Dommage. Un bon sujet, un excellent départ, et puis... un film qui ne sait plus où il va et se prend pour un thriller. Et finit en queue de poisson. Encore un.
Simon (Jérémie Renier) vend une cave dans l'immeuble où son appartement est habité par la famille depuis trois générations. Il rencontre un acheteur sympathique, Jacques Fonzic, un prof d'histoire actuellement en cessation d'activité pour raisons de santé qui souhaite y entreposer les affaires de sa défunte maman. Simon, heureux dans sa vie privée et dans sa profession (il est architecte) n'est pas méfiant. Avant même de passer chez le notaire, il donne les clés à son acheteur et encaisse son chèque.
Avant de découvrir que Fonzic s'est installé dans la cave. Et ne veut pas en partir: il a le droit pour lui, il a payé, il a les clés. Les colocataires (familles de petit-bourgeois entre deux âges) sont furieux. Et Simon découvre qu'en fait, Fonzic a été radié de l'éducation nationale pour avoir tenu à ses élèves, deux ans de suite, des propos négationniste.
Comment s'en débarrasser, comme dirait Ionesco. Bon début, non? Malheureusement, Philippe Le Guay s'est perdu.
Simon n'est pas attaché à sa judéité; il a épousé une catholique, Hélène (Bérénice Bejo) et a fait baptiser sa fille. Au contraire de son frère (Jonathan Zaccaï) et de sa mère (Denise Chalem), trop conscients de la permanence de l'antisémitisme, et du destin de ce grand-oncle gazé à Auschwitz qui occupa un temps l'appartement . Mais tous ces gens s'aiment! Alors pourquoi chacun perd-il la boule, tous s'affrontent, pourquoi? Ben, pour faire un film, apparemment. On aurait simplement aimé savoir comment on peut se sortir d'une telle situation, sans que l'écran ne soit encombré par des conflits familiaux.
A voir pour François Cluzet, qui n'est pas un grand spécialiste de la sobriété... mais qui doit tenir là le rôle de sa vie. Cheveux bien lissés, petite laine sous le veston, voix douce, voire pleurnicharde (jusqu'à ce que tout à coup la haine explose!), il campe une silhouette fascinante: il n'est qu'un chercheur.... il pose juste des questions.... personne ne le comprend... et on se dit que ce type doit avoir un passé, peut être psychiatrique, un complexe de persécution.... C'est sur son histoire qu'on aurait aimé en savoir plus!