Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
traversay1
3 645 abonnés
4 878 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 18 juillet 2021
Avec Les Olympiades, Jacques Audiard aurait voulu prouver qu'il n'avait que 35 ans et qu'il tournait son premier long-métrage, qu'il ne s'y serait pas pris autrement, avec l'aide de ses deux (brillantes) coscénaristes Céline Sciamma et Léa Mysius. Bon, notre homme a le double d'âge mais c'est difficile à croire vu l'énergie et le cœur qu'il met dans ce film qui semble si loin de son propre univers. Il n'y a quasiment aucune scène inutile dans ce portrait de trois jeunes gens d'aujourd'hui, dans le 13ème arrondissement de Paris : chacune d'entre eux explore les lois du désir et se heurte à la confusion des sentiments. Rien de nouveau sous le soleil ? Voire. Sur la forme, par le biais d'un montage ébouriffant, sans parler d'un noir et blanc qui ne ressemble pas à une coquetterie, Audiard étonne et adapte son style aux élans contrariés et contradictoires de ses 3 héros. On voit d'ici les critiques affluer quant à son choix d'avoir confié les rôles principaux à des membres de communautés différentes. Laissons dire et apprécions la qualité d'interprétation de Noémie Merlant, bien partie pour devenir indispensable au cinéma français, et de Makita Samba et Lucie Zhang, épatants de naturel et de talent. Avec Les Olympiades et son (ses) dénouement(s) optimiste(s), Audiard montre non seulement qu'il croit dans la lucidité d'une jeunesse même soumise au chaos de l'époque mais surtout dans l'être humain en général. Les éternels cyniques pourront bien ricaner, il y a quelque chose de touchant dans cette conviction profonde illustrée au bout d'une centaine de minutes empreintes de panache, d'humour, de détermination et de (bonne) musique.
Le cinéaste est judicieusement dans l'air du temps et s'inscrit dans une démarche d'une modernité insolente. Car oui aujourd'hui la liberté sexuelle est sans doute plus que jamais réelle et se contrefout des barrières. Audiard évite l'écueil aussi éculé que galvaudé des différences sociales ou de race pour se focaliser sur les sentiments et les émotions. Les corps nus et la chair ne sont jamais érotisés façon fantasmes, mais toujours montrés dans un naturel du quotidien, où ce qui compte est de prendre du plaisir, d'avoir un peu de bonheur, tout en ayant le plus de liberté possible et en laissant un peu de place à la séduction même si il faut faire attention ! Et surtout sans oublier qu'on a droit aussi à l'humour même quand on parle d'amour ou qu'on fait l'amour. Drôles, émouvants sans jamais tombé dans le larmoyant ou le pathos, ni dans le pathétique ou le cynisme mais plutôt dans une envie simple d'être libre de ses choix et dans un optimisme qui fait du bien. Jacques Audiard signe une film aussi élégant sur le fond que sur la forme, impressionne même tant le film frôle la perfection. Site : Selenie
Excellent film de Jacques Audiard. J'ai passé un très bon moment. Le choix du noir et blanc permet de sublimer un quartier du 13ème emblématique, et tous les endroits sont bien identifiables et utilisés. Filmer la jeunesse d'aujourd'hui, à la fois extravertie et introvertie, pleine d'assurance et pleine de doutes, et assumant de plus en plus une liberté sexuelle accrue. Le tout avec une façon de filmer les corps avec beaucoup de beauté, sans que cela paraisse ni érotique ni vulgaire, mais authentique et naturel. J'ai aussi énormément adoré le très bon équilibre trouvé entre amour et humour durant tout le film. Le rythme et le montage astucieux pour basculer entre chaque personnages et relations est vraiment bien maîtrisé et incroyablement fluide. Le tout aidé par une très bonne musique d'une BO signé Rone qui est entêtante et dynamique. Le casting est fabuleux. Autant il n'est pas étonnant de voir exceller de nouveau Noémie Merlant (qui décidément a vu une année 2020 et 2021 prolifique, ne serait-ce que par sa présence dans les films marquants de sortie post-covid) autant la découverte de Lucie Zhang, Makita Samba et Jehnny Beth est vraiment positif et prometteur ! À la fois charismatiques, envoûtants et drôles, leurs personnages ont été travaillé par chacun avec sérieux et rigueur et cela se voit à l'écran. Une vraie alchimie se dégage. Et les personnages sont vraiment bien écrits et caractérisés, avec une personnalité propre à chacun vraiment agréable et bien retranscrite dans le jeu et l'image. Je n'ai pas vu le temps passé. C'était super.
En quelques plans, Audiard nous installe une ambiance de dingue... ça claque, c'est moderne, la musique explose, on souhaiterait que cela dure toute la nuit ! Personnages incroyables à la fois singuliers et universels... comme d'habitude, Audiard est plus doué pour brosser des portraits (on se souvient tous du pianiste de "De battre mon coeur s'est arrêté" ou du jeune détenu du "Prophète" mais finalement peu de ce qui leur arrive...) que pour dérouler l'histoire... celle-ci s'enlise parfois un peu sur le dernier tiers... euh... et la fin, on en parle ...?? (premier degré et midinette à mort!!)
Ma palme d’or … mais Jacques Audiard l’a déjà eue… Coup de poing … moi j’adore. Emilie aime Camille qui aime Nora qui aime Louise alias Amber mais qui ne le sait pas… Tout se déroule dans le quartiers des Olympiades dans le 13eme arrondissement de Paris. Chacun s’y croise. Les couples se font et se défont puis la vie se recompose chaque fois différemment sur fond de métissage. Métamorphose des sentiments. Camille déclare sa flamme à Émile et Nora craque devant Louise. Les corps sont réels mais les réseaux connectent les sentiments. Tumulte des sens, fragments d’un nouveau (?) discours amoureux ou marivaudage urbain . Tout est juste. Comédie romantique c’est sur, en noir et blanc et fragmenté. Truffaut , Rohmer, Godard ne sont pas loin même si le film reprend trois nouvelles graphiques de l’auteur américain Adrain Tomine. Les acteurs sont parfaits et le quatuor parfaitement réglé: Noémie Merlant est solaire. Les trois autres époustouflants (Lucie Zhang, Makita Jamba et Jehnny Beth). C’est beau. Ça déborde d’énergie. Il y a longtemps qu’un film ne m’avait plus donné l’envie d’avoir 20 ans.
Prenant de bout en bout, bien que rien de ce qui est montré ne soit ni follement palpitant ni très original. Une formidable leçon de mise en scène, et c'est déjà beaucoup.
Jacques Audiard revient avec « Les Olympiades » un film qui se veut frais et moderne, d’autant plus avec la patte de Rone du coté de la bande son, le résultat ne peut que être prometteur. Et il l’est. Simplicité et authenticité sont les maitres mots pour cette romance des temps modernes, qui prône la diversité, la jeunesse et la découverte du corps. L’ambiance dans le 13ème arrondissement de Paris nous prend tout de suite, les personnages sont vite attachant avec une vraie profondeur qu’il rayonne tout du long. Le noir et blanc apporte quelque chose d’intemporelle pour une histoire qui se veut très contemporaine. Donc oui, c’est du très bon Jacques Audiard, sans fioritures, qui va a l’essentiel au travers de belles histoires et séquences.
Depuis Regarde les hommes tomber en 1994 Jacques Audiard est devenu un réalisateur incontournable du cinéma français. Changeant de genre constamment, souvent avec une belle réussite (mais pas aimé Un prophète et Les frères Sister). La bande-annonce de celui-ci, à la fois ne me disait, et à la fois était un peu intrigante. Les personnages m’ont un peu agacé au début mais assez vite j’ai été pris par le récit. Le scénario, adapté de romans graphiques américains, reste malgré tout assez en surface mais il règne une certaine atmosphère, une certaine fraicheur, une mélancolie aussi, quelque chose de l’air du temps qui semble un peu suspendu. Le noir et blanc (somptueux) y est peut être pour quelque chose. La mise en scène est fluide, le montage serré, la musique (de Rone césarisé pour La nuit venue) envoutante. Le casting presque totalement inconnu (à part Noémie Merlant, très bien) s’en sort parfaitement aussi. Lucie Zhang, Makita samba et Jehnny Beth sont de belles découvertes. Une nouvelle fois encore différent sur la forme comme sur le fond, ce nouveau Audiard, même si on atteint pas les sommets de De battre mon cœur s’est arrêté ou De rouille et d’os, est un bon cru, et au final une bonne surprise.
" Les Olympiades" de Jacques Audiard, présenté cette année au festival de Cannes est une comédie romantique envoutante . En effet le réalisateur qui nous a habitué à des histoires plutôt virile revient dans cette attachante histoire avec des acteurs épatants (Lucie Zhang,Makita Samba,Noémie Merlant et Jehnny Beth) avec des séquences sensuelle, drôle, mélancolique, hypnotisante qui sonne juste , un coup de cœur.
Ce film révèle un quartier autant que de très bons acteurs. Un cinéma contemporain qui capte bien l'atmosphère urbain des Olympiades. L'image en N&B appuie le registre singulier de ce long métrage avec un Paris loin des clichés de cartes postales et renforce l'intemporalité que pourrait avoir toute autre ville mondiale avec des situations similaires. J'ai apprécié les dialogues, les histoires des protagonistes empétrés dans leurs obsessions et leurs envies à la découverte des autres et surtout de soi, et où le sexe, souvent cru est quasi omniprésent sans être obscène. Du bon et beau cinéma dont Jacques Audiard ne peut être que fier ou tout simplement content.
Ce qui à la bande-annonce laissait s'attendre à une suite de clichés devient miraculeux tant les personnages sont fouillés et les acteurs crèvent l'écran. C'est Audiard, quand même ! Personnages complètement déconnectés de la réalité (cf le petit prof méprisant les métiers manuels, fille incapable d'affronter la maladie de sa grand-mère...), tant ils se mettent d'intermédiaires entre eux (interprète, écran, déguisements et même le sexe). Victimes complaisantes du capitalisme de l'interface, des plates-formes et de la sous-traitance.
Les Olympiades est un nouveau Audiard qui respire la fraîcheur et un vent de jeunesse. Complètement singulier vis-à-vis du reste de sa filmo, on y suit la vie de 4 jeunes trentenaires au sein du 13e arrondissement de Paris. Camille (Makita Samba) est prof de français, désireux de ne pas s'engager dans des relations de couple et de travailler dans l'immobilier. Emilie (Lucie Zhang) est asociale, a fait sciences po mais se retrouve à travailler en centre d'appels. Nora (Noémie Merlant) débarque de Bordeaux pour faire du droit, et va faire la rencontre d'une cam-girl du nom de Amber Sweet (Jenny Beth). Tout ce beau monde (le casting est absolument parfait) va se croiser, s'aimer, se décevoir, et tenter de trouver leur identité.
Un postulat dont la finalité n'aura rien de surprenant, et on regrettera que le scénario ne comporte pas + d'enjeux dramatiques supplémentaires. Néanmoins, le film (écrit par Céline Sciamma et Léa Mysius) parvient avec authenticité et douceur à prendre le pouls d'une génération multi-culturelle, diplômée, et de la middle-class, qui se cherche autant humainement qu'intimement et professionnellement. L'apport des 2 cinéastes féminins se ressent par la sensibilité de l'écriture, faisant une peinture authentique d'une génération perdue à l'heure de l'instantanéité des relations.
A ce titre, l'enjeu principal des Les Olympiades est de suivre le cheminement de ces âmes solitaires, qui se mentent tous à eux-mêmes. S'enchaînent donc plusieurs scènes de marivaudage tantôt mordantes (oui le film est drôle), sensuelles ou planantes, afin de retranscrire le spleen existentiel des divers protagonistes. On se plait à les suivre tenter de construire quelque chose, au rythme de la BO de Rone (très bonne) oscillant entre sonorités électroniques et atmosphériques.
D'entrée de jeu Audiard, aidé de son chef op' Paul Guilhaume, filment les Olympiades, Montsouris ou Tolbiac dans un somptueux noir et blanc rappelant forcément le Manhattan de Woody Allen. Visuellement c'est évidemment de toute beauté, enchaînant plan aériens voluptueux ou perspectives d'un 13e arrondissement moderne, loin de l'architecture Haussmannienne toujours associée à la capitale. La volonté d'un décorum multi-culturel également, qui se poursuit avec le choix de casting. On esquisse par endroits la volonté de traiter des problématiques familiales (tous distants avec leur famille et qui vont là-aussi essayer de renouer le lien) même si le tout reste plus au second plan (comme la perspective de carrière, qui n'est pas tant la finalité du récit non plus). 2-3 scories, pour une belle chronique à la fabrication et à l'interprétation tout simplement exemplaire
Excellent film que j'ai failli ne pas aller voir tant la bande annonce me semblait annoncer un film glauque et artificiell alors qu'il s'agit d'un film lumineux, humain , romantique malgré la crudité rafraîchissante. Les acteurs sont brillants. Noémie merlant est décidément une pépite merveilleuse, ses partenaires aussi. A voir
Il ne faut jamais se baser sur des aprioris. Les Olympiades : Paris 13ème en est un parfait exemple. Alors qu’il semblait à priori correspondre au film d’auteur de bobos parisiens qui gangrène le cinéma français depuis une trentaine d’années, le long-métrage de Jacques Audiard réussit à charmer du début à la fin. Il arrive à rendre tout ses personnages attachants même quand ils ont des aspects qui pourraient être agaçants (Emilie peut être, par exemple, considérée par certains aspects comme étant assez égoïste et enfant-gâtée) grâce à une direction d’acteurs faisant ressortir le meilleur d’eux-mêmes. En effet, que ce soit une comédienne reconnue comme Noémie Merlant ou de nouveaux visages comme Lucie Zhang, Makita Bamba, Jehnny Beth, Océane Caïraty ou Camille Léon-Fucien, tous offrent des prestations d’un naturel désarmant et donnant l’envie de les suivre encore plus longtemps (on ne voit pas passer l’heure quarante-cinq que dure le film et on pourrait même avoir envie de la voir prolongée sur un format de série télévisée). Les Olympiades : Paris 13ème est donc une excellente surprise qui prouve que l’année 2021 est définitivement un très bon crû du cinéma français.