvient du passé mais ne remet rien en cause, il n'a pas le temps d'ailleurs, et puis finalement c'est fait, c'est trop tard, il a obéi aux ordres... etc... Et c'est sans doute plus facile d'obtenir le pardon d'une victime que de se pardonner soi- même ?! L'autre personnage intéressant reste celui qui doit le trouver, son ancien officier, le Major Golovnia dont la situation nous oblige à se demander ce qu'il va faire. Pourrait-il peut-être sauver finalement Volkonogov ?! La violence du film n'est pas démonstrative, elle est à l'image d'une machine impitoyable mais très bureaucratique où la simplicité doit être l'efficacité, en témoigne la science du bourreau, le détail de la paille sur le sol ou encore une torture inédite, peu impressionnante visuellement mais dont l'iconographie nauséeuse ébranle à coup sûr. Plusieurs passages sont marquants, du père patriote jusqu'à l'aveuglement à la fillette plus lucide que la plupart des adultes en passant évidemment à cette fin et ce bain purificateur. Site : Selenie.fr