On sourit sur la photo est le premier long métrage de François Uzan, scénariste qui a notamment travaillé sur les séries Lupin et Family Business pour Netflix, ou encore Je te promets pour TF1. La genèse du projet remonte à 2010... Le réalisateur était parti en vacances en famille et, en rentrant, il avait rendez-vous avec son ami Anthony Lancret (un des producteurs du film). Il se rappelle :
"J’ai commencé à lui raconter mes vacances et au bout de 5 minutes, il m’a dit : « Arrête de m’en parler, écris plutôt un film ! ». Évidemment, mes vacances en famille étaient bien moins frénétiques et pimentées que celles de la famille Hamelin dans On sourit pour la photo, mais j’en ai gardé une couleur, une tendresse, une dynamique familiale..."
"À l’époque, j’avais en effet une trentaine d’années et j’ai réalisé que quel que soit votre âge, quand vous vous retrouvez avec vos parents, vous avez de nouveau 10 ans ! C’est une sorte de voyage dans le temps et je m’en suis servi pour construire l’histoire, mais je n’ai pas voulu me restreindre à mon point de vue, celui d’un trentenaire, parce qu’au fond, je suis un peu tous les personnages."
On sourit pour la photo a fait partie de la Sélection Officielle de l'Alpe d'Huez 2021 et y a remporté le Prix spécial du jury, présidé par Michèle Laroque.
Pour François Uzan, On sourit sur la photo est un film sur les fantômes du passé. Il précise : "Alors oui, dit comme ça, on ne part pas forcément sur une comédie, mais comme ce sont de gentils fantômes avec lesquels on cohabite, qui nous accompagnent et qu’il faut un jour abandonner, cela crée au final une comédie nostalgique, voire mélancolique..."
"Attention : pour moi, ce ne sont pas de termes négatifs ou péjoratifs. J’ai lu un jour qu’« être mélancolique c’est pleurer des jolies choses », donc on peut verser une petite larme, mais j’aime avant tout faire rire donc avec ce matériau de base j’ai voulu écrire une vraie comédie."
Les premières versions du scénario se déroulaient en Italie. François Uzan avait envie de soleil, de Méditerranée, avec une gamme de couleurs entre le bleu et l’orange. Mais le cinéaste a finalement opté pour la Grèce, pour évoquer tout ce qui s’est passé dans ce pays ces dernières années, ainsi que le décalage entre ce que l'on imagine en tant que touriste et la réalité.
On sourit pour la photo a été tourné durant l’été 2020 pendant cinq semaines au sud d’Athènes, puis une semaine sur l’île d’Egine. François Uzan se souvient : "La Grèce que je montre dans le film n’est pas celle des Cyclades et des grosses fêtes à Mykonos ! C’est au contraire une Grèce plus authentique, plus populaire qui dit quelque chose de cette famille Hamelin."
"Nous avons eu la chance de pouvoir tourner dans des décors extraordinaires grâce à une production locale très efficace. Cela nous a permis de filmer à 4 heures du matin aux pieds de l’Acropole, au temple d’Aphaïa ou sur des plages sublimes. Les protocoles sanitaires étaient très stricts, mais il y a eu un avantage : nous avons eu accès à ces endroits qui, d’habitude, sont bondés et donc inaccessibles."
François Uzan avait pour référence les films d'Olivier Nakache et Eric Toledano : "Quand je repense à Intouchables ou Le Sens de la fête, ce sont à la fois des films drôles et beaux. J’ai donc eu cette ambition pour le mien, avec en plus la chance de tourner dans des décors naturels magnifiques : la mer, la plage, le ciel, les temples grecs..."
François Uzan et le directeur de la photographie Philippe Guilbert ont fait le choix de tourner en scope. Le metteur en scène explique : "Nous sommes partis du principe que dans ce film, il n’y aurait pas de « petite scène » d’un point de vue esthétique ! Même dans un simple contre-champ ou un plan large, nous avons donc essayé de soigner l’image. Tout ça, ça n’était pas juste pour me faire plaisir : pour moi ce film est l’album de famille des Hamelin. Il fallait donc que les photos soient belles."