Nos cérémonies : les secrets du tournage

Le film a été présenté à la Semaine Internationale de la Critique au Festival de Cannes 2022 en compétition long-métrage.

Nos cérémonies trouve son origine dans la ville de Royan, où Simon Rieth a passé tous ses étés chez sa grand-mère, avec son petit frère. "Je voulais faire un film sur un amour fraternel très fort. Se mêlent ensuite des images personnelles de l’enfance, de l’adolescence, des situations qu’on a connues là-bas. Je ne peux rien écrire si je n’arrive pas à me le projeter visuellement, je pense tout en termes de mise en scène et d’images."

Dans Nos cérémonies, comme dans ses courts-métrages, Simon Rieth s'intéresse à la jeunesse. Ce qui l'intéresse particulièrement, c'est le passage de l’adolescence à l’âge adulte : "en devenant adulte, on est forcés de quitter l’enfance, mais qu’elle reste en nous sous la forme de souvenirs. Ce que j’essaie de développer dans mes films, c’est la manière dont ces souvenirs peuvent devenir monstrueux. Ils sont souvent liés à la mort. C’est ça qui me travaille."

Simon Rieth a voulu faire une tragédie, "dans ce qu’elle a de plus classique quelque part. L’idée était de partir d’une histoire, presque originelle, de deux frères, et je me suis d’ailleurs inspiré à la base de Britannicus." Quant au fantastique, il est là pour apporter de l'émotion, "de la mise en scène et du cinéma". Le réalisateur ne voulait pas tout expliquer et justifier : "Le genre arrive naturellement quand je pense mes différents projets, mais ce n’est pas pour autant que je les qualifierais de films de genre, c’est juste ma manière de raconter les histoires."

Simon Rieth n'avait aucun critère physique particulier pour ses acteurs. Il s'avère que la mère de Raymond et Simon Baur est laotienne, quant au père de Maïra Villena, il est péruvien. Cependant, le réalisateur ne voulait surtout pas rattacher leurs origines à un quelconque propos social. De même, Simon Baur a une alopécie depuis qu’il a 12 ans, mais sa maladie n'est pas un enjeu du récit : "On l’évoque dans le film mais il n’y a rien à y trouver de psychologique. Je n’ai pas écrit un personnage avec une alopécie". Idem pour Maïra Villena, qui a une fente labio-palatine et qui a subi beaucoup d’opérations : "Ça a été un chemin de vie pour elle. À l’écran, il n’y a aucune explication. Elle est magnifique comme ça."