Danilo Caputo a voulu montrer un visage plus contrasté de sa région natale : « Quand je dis à des étrangers que je viens des Pouilles, ils s’imaginent que je vis dans un trullo entouré d’oliviers, à deux pas de la mer. Ce n’est pas seulement à cause du tourisme, mais aussi parce que ces stéréotypes sont récurrents dans un certain cinéma italien. Pour ma part, je trouve la réalité bien plus intéressante. Et plus photogénique. »
Il était impensable pour Danilo Caputo de ne pas évoquer dans son film la situation environnementale catastrophique de sa région, que ce soit la pollution générée par la plus grande usine sidérurgique d’Europe, qui se trouve à proximité de sa maison, ou les ravages de la bactérie Xylella sur les oliviers : « la réalité s’insinue dans mes histoires sans demander la permission, elle entre sans frapper. Comment pourrais-je rester indifférent à tout ce qui se passe autour de moi ? Dans cette région, la nature est attaquée de toutes parts… »
La première ébauche de traitement pour Sème le vent a été écrite alors que Danilo Caputo travaillait en France… en tant que facteur ! « En 2014, après avoir réalisé mon premier long métrage autoproduit, La Mezza Stagione, je n’avais plus un sou en poche et je ne savais pas trop quoi faire. J’ai décidé d’aller visiter Paris et le lendemain de mon arrivée, j’ai décroché ce travail de facteur dans une ville que je ne connaissais pas, et avec seulement quelques mots de français à mon actif. C’était une expérience surréaliste. »
Il a fallu deux ans de recherches pour trouver l’interprète de Nica. Le réalisateur a arpenté les agences de casting, les écoles d’art dramatique, les universités, les rues, les bars, les boîtes de nuit, en vain. Ce sont les producteurs Marianne Dumoulin et Jacques Bidou qui ont alors pensé à Yile Vianello, qui avait joué à onze ans le rôle principal dans Corpo Celeste d’Alice Rohrwacher, qu’ils avaient co-produit. Elle n’avait plus tourné depuis.