Un casting prestigieux, certainement une volonté de bien faire, mais non, décidemment les films les plus récents de Claude Miller ne me convainquent pas. J’ai l’impression que le réalisateur n’a plus le sens du récit.
Ici il nous sert une histoire finalement très convenue et malheureusement très classique. On ne compte plus les lieux communs (la confrontation très artificielle mère-fils par exemple) traités ici avec la subtilité d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Situations surjoués, retournements de situations peu crédibles, le rythme est aussi assez soporifique par moment (j’ai failli m’endormir devant, et ce n’est pourtant pas trop mon truc !). Pour ma part ce film est un métrage sur rien, tout du moins rien qui n’ait été déjà vu ailleurs en mieux. On se retrouve avec une succession de séquences sans véritable liant, Miller semblant vouloir aborder plein de choses et ne traitant rien au final !
Comme d’habitude avec le réalisateur, le casting réunit quelques figures majeures du cinéma français, et il rejoue ici avec certains d’entre eux, à l’instar de Nicole Garcia ou de Marielle. Ils sont peu critiquables dans l’ensemble, malgré un certain surjeu du duo Stévenin-Garcia dans leurs confrontations qui apparaissent artificielles. Reste que le casting est ce qu’il y a de moins mauvais, les interprètes parvenant même à faire passer un peu d’émotion dans la lourdeur de l’histoire. Ce n’était pas gagné ! Du coup il y a quelques scènes plutôt appréciables, avec une Ludivine Sagnier qui s’en tire bien, et un Bernard Giraudeau apparaissant peu, mais bien. Marielle fait du Marielle, c’est-à-dire qu’il impose son physique et son bagout, et il reste un atout pour le film, ici.
Côté réalisation Miller retrouve quelques couleurs après ses deux précédents films qui touchaient réellement le fond en la matière. Ici c’est déjà plus travaillé, plus soigné, avec une très belle scène d’ouverture notamment. Il y a de la poésie dans la réalisation, c’est heureux, mais c’est assez inégal au final. La photographie n’a d’intérêt qu’épisodiquement, tout comme l’ambiance qui peut passer d’un joli moment au plus quelconque. La faiblesse de la bande son ici n’est pas pour rien non plus dans ce sentiment de fadeur générale.
La Petite Lili est au bout du compte un métrage faible de Miller. Tombé dans la déchéance avec La Chambre des magiciennes, il a réellement du mal à rebondir, et signe après Betty Fisher un film du même acabit, peu enthousiasmant. 1.5