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Ciné-13
117 abonnés
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0,5
Publiée le 3 juin 2022
Grotesque! C'est un véritable contrepied à l'entendement et à la vraisemblance! Comment peut-on accepter toutes ces débilités de situation : la créature se déplace plus vite que les voitures, Tinja n'est jamais effrayée, les parents ne vont jamais dans la chambre et n'entendent rien, elle régurgite des graines pour nourrir la bête, la salive dans les mains dans le lit ne met pas la puce à l'oreille,... Le jury de Gérardmer serait-il composé d'ados attardés mentaux?
Ego a remporté le grand prix du festival Gerardmer 2022. Tinja : une adolescente de 12 ans qui voudrait s'affirmer et vivre une vie des filles de son âge mais qui s'efface face à la pression exercée par sa mère. Maman : publie des articles sur des blog pour montrer sa vie parfaite, avec sa famille parfaite. Elle exerce un perfectionnisme malsain sur sa fille. Tero : le frère, inexistant aux yeux de sa mère qui n'a de coeur que pour "sa petite princesse". Papa : encore plus inexistant que Tero. Il n'a aucune relation avec sa fille, c'est tout juste s'ils se parlent. Même l'amant a un rôle plus important que lui.
Tinja va faire éclore une créature qui petit à petit va lui ressembler physiquement et représentera son côté sombre en extériorisant les colères de la petite fille.
Pas mal du tout dans la forme comme dans le fond. Assez original. Créature convaincante. Sentiment de déjà vu mais pas trop. Ce film "Finlandais" est à découvrir de préférence en version originale! ça rajoute un peu d'exotisme et d'authenticité à ce récit.
Après une malheureuse rencontre avec un volatile, une jeune fille ramène un œuf dans sa chambre pour s'en occuper. Ce dernier grossit dans des proportions inattendues et éclot en donnant naissance à une créature des plus étranges...
En tant que fable métaphorique, il faut bien avouer que "Ego" est un film extrêmement malin par sa manière très élaborée d'assimiler un florilège de troubles psychologiques (et même parfois physiques) d'une héroïne de cet âge à son concept d'oeuf fantastique et de son surprenant contenu. Bien sûr, à travers les énormes fissures qui craquèlent la coquille caricaturale de sa famille modèle, les frustrations d'un syndrome de fille parfaite sont les plus évidentes mais "Ego" ne limite jamais le champ des maux qui habitent l'enfant à cela, s'amusant à distordre son spectre d'exploration parfois à son plus large avec les affres universels propres à l'aube de la puberté pour ensuite mieux se concentrer sur une faille plus spécifique comme par exemple la peur d'épouser par mimétisme les traits d'un modèle que la jeune fille réalise déviant. En cela, "Ego" tire invariablement de très belles idées pour matérialiser et faire vivre à l'écran un kaléidoscope de souffrances sous des aspects inattendus, notamment par un rapport gémellaire qu'il institue assez rapidement et des effets de reflets déformants (ou de répétition) tout au long de son récit. À l'instar de la qualité de l'interprétation (le duo mère-fille est épatant), la mise en scène est bien entendu partie prenante dans cette réussite, tout autant d'un point de vue de l'univers très coloré et lumineux qu'elle instaure comme un cocon de perfection familiale illusoire que par l'horreur concrète qu'elle y répand rapidement par sa couverture fantastique en vue d'en faire une réponse violente à une douleur trop longtemps étouffée derrière le mur des apparences.
Maîtrisée dans sa préparation, l'omelette métaphorique proposée par "Ego" pourrait donc être un met d'exception mais elle va curieusement montrer quelques problèmes d'assaisonnement à la dégustation. D'abord, même si l'on en a vanté l'esthétique, l'espèce d'entre-deux entre le réel et l'image d'Épinal dans lequel se situe l'univers du film va parfois le desservir sur le fond, en figeant par exemple une partie des personnages à quelques traits volontairement grotesques pour en faire uniquement des caricatures antipathiques et dont le rôle par leurs excès ou manquements ne se résume qu'à être facilement pointées du doigt (le père et le fils par opposition au duo principal). Outre le fait qu'elles renvoient à l'inverse de l'image de perfection tant désirée par la mère, ces silhouettes grossières d'êtres humains sont avant tout un symptôme du schéma scénaristique finalement assez simpliste dans lequel s'enferme "Ego", sa première partie se contentant d'exposer au plus vite tous les travers assez convenus de l'environnement proche de son héroïne pour ensuite leur faire subir un inévitable déchaînement de fureur refoulée au gré de l'évolution de son œuf et de son contenu. Ne soyons pas totalement injustes, dans la deuxième moitié du film, cette structure narrative dévie parfois de ses rails prévisibles grâce à quelques détours plus inattendus comme la bienveillance d'un adulte là où ne l'aurait pas forcément soupçonnée ou la façon d'aborder la créature dans la réalité de ce petit monde (ce parti pris est néanmoins discutable, on vous laisse le soin d'en juger) mais, dans les grandes lignes de son déroulement , "Ego" a toujours bizarrement un mal fou à créer la surprise malgré les belles trouvailles de son traitement (l'inéluctable face-à-face final et ses conséquences en sont la parfaite illustration).
À cause du canevas trop rigide sur lequel il se bâtit, "Ego" n'est donc peut-être pas le total OEUFNI tant espéré mais sa manière très bien pensée d'incarner l'esprit sous pression de sa petite héroïne à son postulat fantastique en font malgré tout une fable à la singularité prometteuse et astucieuse. À découvrir.
Un excellent film d'épouvante sans prétention. Un très bon jeu d'acteur (surtout l'héroine). Pas de jumpscare, une atmosphère étrange et un peu décalé. Le film mérite ses récompenses
Ce film finlandais récent vainqueur à Gérardmer, parle d’une famille bien sous tous rapports à l’extérieur, mais dysfonctionnelle si on y regarde de plus près, avec cette mère tyrannique, ce père comme absent car ne réagissant jamais et le fils cadet véritable teigne. Au milieu de tout ça, vit Tinja, forcée par sa mère patineuse sur glace ratée à s’entrainer fort aux barres asymétriques. Heureusement, un jour, elle va trouver un œuf qu’elle va couver et cajoler après son éclosion (d’ailleurs titre original). Pour favoriser encore plus notre immersion, ce long-métrage horrifique prend son temps pour installer son décorum et présenter ses protagonistes sans oublier les moments d’angoisse ou de tension très bien gérés jusqu’à un final bouleversant que seuls les spécialistes de films de genre auront pu voir venir de loin. Ce premier long-métrage de Hanna Bergholm est donc une réussite car, sous forme de métaphore, il met le doigt sur le difficile passage de l’enfance à l’âge adulte. Un bien beau sujet avec un traitement original.
Je sais pas trop quoi penser malgré une bonne note pour la réalisation , un environnement haut en couleur et une atmosphère mi légère mi oppressante , ce film à d'indéniables qualité photographique et d'effets spéciaux fait maison. On est sur un vrai film fantastique épouvante ,ici pas d'ambiguïté. Le fait marquant de ce film : spoiler: Outre le développement de la créature et son lien morbide avec l'héroïne , le plus stupéfiant / horrifiant est le personnage de la mère qui absorbe complètement le film par sa présence et surtout son antipathie qui frôle des sommets , la fille enchaine traumatisme sur traumatisme et au final la créature qui fait tampon entre ces deux personnages devient totalement incontrôlable , malgré tout elle passe en 3eme plan alors qu'elle est censé être l'élément majeur du film , est ce une volonté dans le scénario ?
mis à part le trio infernal mère/fille/créature , les autres protagonistes sont complètement transparent , à part la prof de sport et l'amant .
après visionnage je me rend compte que le film est très décousu mais le tout est bien campé et sa sauve les meubles.
Grand vainqueur du Festival de Gérardmer 2022, ce film finlandais se place dans ce qui est en train de devenir une tendance lourde : l'épouvante nordique un peu barrée. Récemment, l'islandais (et poétique) Lamb, puis le norvégien (et alambiqué) Les innocents, ont montré le chemin d'un surnaturel profondément ancré dans le quotidien.
Ici, la réalisatrice Hanna Bergholm prend toutefois un chemin un petit peu différent en présentant la tableau d'une famille presque trop parfaite : la mère a un goût particulièrement kitsch en matière de décoration (du rose, du verre, des coeurs), elle tient un blog, et exerce une pression psychologique infernale sur sa fille de onze ans qui prépare un concours de gymnastique.
Evidemment ce monde parfait et sucré s'avère rapidement tordu : la mère a un amant et l'inconscient de la petite fille Tinja va revêtir plusieurs formes inquiétantes et assez réussies. Le film n'est pas avare de jumpscares, mais aussi de visions formelles d'une grande beauté, le tout assez concis et ramassé pour préserver l'intérêt de Ego jusqu'à la fin.
Je conseille donc plutôt ce film bien écrit (la dernière partie est assez surprenante), servi par l'interprétation impressionnante de la jeune Siiri Solalina. J'ai pu voir le film en Blu-ray et apprécier encore plus la qualité de la belle photographie du film.