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    Rebel
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    RedArrow
    RedArrow

    1 674 abonnés 1 534 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 septembre 2022
    En plus d'une virée hollywoodienne où ils ont tour à tour ressuscité avec un certain succès les "Bad Boys", donné sa (chouette) identité visuelle colorée à la série "Miss Marvel" ou encore vécu l'impensable avec l'annulation pure et simple de "Batgirl" en début de post-production, Adil El Arbi et Bilall Fallah ont trouvé le temps de revenir dans leur Belgique natale pour concrétiser "Rebel", un projet qui leur tenait à cœur depuis plusieurs années.
    Et, autant le dire de suite, bien loin de l'univers des (super-)héros de films d'action sortant toujours quasiment indemnes du moindre danger, ce nouveau long-métrage marque pour le duo un retour-choc à la réalité la plus terrifiante avec l'embrigadement de certains jeunes de banlieues belges d'origine maghrébine dans le conflit syrien et la radicalisation dont Daech se nourrit pour agrandir ses troupes.

    Inspiré du propre vécu des réalisateurs (des connaissances disparues du jour au lendemain pour rejoindre cette guerre), "Rebel" malmène nos émotions à travers la descente en enfers que va prendre la destinée de deux frères : Kamal, un petit délinquant passionné de rap parti apporter son aide sur le front syrien afin de trouver un but à son existence avant de succomber aux sirènes de l'État Islamique, et Nassim, son cadet âgé de treize ans subissant de plein fouet en Belgique les répercussions autour de la révélation médiatique des terribles agissements de son aîné.

    En entremêlant les parcours respectifs de ces deux frères dans la noirceur d'un cycle de cause à effet où les échappatoires ne font que se raréfier, Adil & Bilall s'emparent du triste et large spectre du cancer de la radicalisation pour en explorer ses extrémités les plus dramatiques, de ses symptômes bien installés dans nos sociétés occidentales directement pointées du doigt quant à leur inertie sur le sujet (des jeunes laissés sans horizon d'avenir, à la dérive d'une délinquance aux multiples visages, dont une qui ne demande qu'à susurrer ses illusions néfastes à l'oreille des plus innocents) à la confrontation directe de ses maux les plus explicites (la réalité d'une organisation sanguinaire vue de l'intérieur, qui, sous couvert d'ordre et religion interprétée selon ses fantasmes, ne vit que pour laisser libre cours à sa violence et à ses plus bas instincts envers les femmes). Ainsi, ici, ce sera l'errance qui poussera Kamal à aller se trouver soi-même sur le front syrien où l'horreur de la guerre le conduira au pire tout comme la tristesse de Nassim le poussera involontairement dans un nid de vipères prêtes à le bercer de mirages sur l'enrôlement de son grand frère.

    Bien sûr, si vous avez vu des documentaires ou des fictions bien renseignées sur ce point, vous vous dites peut-être que vous connaissez forcément déjà un peu tout de ce genre de spirale d'endoctrinement (et ses conséquences) dans laquelle se retrouvent pris au piège les personnages de "Rebel", n'oublions pas d'ailleurs de citer les figures féminines très marquantes des deux points de vue du récit et considérées comme seules véritables lumières susceptibles de ramener chacun des deux frères sur la bonne voie (la formidable mère combative notamment). Mais on peut vous promettre que vous faites fausse route car "Rebel" ne ressemble tout simplement à aucune autre œuvre sur ce sujet par l'originalité du traitement que Adil & Bilall lui apportent.

    En effet, le film ose le pari d'un grand écart assez sidérant entre un parti pris quasi-documentaire plaçant en son cœur la propagande de Daech, dont la force évocatrice des images belliqueuses est un moyen d'expression parfait pour des passionnés de mise en scène comme Adil & Bilall en vue d'en dénoncer les mécanismes, et celle d'une narration chapitrée par une voix féminine envoûtante à la manière d'une Shéhérazade des "Contes des Mille et Une Nuits", qui donne justement de vraies belles allures de conte moderne, décalé et tragique, à "Rebel".
    À la froideur des manipulations perfides de recruteurs implantés en Europe, de tournages calculés de l'organisation pour séduire de potentielles recrues à des milliers de kilomètres et les explosions de violence de leurs exactions sur le terrain (en termes de réalisation dite "de guerre", les plans-séquences en plein combat nous immergent complètement au plus près du désarroi intime d'un personnage face au chaos) vont donc venir se mélanger d'étonnants et sublimes numéros chantés et chorégraphiés, traduisant tout haut des états d'âme que Daech cherche à faire taire en même temps que la musique "impie" qui leur sert d'écrin (intégrante depuis la nuit des temps à leur culture, soit-dit en passant). Entre la folie de la transition musicale téléportant Kamal de sa vie de quartier au milieu de blessés syriens et la détresse ultime chantée d'une femme laissée aux mains des soldats de l'EI, "Rebel" propose plusieurs moments incroyables qu'il parvient pourtant accoler avec aisance à une des plus cruelles réalités qui durent encore en ce monde.
    Et cette conjugaison improbable trouvera le moyen d'atteindre un paroxysme encore plus ahurissant lors de son final à la puissance tout bonnement dévastatrice, d'abord par le poids terrassant de ce qui nous y est dévoilé mais aussi par la charge émotionnelle qui en jaillit grâce au choix aussi génial que poétique pour le porter à l'image dans une ultime séquence absolument magnifique.

    À elle seule, toute la puissance de l'uppercut "Rebel" y est résumée.

    On ne saurait trop vous recommander ce film essentiel par son sujet, par sa capacité à trouver de nouvelles manières pour y faire crier le désespoir d'une humanité qui s'y retrouve le plus souvent étouffée.
    circusstar
    circusstar

    138 abonnés 718 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 septembre 2022
    Film prenant et passionnant. Un vrai coup de poing qui vous retourne les tripes. Vous n'en sortirez pas indemne mais quelle force et quelle intensité. C'est bouleversant. S'il y a un film à voir c'est bien celui là .
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    360 abonnés 1 804 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 août 2022
    C’est une réalisation d'Adil El Arbi et Bilall Fallah. Ils ont fait récemment parler d’eux, car leur film, Batgirl, a été annulé sauvagement par Warner. Le duo belge a écrit le scénario avec Jan Van Dyck et Kevin Meul. Rebel a été présenté en séance de minuit au Festival de Cannes 2022.

    Il aura fallu attendre le mois d’août pour avoir le film de l'année. Bien que 2022 ne soit pas fini, Rebel a mis la barre est trop haut pour être concurrencé. Ce drame va s'attaquer au terrible sujet de la radicalisation. Loin des standards habituels, les réalisateurs belges ont le courage d'offrir une autre vision, quitte à déplaire.

    Rebel va s’attaquer aux sujets de la radicalisation et des Belges qui sont allés en Syrie. Nous voyageons entre Molenbeek et Raqqa. Le film démarre alors que Kamal est déjà en Syrie. Des flash-back vont faire comprendre ce qui l'a poussé à y aller. Le plus intéressant est de voir sa réaction face aux différents événements. On ne va pas le percevoir comme un bourreau, mais plutôt comme un esprit égaré. Un traitement qui n'est pas habituel pour les jeunes partis voulant faire tomber Bachar el-Assad. Cette dose d'humanité est très forte. On va s'attacher à Kamal. C'est aussi l'occasion de voir toutes les exactions qui sont faites par l'État islamique, mais aussi l'armée du dictateur syrien. L'horreur est toujours présente lors des parties lors des passages au Moyen-Orient. Un bon nombre de scènes vont être glaçantes.

    Les parties en Belgique vont être tout aussi intéressantes. Il va permettre de comprendre tout le contexte familial qui a façonné Kamal. En réalité, c’est le besoin de reconnaissance qui a poussé cet homme à partir en Syrie. Le récit tourne aussi autour du petit frère. Celui-ci est perturbé par le départ de Kamal. Il va donc devenir une proie facile pour les recruteurs. On va voir tout le processus pour le convaincre de rejoindre son grand frère en Syrie. Ces passages sont déchirants, car ils exploitent toutes les faiblesses d'un gamin pour lui faire commettre les pires actes. Sur le fond, la portée de Rebel est très pertinente, car il faut comprendre les causes de ces départs pour les en empêcher l’avenir.

    Tous les acteurs du film sont parfaits. Aboubakr Bensaihi sublime son personnage. Au départ, on ressent en lui beaucoup de colère puis de désespoir face à la situation dans laquelle il a atterri. C'est la même chose pour le petit frère. Nassim a la rage de voir son frère traîné dans la boue par les autres. Amir El Arbi montre parfaitement cette confusion. La mère est aussi très émouvante. Pour montrer la ténacité qu'elle a pour défendre ses enfants, Lubna Azabal est géniale.
    Claude WOLFS
    Claude WOLFS

    47 abonnés 126 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 septembre 2022
    ANEANTI j'en suis sorti ANEANTI .J'ai rarement vu vu un film aussi prenant, une telle intensité dramatique, des acteurs aussi juste. Kamal jeune belge après quelque bêtises part en Syrie et se retrouve embrigadé dans la guerre menée par l'Etat Islamique , a filmer les atrocités commises par ses "frères d'armes" pendant que son petit frère de 12/13 ans devient en Belgique la proie des recruteurs de Daech . Tout est juste, de la mère qui tente de sauver son dernier fils, a l'improbable amour de Kamal pour Noor, de la musique arrivant quand il faut pour adoucir cette horreur et la radicalité cinique de ce conflit. Un sans faute de la part d'Adil El Arbi et de Billal Falah a qui l'on doit déjà les Bad Boys et surtout l'esthétique Black & Gangsta....A suivre de très près!!!!
    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    296 abonnés 396 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 juillet 2022
    (...) « Tu rêvais d’être un héros, dit le chant, le vent a emporté tes rêves : ils n’étaient qu’illusion ». L’enjeu posé sera de ne pas se laisser laver le cerveau pour rester dans une religion de tolérance et non d’intégrisme guerrier… S’il est un héros, c’est pourtant bien Kamal qui met sa jeunesse au service de sa révolte, suprême ambigüité d’un film qui tend, à l’encontre de ses intentions affichées en opposant les bons et les méchants, à exhiber complaisamment la violence qu’il dénonce et donc à utiliser les moyens mêmes de l’ennemi, en l’occurrence la forme adoptée par la propagande de Daech, risquant ainsi d’avoir sur les jeunes spectateurs l’effet inverse de ce qu’il voudrait prévenir. C’est d’autant plus sensible que Kamal sera le caméraman des Djihadistes, ce qui met la question de l’image au centre du récit.
    Alice025
    Alice025

    1 676 abonnés 1 366 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 septembre 2022
    Un énorme coup de cœur pour « Rebel », film choc réaliste qui prend littéralement aux tripes et dont on ressort secoué. On suit la vie de plusieurs personnes d'une famille avec des retours de flashback, entre Kamal venu en Syrie pour donner son aide et qui va se retrouver forcé de rejoindre l'Etat islamique, son petit frère qui va se faire endoctriner par des connaissances douteuses, ainsi que leur mère qui va faire ce qu'elle peut pour le protéger.
    On traite ici de radicalisation mais aussi de survie, en y découvrant l'horreur sur place ainsi que des actes abominables. La réalisation est impeccable, mêlant parfois des moments de rap pour dénoncer et exprimer les sentiments qui s'y dégagent. La fin est bouleversante, « Rebel » a réussi à traiter un sujet extrêmement délicat et glaçant tout en montrant l'humanité de cette famille. Poignant.

    http://cinephile-critique.over-blog.com
    Arthur Brondy
    Arthur Brondy

    229 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 août 2022
    Rebel est un film coup de poing. Kamal est un jeune qui décide de s’engager dans l’humanitaire en Syrie et qui va se retrouver contraint de rejoindre les rangs de l’état islamique. À Bruxelles, son petit frère Nassim va vouloir suivre ses pas et le retrouver, embrigadé par un recruteur de Daesh… Un drame familial puissant porté par des comédiens extraordinaires et une mise en scène époustouflante. Bouleversant.
    Bart Sampson
    Bart Sampson

    344 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 septembre 2022
    Le film Rebel réalisé par le duo Belgo-Marocain Adil El Arbi, Bilall Fallah fait l’objet d’une cabale journaliste assez injuste. Descendu par « Le Monde » et « Télérama »car accusé d’esthétiser l’état islamique.
    Je suis donc allé courir pour me faire ma propre opinion et évidemment Le Monde et Télérama sont complètement à côté de la plaque.
    Ce film n’est aucunement une apologie du terrorisme.
    Parlons déjà de l’histoire : Kamal décide de se rendre en Syrie afin de venir en aide aux victimes de la guerre. Mais à son arrivée, il est forcé de rejoindre un groupe armé et se retrouve bloqué à Raqqa.Son jeune frère Nassim, qui rêve de le rejoindre, devient une proie facile pour les recruteurs du djihad. Leïla, leur mère, tente alors de protéger son plus jeune fils.
    Comme de nombreuses séries Netflix d’Amérique ou d’ailleurs elle utilise les codes des films d’action et des blockbusters afin d’attirer dans les salles les jeunes biberonnés à TikTok et aux réseaux sociaux et déconstruire toutes les mythologies qui entourant l’engagement des jeunes qui en pensant aller défendre la Syrie attaquée par le régime de Assad se retrouve embarqués malgré eux dans un conflit sanguinaire et qui les dépasse.
    Deux scènes cristallisent les critiques : à deux reprises le film passe du récit à la scénographie d’un clip et de la street dance.
    Faut il descendre un film pour deux gestes cinématographiques qui sans être essentiels au but poursuivi par le film permettent de disrupter et retourner contre les esprit endormis des objets cultures ultra populaires auprès des jeunes.
    Ce film est violent, sans concession contre les terroristes et magnifiquement interprété.
    L’actrice Lubna Azabal qui m’avait bouleversé dans un autre film « Incendies » de Denis Villeneuve ( et qui a aussi fait se pincer le nez une certaine critique) ne s’y est par trompé.
    Moi non plus
    selenie
    selenie

    6 285 abonnés 6 191 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 septembre 2022
    Le film débute un peu dans tous les sens, mêlant passé et présent, montrant bien maman femme de ménage, petit frère écolier et grand frère délinquant puis djihadiste. Puis le récit prend un cour plus normal, tout en tentant des passages que les réalisateurs annoncent comme "comédies musicales" alors qu'il s'agit surtout de clip rap du plus mauvais effet, trop caricaturaux et trop simplistes. La maman a tout de la mère courage comme on en a tant vu au cinéma, le petit frère est juste un écolier pour qui le grand frère est un héros, rien de bien neuf et donc l'essentiel epose sur Kamal pour qui on a pourtant bien du mal à avoir de l'empathie au départ ; dealer qui dit "je ne fais que survivre" comme si cela devait l'absoudre de son passé. Le plus réussi reste pourtant la différence de style entre la Belgique avec la maman et le jeune fils filmée dans la grisaille, puis la Syrie filmée dans l'aridité d'une guerre omniprésente dans un style plutôt spectaculaire pourrait d'ailleurs passer pour être contre-productif au vu du message que les réalisateurs veulent passer. Un film bancal mais pas dénué de qualité.
    Site : Selenie
    velocio
    velocio

    1 311 abonnés 3 140 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 août 2022
    "Rebel", présenté se séance spéciale au dernier festival de Cannes, est tout sauf un film ordinaire. Tourné par deux jeunes réalisateurs belges aux origines marocaines et ayant déjà leurs ronds de serviette à Hollywood, "Rebel" est un film sur les méthodes qu'ont utilisées les recruteurs de l'état islamique établis en Belgique pour envoyer des jeunes combattre en Syrie. On y passe de la Belgique à la Syrie (en fait, le film a été tourné en Jordanie), on y voit d'un côté des scènes de combat tournées façon Hollywood y compris niveau sonore et, d'un autre côté, la lutte d'une mère (-courage) qui fait tout pour empêcher son plus jeune fils de rejoindre son frère en Syrie puis pour le rapatrier. Ce mélange des genres est déjà un peu étonnant, mais ce n'est rien à côté de quelques scènes qui font penser au cinéma de Bollywood, mêlant musique, chant et danse. Deux grands noms à retenir au générique : Lubna Azabal, toujours aussi excellente dans le rôle de la mère, et Sidi Larbi Cherkaoui, chorégraphe des scènes évoquées plus haut. Globalement, un film qui aurait gagné à être un peu raccourci mais dans lequel la tension et l'intérêt croissent progressivement.
    PLR
    PLR

    467 abonnés 1 564 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 septembre 2022
    Rarement des images de guerre sont aussi violentes et crues au cinéma. Ce qui vaut bien, et c’est peu de le dire, une interdiction aux moins de 12 ans. Même au-delà, aurais-je dit... Le spectateur doit être prêt, doit pouvoir supporter.

    Les secrets de tournage nous révèlent que ce film s’étirait d’abord sur 4 heures et que des scènes ont finalement été coupées pour raccourcir à 2h15. C’est encore long ! On imagine les abominations qui ont été coupées.

    L’allongement par rapport au minutage standard est par ailleurs dû à des séquences de rap. Cette intrusion d’éléments de culture musicale dans un tel scénario est étonnante, un peu troublante quoique apaisante par rapport au propos.
    Corinne76100
    Corinne76100

    46 abonnés 298 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 septembre 2022
    Film sur la radicalisation le plus glaçant jamais vu. Une réalisation et une mise en scène absolument fabuleuses qui contrastent avec des scènes de guerre et de torture insoutenables. Bouleversant !!
    Yves G.
    Yves G.

    1 481 abonnés 3 497 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 8 septembre 2022
    Kemal est un fils de Molenbeek, cette banlieue de Bruxelles devenue tristement célèbre comme creuset du terrorisme islamiste. Au grand dam de sa mère (Lubna Azabal), il aime les motos, le rap et l’argent facile. Son jeune frère, Nassim, l’idolâtre. Pour échapper à la police belge qui le recherche pour ses petits trafics, Kemal décide en 2012 de partir en Syrie. Il y découvre à son corps défendant la logique meurtrière que Daech déchaîne contre tous ses ennemis.
    Tandis qu’il essaie de s’échapper de Racca et que son frère se fait embrigader, sa mère va tout faire pour les sauver l’un et l’autre.

    La radicalisation, comment des jeunes Occidentaux, de confession musulmane ou fraîchement convertis, s’y laissent attraper au risque de s’y perdre : le thème est d’une brûlante actualité. Le cinéma s’en est saisi au point qu’on frise l’overdose devant les films sur ce thème depuis quelques années : "La Désintégration", "Made in France", "Les Cowboys", "Le ciel attendra", "Mon cher enfant", "Exfiltrés", "Le Jeune Ahmed", "L’Adieu à la nuit"… sans oublier la remarquable mini-série "Kalifat" diffusée sur Netflix pendant le Covid.

    Rebel a l’inconvénient de venir après cette longue série. Il ne raconte rien qu’on n’ait déjà vu : le malaise identitaire d’une jeunesse déboussolée qui croit trouver dans l’islam un refuge, le départ en Syrie et la brutale découverte d’un ordre violent et implacable, les tentatives anxiogènes de s’en évader, le coup de chapeau à la résistance kurde et à ses courageuses guerrières, etc….

    Mais "Rebel" ajoute à ce défaut là deux autres, bien plus gênants. Le premier est d’esthétiser la violence qu’on prétend dénoncer, au risque de la complaisance.
    Le second est la caricature dans laquelle "Rebel" verse souvent. Ses personnages sont tout d’une pièce, réduits au trait de caractère qu’ils sont censés incarner. Le héros, jeune, séduisant et sympathique et positif – quelles que soient les fautes qu’ils aient commises. L’humanité dont il fait preuve avec la femme, Noor, qu’il se voit attribuer au marché des esclaves, atteste de son bon fond. Nassim, le petit frère – bien jeune pour le rôle d’un candidat au Djihad – incarne l’enfance bafouée et instrumentalisée. Leur mère est tout à la fois Mater Dolorosa et Mère courage, prête à tout pour sauver ses deux enfants – au point qu’on se demande comment tant de qualités ont pu conduire à l’échec de leur éducation.

    "Rebel" achève de se décrédibiliser avec les trois clips videos qui s’intercalent dans le récit, comme si le viol d’un personnage ou la mort d’un autre se racontait mieux en chantant. Ô secours Michel Sardou !
    lionelb30
    lionelb30

    441 abonnés 2 598 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 septembre 2022
    L'intention était louable de faire un film fort avec ce theme du djihadisme et l'ajout de musique rap mais ce n’est que partiellement réussi , pas toujours bien filmé et un son mediocre.
    FaRem
    FaRem

    8 704 abonnés 9 561 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 juin 2023
    « Un jour, tu seras fière de moi, maman ! » Kamal est un petit voyou de Molenbeek qui supporte de moins en moins ce sentiment d'impuissance par rapport à ce qu'il se passe en Syrie. Après un ennui avec la police, il décide d'aller là-bas pour faire de l'humanitaire, mais il se retrouve vite aux services de Daesh qui ne lui laisse pas vraiment le choix. Une décision qui va impacter toute sa famille... Alors qu'on a eu des films sur ceux qui partent combattre en Syrie, sur l'endoctrinement, sur des parents qui font tout pour retrouver leurs enfants, "Rebel" aborde tout ceci à la fois. La vie ou plutôt l'enfer en Syrie avec les atrocités commises, mais aussi toute l'organisation des terroristes pour mener une guerre avec les armes, mais aussi avec les différents moyens de communication notamment pour servir leur propagande et tenter d'endoctriner le plus de personnes vulnérables. C'est là que Nassim, le petit frère de Kamal, entre en compte puisqu'il est directement ciblé par cette propagande, ce qui inquiète sa mère qui se retrouve sans solution. En plus de bien traiter les différents angles de l'histoire, Adil El Arbi et Bilall Fallah font preuve d'une grande maitrise derrière la caméra. On passe du film de guerre immersif et spectaculaire au drame familial intimiste en passant par ces scènes musicales particulièrement fortes. Intense, provocant, impressionnant, "Rebel" est un bon film auquel il manque juste un peu d'émotion à mon goût.
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