La première version du scénario a été développée par Elise Larnicol, qui est une amie de Robin Sykes et qui jouait déjà dans La Finale, le précédent film du cinéaste. Ce dernier se rappelle : "Il y avait des thématiques qui me touchaient, par rapport à mes parents, à des amis, à cet âge dont je me rapproche. Sexygénaires est une comédie sur toutes les questions que l'on se pose à l'horizon de la retraite : s'arrêter de travailler, continuer, perdre nos liens sociaux, aimer encore mais différemment..."
"Notre rapport à la vieillesse est chamboulé depuis une quinzaine d'années et les réflexions que ça suscite sont cruellement d'actualité. Je voulais aussi refaire un film avec Thierry Lhermitte et tourner avec Patrick Timsit. Avec Antoine Raimbault, on a repris le scénario de départ en accentuant l'émotion des personnages, en cherchant le mélange des tons comme dans La finale. On a aussi voulu retrouver l’univers des comédies sociales des années 80, celles de Michel Blanc en particulier."
Robin Sykes a fait appel à Jean-François Halin, qui a écrit certains spectacles de Patrick Timsit et pas mal de films dans lesquels il a joué, comme Paparazzi. Le réalisateur confie : "Il connaît son phrasé, c'était du sur-mesure pour Patrick. Haroun a également contribué aux dialogues : il est bercé comme Antoine et moi par le même genre de comédie, c'est leur parfum qu'on a voulu retrouver. Nos deux personnages portent d'ailleurs les mêmes prénoms que le duo de Marche à l'ombre !"
Être un senior aujourd'hui est le point de départ des deux films de Robin Sykes : La Finale et Sexygénaires : "La vieillesse me questionne autant que l'adolescence. La finale était guidé par le regard qu'un adolescent porte sur son grand-père. Il y a de ça dans Sexygénaires : Michel ne veut décevoir ni son fils ni sa petite fille ; Denis est vu par sa fille comme un éternel adolescent... Les seniors me touchent. Le cinéma a souvent traité de la vieillesse de manière dramatique, notamment à travers la fin de vie. Ce n'est pas mon choix", raconte le metteur en scène.
Sexygénaires comporte une particularité : c'est la première fois que le milieu du mannequinat senior est montré dans un film. Robin Sykes précise : "Cet univers m'a interpellé après avoir découvert que la maquilleuse de Thierry Lhermitte était devenue mannequin senior. Elle a commencé cette nouvelle carrière et ne travaille plus comme maquilleuse que par amitié pour Thierry."
"Elle a un compte Instagram suivi par des milliers de personnes, elle voyage tout le temps de New York à Moscou en passant par l'Afrique du Nord pour des shootings et des défilés. J'étais sidéré : il y a un marché des seniors très lucratif avec des femmes de plus de 60 ans, habillées hyper coloré, avec des coupes incroyables, et des hommes à la barbe rutilante."
Près de 30 ans après Un Indien dans la ville (1994), leur premier film ensemble, Robin Sykes a voulu reformer le duo Thierry Lhermitte/Patrick Timsit. Le réalisateur explique : "Je voulais les retrouver à l'écran, nourrir le film de leur complicité. Michel et Denis, je les ai écrits en tenant compte de leur évolution à tous les deux, de leur parcours d'acteur, d'homme public et de personne."
"Le film confronte ce que Michel et Denis étaient à 25 ans à ce qu'ils sont devenus. Le fait qu'ils soient des « sexygénaires » est un prétexte pour raconter une histoire d'amitié sur 40 ans. Celle qui unit dans la vie Patrick et Thierry a nourri chaque scène. Personnellement, je crois à l'existence d'un lien indéfectible qui survit au temps, à des valeurs communes qui ne se dégradent pas."
Robin Sykes avait déjà fait tourner Thierry Lhermitte dans La Finale. En revanche, il dirige pour la première fois Patrick Timsit : "J'ai attendu un an et demi qu'il soit disponible. J'avais deux bonnes raisons : Patrick est l'un des rares acteurs à dégager cette candeur, ce côté à la fois exaspérant et attachant ; et il fallait que la complicité entre Michel et Denis soit la plus authentique possible."
"Je voulais ressusciter le Timsit qui m'avait fait rire dans mon enfance, ce personnage qu'il avait abandonné ces quinze dernières années, excepté sur scène, au profit de rôles plus éclectiques. Patrick est un instinctif, différemment de Thierry. Il n'a pas besoin de bosser en amont, hormis quelques lectures du scénario, c'est dans l'instant qu'il s'implique. Il adore improviser, suggérer."
"Et ça n'était pas toujours simple de rire ou d'avoir envie de faire rire avec le Covid en embuscade ! Le sujet du film touche Patrick autant que Thierry. Lorsque Denis découvre que sa fille est enceinte, il a cette réplique « Grand-père, j’peux pas ! » et c'est comme un cri de révolte. A l'inverse de Michel qui est en voie d'accepter son âge, Denis est dans le déni total", se souvient le metteur en scène.