Espion amateur est le genre de petit film que tourne en général Jackie Chan. Parfois la recette prend, parfois non, et ici elle prend plutôt bien, notamment en adoptant un ton plus sérieux que de coutume.
Jackie Chan se montre honorable en héros, évoluant dans un domaine qu’il affectionne, la comédie, mais parvenant, et ce n’est pas toujours le cas, à être aussi convaincant lorsque l’émotion s’installe. Chan étant en parallèle toujours brillant niveau cascade, et se glissant dans la peau d’un personnage sympa et attachant, finalement il s’en tire sans difficulté. Autour de lui beaucoup d’acteurs, asiatiques surtout, peu connus, mais qui parviennent à convaincre dans leur ensemble, malgré un casting féminin que j’ai trouvé assez fade, et malgré le fait que le film est tout de même très fortement centré sur Chan, qui ne laisse pas une énorme place aux autres.
Le scénario est astucieux. En effet, il parvient d’une part à mêler les habituelles cascades de Chan, son humour, à d’autres éléments qui viennent donner au film un peu plus de saveur et de piment, d’autant que le mélange tient la route. Est ainsi introduite une dimension aventure, avec l’exotisme de la Turquie, et certaines scènes utilisent intelligemment ce décor, et est introduite une partie émotion avec la jeune droguée. Tout cela permet à Espion amateur d’apparaitre plus profond et un peu plus subtil que de coutume, et même si le mélange de ton pourra déconcerter, et même si on ne peut quand même pas aller jusqu’à dire qu’Espion amateur soit décapant dans ses divers domaines, c’est prenant.
Pour la réalisation c’est assez basique, mais le réalisateur a indéniablement du talent pour les scènes à spectacle. Les combats finalement sont bons mais sans plus, mais c’est surtout les cascades qui sont ici mémorables, avec celles du pont, celle de la grue, des séquences spectaculaires, qui bénéficie beaucoup du savoir-faire du réalisateur en la matière. Les décors comme je l’ai dit on le mérite d’être exotiques, et de permettre à Chan de s’amuser ainsi dans des lieux originaux. Si l’ambiance turque n’est pas très apparente, néanmoins il y a de bonnes idées qui surnagent tout de même. Je n’ai, niveau photographie, niveau bande son pas grand-chose à souligner de particulier, Espion amateur ne marquant pas vraiment de points en la matière, mais faisant le boulot.
En somme Espion amateur est un film à l’histoire assez invraisemblable, mais qui parvient à distraire, en reprenant le style habituel de Chan, mais en lui apportant davantage de relief que de coutume, par des innovations. Alors certes on n’évolue pas dans les sphères du cinéma les plus élevés, mais j’ai trouvé que le film méritait 3.5.