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Ange Beltane
105 critiques
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3,5
Publiée le 24 octobre 2024
“Ego”, le film finlandais, se présente comme un conte visuel riche et poétique, et j’y ai trouvé une métaphore captivante sur le passage de l’enfance à l’adolescence. Le film aborde subtilement la transformation intérieure que traverse un jeune protagoniste, à la croisée des chemins entre innocence et découverte de soi.
Visuellement, “Ego” est une œuvre qui séduit par ses décors à la fois enchanteurs et étranges, renforçant cette idée de transition. Chaque scène semble être une étape symbolique, un rite de passage où l’enfant se heurte à des choix cruciaux, qui forgent son identité.
La réalisation est soignée, et même si le rythme du film peut paraître lent par moments, cette lenteur contribue à amplifier la sensation de métamorphose progressive. “Ego” ne cherche pas à précipiter les événements, laissant au spectateur le temps d’apprécier les métaphores visuelles et de réfléchir sur les thèmes qu’il explore.
En termes de narration, le film laisse place à l’interprétation, ce qui peut être à la fois un point fort et une source de frustration pour certains. Mais cette ouverture d’esprit permet à chacun de s’approprier l’histoire. Pour moi, c’était clairement une représentation des défis émotionnels et psychologiques qui accompagnent le passage de l’enfance à l’adolescence, un moment où l’on perd quelque chose pour en gagner une autre.
Avec ses images évocatrices et ses thématiques profondes, Ce film a le mérite de proposer une réflexion subtile et imagée sur la transition vers l’âge adulte, en prenant la forme d’un conte moderne qui séduira les amateurs de récits symboliques. Un film à la fois doux et troublant, qui vous invite à repenser vos propres rites de passage.
J’ai craint que ‘Ego’ ne succombe à l’erreur de tant de film de monstres, en voulant dévoiler trop vite sa créature sans prendre le temps de faire mariner le spectateur dans les interrogations et le doute. La dite bestiole est originale, pas trop mal réalisée car mélange d’animatroniques et de CGI, et devrait avoir de quoi susciter la répulsion chez certains spectateurs…mais elle n’en reste pas moins un peu “fake”, comme à chaque fois (ou presque) qu’on montre au lieu de suggérer. D’un autre côté, on se rend vite compte que ce n’est pas si important car ‘Ego’ veut faire réfléchir avant de faire peur. La créature mutera - et le maquillage qui en résulte lui réussit bien mieux pour provoquer le malaise - et puis, surtout, elle est l’allégorie de quelque chose et ce quelque chose, devinez quoi, c’est ? C’est ? Ouiiiiii, gagné, une jeune fille aux prises avec les affres de l’’adolescence, les changements corporels et psychologiques qu’elle charrie et les pulsions contradictoires qu’elle génère. Il est à noter que contrairement à d’autres productions fantastiques qui triturent la symbolique à la pince à épiler au point qu’on n’est pas toujours sûr d’avoir tout compris, ‘Ego’ travaille la métaphore avec ses gros sabots. C’est si lisible que tout le monde pigera sans le moindre doute de quoi ‘Ego’ est le nom et comment sa volonté se manifeste. D’autre part, c’est surtout le contexte familial pré-surnaturel, microcosme centré sur une quête de perfection mortifère et hypocrite, dans lequel les êtres ne sont que des instruments au service d’une vision superficielle du bonheur et de l’épanouissement personnel, dont il est fascinant d’observer le dérangement et la désagrégation.
On pourrait comprendre dans un premier temps l'existence de cette créature grotesque dans "Egō" comme l'incarnation des traumatismes et des frustrations subit par cette adolescente à cause d'une trop forte pression/exigence parentale. Celle-ci peut aussi correspondre dans un second temps à une métaphore visuelle : une projection esthétique de cette instance sauvage, siège des pulsions les plus refoulées (souvent retenues, canalisées, ou censurées par l'existence d'autres instances qui lui imposent résistance). Ces descriptions (certes trop théoriques) semblent d'autant plus s'accorder à ce phénomène symbolique de l'éclosion, dont la rendue visuelle n'est possible que grâce à une maîtrise assez élaborée de la mise en scène et une distribution des métaphores visuellement saisissantes qui pourraient s'ouvrir peut-être vers d'autres pistes de réflexion que nous le suggère le premier visionnage. Un tour de force magistral que la réalisatrice Bergholm réussie agréablement bien pour son premier projet cinématographique, sans oublier bien sûr de citer au passage l'excellente performance de son personnage central campé par la jeune Solalinna qui a su captiver toute notre attention. Cependant, le seul bémol est sa deuxième partie qui, à défaut d'être cohérent, risque quand même de vous surprendre dans bien des endroits. En plus du fait que la tendance actuelle voudrait que les femmes soient beaucoup plus mises en avant, tout en réduisant secrètement le patriarcat à un rôle plus secondaire, elle empêche par ricochet le récit (dans ce cas-ci) la possibilité d'explorer de nouvelles perspectives plus attrayantes que ne l'est cette direction (plutôt convenue) dont la réalisatrice finlandaise a bien voulu lui faire prendre. À cet effet, "Egō" de Bergholm prendra une tournure des plus invraisemblables dans son dernier acte (oubliant au passage l'essence de la famille). La faute est sans doute due à une réalisation un peu trop catégorique voire même trop soucieuse dans sa volonté à vouloir tout céder aux femmes tout en rendant à la fois irresponsable et impuissante les hommes. Ce qui nuit, pour certains, la qualité de l'ensemble et pour d'autres une manière intelligente de montrer les conséquences de la fragilité de cet équilibre familial : là où le mal en profite toujours pour grandir en puissance. En adoptant cette lecture qui n'est autre que notre point de vue, on parvient quand même à s'immerger dans ce récit qui, loin d'être parfait, nous aura entraîné dans un monde à la fois fascinant et troublant. À voir absolument !
Une atmosphère inquiétante pour ce joli film d'épouvante rudement bien ficelé. Un film de monstre très bien maîtrisé, flippant à souhait. Un petit bijou de l'horreur.
Excellent film d'horreur finlandais avec une grande originalité. Sans beaucoup d'effusions de sang, il est tout à fait possible de faire un bon film. Le scénario est inventif, même si le même genre a déjà été proposé, mais ce long métrage mérite le détour. Les effets spéciaux sont irréprochables.
Oh oui... j'ai hésité longtemps à regarder ce film car je pensais qu'il allait être bizarre mais en fait pas du tout mais pire que tout il est géant ! Flippant, tordu, bien construit et franchement j'ai passé un super moment devant 'Ego' ! La naissance de la créature, sa relation étrange avec l'enfant, sa façon de mimer ce qu'elle fait jusqu'à lui ressembler... tout faire froid dans le dos et on retient son souffle jusqu'à la fin... qui est à la hauteur au passage ! Le twist final est parfait et on finit sur une bien belle note ! Bravo à Tinja & Alli qui m'ont comblé de bonheur !
"Pahanhautoja" commence avec une sorte de portrait de la famille parfaite. Tout le monde semble heureux, mais la vérité est tout autre. Tinja est une préadolescente qui tente de gagner le cœur de sa mère. Elle se donne corps et âme dans la gymnastique pour faire plaisir à sa mère, qui la pousse dans ses retranchements. Cette dernière était patineuse jusqu'à une blessure au genou et semble vivre ses rêves par procuration. Pour ne pas la décevoir et avoir une relation mère-fille avec elle, Tinja va même jusqu'à accepter d'être dans la confidence d'un lourd secret qui pourrait faire voler en éclats leur famille. Ce n'est pas tout puisque la jeune fille va avoir son propre secret avec cet œuf qu'elle va trouver et couver jusqu'à son éclosion... "Pahanhautoja" est un drame horrifique métaphorique qui aborde plusieurs sujets notamment liés à l'adolescence à travers cette "transformation". Le scénario manque un peu de subtilité pour notamment semer le doute, mais l'ambiance et l'étrangeté de la situation prennent le pas sur les faiblesses qu'il peut avoir. Sur le fond, ce n'est pas un film très pertinent, mais l'ensemble est plaisant et original.
Un vrai chef d'oeuvre de bout en bout ! Tenue en haleine exceptionnelle, imprédictibilité, couleurs et plans léchés. Une merveille d'originalité comme nous le servent parfois les pays scandinaves.
Plus que l’utilisation de gimmicks horrifiques, ce qui est terrifiant dans ce premier long-métrage de Hanna Bergholm, c’est la violence qui se cache derrière les apparences. Du haut de ses 12 ans, Tinja doit vivre avec les exigences d’une vie parfaite mise en scène sur les réseaux sociaux. Exigences qui vont peser sur elle jusqu’à l’apparition d’un double maléfique. "Egō" est aussi fort dans son propos qu’efficace dans sa forme.
Les effets spéciaux sont réussies et les acteurs sont bien dans leur rôle de psycho rigide et le scénario est bien ficelé on regarde jusqu'au bout pour voir comment cette histoire va finir.
Petite pépite fantastico-horrifique venue du grand Nord! Je souligne la prestation de l'actrice qui joue l'adolescente de 12 ans, qui j'espère n'est pas ressortie traumatisée du tournage de ce film, au vu de ce qu'elle a dû faire. Des mécaniques un peu classique, mais les effets spéciaux sont de bonne facture et on se laisse prendre à l'histoire, malgré un début qui manque de rythme. Les film peut être lu de diverses manières. Même le titre, même si ce n'était sûrement pas voulu, peut être rapproché de l'ego d'une mère qui pousse sa fille à l'extrême (peut-être pour gommer ses propres échecs?). La créature est surprenante, dans la même veine que Lamb.
Film horrifique venu des pays nordiques réalisé par Hanna Bergholm, dont c'est le premier long-métrage, Egō est une belle petite découverte malgré quelques faiblesses. L'histoire nous fait suivre Tinja, une jeune fille couvée, voir carrément oppressée par sa mère obnubilée par l'image de famille parfaite qu'elle renvoie à travers son blog, qui va découvrir un œuf duquel va éclore une étrange créature. Ce scénario est agréable à suivre, d'autant plus que sa durée est assez courte vu que l’œuvre dure moins d'une heure et demie. Cela permet de ne pas perdre de temps et de rentrer rapidement dans le vif du sujet. Un sujet malheureusement pas très bien exploité concernant la critique du paraître. Cependant, l'intrigue principale est prenante car on ne sait pas vers quoi elle va évoluer. De plus, ce récit est dérangeant et s'éloigne des films d'horreur traditionnels en prenant le contre-pied des codes du genre et en ne tombant pas dans la surenchère de gore même s'il en comporte. Du côté des personnages on retiendra surtout le rôle interprété par Siiri Solalinna dont le visage juvénile capte toute l'attention. La mère incarnée par Sophia Heikkilä tient également une place importante, les autres membres de la famille ayant plus de mal à s'en faire une. Le film se concentre avant tout sur la relation mère-fille et celle entre l'adolescente et son nouveau compagnon à plumes. L'ensemble est réalisé de façon assez hasardeuse mais se rattrape sur son visuel entre une photographie lumineuse et colorée qui tranche avec le propos et des effets-spéciaux dans l'ensemble convaincants. Une esthétique qui offre quelques jolis plans marquants. L'atmosphère singulière est elle assurée par une b.o. assez discrète, supplantée par l'ambiance sonore particulièrement travaillée. Reste une fin très sèche, sans réelle résolution ni explications, nous laissant un peu sur notre faim. Au final, malgré ses défauts, Egō est un film méritant d'être regardé car il se démarque des autres productions du genre en possédant sa propre identité.
Une enfant trouve un oeuf dans les bois, elle le couve, un jour il éclot... Egō raconte l'histoire d'une jeune gymnaste (Siiri Solaninna) qui va développer un dédoublement de personnalité pour faire face à une mère toxique (Sophia Heikkilä), un beau film fantastique nordique avec un scénario retors et une photo superbe.