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laurent joulin
52 abonnés
72 critiques
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4,0
Publiée le 6 novembre 2021
Un film sur des vies simples aux sentiments compliqués qui se cherchent dans un quartier aux ensembles multiples impersonnels . Un regard sensible , avec une cettaine complaisance , compréhension sans jugement juste une vue en noir et blanc sublimant les êtres tels qu ils sont tout simplement avec leur qualités et leur contradictions C est beau .
j'ai hésité avec 3,5 car l'image est très belle, le cadre, les acteurs excellents mais en y réfléchissant bien, le scénario reste simple et banal. L'avantage principal est de voir d'autres têtes et d'autres couleurs pour les acteurs Je ne sais pas si c'est la fin un peu convenue et gentillette peu en ligne avec ce que l'on sait des personnages. Mais si on est un peu fleur bleue, on sera ravi!
Ai vu le dernier film de Jacques Audiard, « Les Olympiades ». Dans un écrin noir et blanc somptueux, trois joyaux extraordinaires de vérité et d’intensité, Lucie Zhang, Makita Samba (dont c’est pour tous les deux les premiers pas devant une caméra) et Noémie Merlant brillent de leur immense talent. Le scénario et les dialogues ciselés, très écrits, souvent drôles et parfois touchants, du metteur en scène, Céline Sciamma et Léa Mysius sont inspirés par le roman graphique d’Adrian Tamine. La mise en scène étudiée et discrète est un vrai travail d’orfèvre comme souvent avec Audiard. La caméra du réalisateur épouse le velouté des peaux des comédiens avec sensualité, et le rocailleux du béton des tours du XIIIème arrondissement de Paris avec respect. La musique tonique de Rone habille de sons électroniques ce récit sur la jeunesse actuelle qui ne va pas bien du tout et qui se perd dans cet avenir à l’horizon bouché par des probèmatiques aussi massives que les immeubles titanesques et impersonnels de ce quartier parisien. Emilie, Camille et Nora ont fait des études, sont cultivés mais sont totalement désabusés n’arrivant pas à s’intégrer dans la société. Une petite trentaine et déjà plus aucun rêve, revenus de tout, ils vivent au jour le jour enfermés dans leurs vies et leur quartier sans beaucoup d’humanité derrière leurs écrans tactiles et ceux tout aussi exhibitionnistes que sont les vitres de leurs appartements sans âme. Le film en 3 parties inégales, commence très fort avec le couple Emilie et Camille qui sont co-locataires dans une tour emblématique des « Olympiades » dans le quartier asiatique de Paris sud. Puis nous découvrons Nora, agent immobilière qui reprend ses études à la Fac de Tobiac et qui se fait rapidement harceler sur les réseaux sociaux. La troisième partie verra le trio se rencontrer. Ce film d’une grande douceur formelle dépeint avec précision la violence et le cynisme de notre début de siècle où il est plus accessible de baiser avec le premier venu que de s’adresser la parole, où il est plus facile de communiquer avec des faux amis inconnus sur les réseaux sociaux que de faire connaissance dans sa propre cité, où l’on réalise en pleine jeunesse que l’on est déjà enfermé dans un système et condamné à un métier pourtant choisi, qui nous a déçu et qui ne répond plus à son idéal au bout de quelques mois de pratique, où il est plus « courageux » de payer un quidam pour aller visiter sa grand-mère atteinte d’Alzheimer qui de toutes les façons ne vous reconnaitra pas… Alors, je dois reconnaitre qu’Audiard n’évite pas quelques maniérismes, quelques invraisemblances et une fin à laquelle personne ne peut croire, mais le magnétisme des comédiens, la précision et le rythme de leur jeu, la beauté de la photographie de Paul Guillaume, nous font pardonner les quelques défauts. Ce long métrage nous vaut un des plus beaux coups de foudre du cinéma français. Il y a 25 ans Kassovitz signait un drame en noir et blanc dans une cité de la banlieue parisienne sur une jeunesse exclue et cela s’appelait « La haine ». Audiard signe ici une très belle comédie romantique de même facture qui pourrait s’intituler « Aime » mais ce beau film minéral et animal s’appelle « Les Olympiades"
Les Olympiades est un film réalisé par Jacques Audiard sorti en 2021. Ce film porte sur la question de l'amour au XXIème siècle. Le film est esthétiquement très réussi, le noir et blanc est sublime et confère un certain charme à l'ensemble. Le trio d'acteurs est très bon, en particulier Noémie Merlant (Nora) dont la complexité du personnage est bien retranscrite dans son jeu. Les histoires se chevauchent de manière fluide, on ne s'ennuie jamais devant ce métrage. Enfin, la musique électronique composée par Rone apporte une ampleur supplémentaire à l’œuvre, la complète parfaitement. C'est un très bon film de Jacques Audiard, fortement recommandable.
Belle surprise que ce nouvel opus de Audiard, tres différent des précédents. On est aux antipodes de Dheepan et des Frères Sisters quant au thème et au style cinématographique et pourtant on retrouve la même fluidité, la finesse d’observation, l’attention portée à tous ses personnages. C est un régal visuel sans être jamais poseur ni chichiteux. Alors oui, sur le fond certains pourront faire la fine bouche sur l’éternel retour du thème de l’incommunicabilité, mille fois traité au cinéma. Moi non. Le propos est fluide, pas dogmatique, et il s’agit plus de détresse affective et de pudeur des sentiments (même si les corps, remarquablement filmés dans leurs ébats, le sont pas). Le film offre deux beaux portraits de femmes ( on sent la patte de Céline Sciamma) à la fois déterminées et égarées ( deux cousines françaises de Julie en 12 chapitres ?) , incarnées par une nouvelle venue très affirmée Lucie Zhang et par Noémie Merlant, dans un personnage une nouvelle fois complexe. Saluons aussi le représentant d’une masculinité pour une fois non toxique, au contraire très touchante, parfaitement incarné par Makita Samba. Le regard scénaristique et cinématographique d’Audiard sur cette jeunesse la, dans ce contexte social la, est une agréable surprise, loin des clichés habituels et résolument en prise avec son époque
C'est tout ce que j'aime dans le cinéma : on est pris dans le feu de l'action et sans s'en rendre compte, on partage la vie de ces personnages. Avec ça, on a une réalisation du tonnerre, la photo est superbe et les comédiens parfaits !
film d'une grande subtilité qui donne une vraie épaisseur psychologique aux 4 personnages principaux. Ce quartier de Paris est objectivement l'un des plus laids esthétiquement mais Audiard arrive à en sublimer le décor a priori disgracieux grâce à une belle photographie en noir et blanc, aux cadrages et à la grâce nostalgique des personnages qui s'y croisent. Un quatuor amoureux dont le chassé-croisé tient lieu de parcours initiatique duquel les protagoniste resortent plus grands, et nous aussi un peu avec eux. Un beau film simple et profond, pétri d'humanité.
Très belle chronique amoureuse dans le 13e arrondissement de Paris. Jacques Audiard sublime les scènes ordinaires et ses jeunes acteurs (mention spéciale pour Lucie Zhang et Makita Samba). Si le film n'échappe pas à quelques clichés, chacun peut se retrouver dans l'un des personnages composant le portrait d'une génération ultra connectée et libre qui réinvente les relations sentimentales. La beauté du noir et blanc, la musique de Rone, l'authenticité des personnages, des acteurs qui crèvent l'écran, autant de raisons d'adorer ce film.
Un film esthétiquement très intéressant avec un noir et blanc qui sublime ce quartier particulier de Paris (les tours du 13ème arrondissement) et les corps très présents des jeunes adultes qui s'y croisent. Ce film a fait écho dans mon esprit au film de Joachim Trier vu récemment (The Worst Person in the World). Il y est aussi question de jeunes adultes et de leur difficulté à trouver leur place, mais avec une vision plus sociale dans celui-ci. Entre études, travail, relations sexuelles faciles (ou pas), difficultés financières, réseaux sociaux, histoire familiale, chacun se cherche, s'étudie et peine à s'engager et exprimer ses sentiments, mais finit par y parvenir. Et tout l'espoir est là !
Trentenaire parisien désargenté, je trouve que ce film restitue assez fidèlement- ce qui n'est pas si fréquent- la réalité de ma génération. Ecartelée entre des enjeux matériels insolubles (en premier lieu le logement toujours étriqué et souvent temporaire, puis le travail chichement payé vu les loyers), les possibilités de rencontre infinies et pas si sordides que ça ouvertes par le 2.0, elle trouve peu de temps pour se consacrer à l'important mais réussit parfois "de beaux moments". La musique de Rone est superbe, la réalisation intéressante, les acteurs excellents. A voir donc.
Du super Audiard !! Des personnages magnifiques et un film vivifiant malgré les crises et les galères qu'ils peuvent vivre . Ils sont beaux et vivants. Et la musique de Rone enrobe ce bijou. Merci
L'action dans un quartier de Paris peu filmé, le choix du noir&blanc le mélange des genres, des corps pour un film loin des clichés habituels sur les trentenaires. Monsieur Audiard connaît son métier, merci à lui.
Un film fort et simple réalisé avec brio par Jacques Audiard. Un film très littéraire, qui a su toucher de nombreux points sensibles sans se perdre. Les thèmes du désir et de la sexualité dans notre société sont omniprésent. Un long métrage très esthétique par son choix de mise en couleur en noir et blanc. Les acteurs assez peu connu se révèlent au grand public. Je conseille vivement !
Quelle variété dans le cinéma d’Audiard et quelle modernité. Les Olympiades nous entraînent dans une douceur et dans la variation des sentiments amoureux aidées par un noir et blanc sublimant l’image et le récit. Avec des acteurs inconnus mais exceptionnels de naturel, le plaisir de les suivre nous emporte dès le début du film. Ces jeunes cherchent l’amour avec d’autres moyens que la rencontre physique mais au final c’est celle-ci qui l’emporte. De plus, un film sur des personnes d’origines diverses que l’on oublie car ce sont des êtres à part entière, à contrario de certaines pensées de notre société du moment. Jacques Audiard pour moi est le meilleur cinéaste français actuel.