Bof durassien, donc chic
Ces 104 minutes de pensum, réalisées par Matthieu Rozé, sont inspirées par Les Petits chevaux de Tarquinia de Marguerite Duras. Et c’est bien là le problème. Un été. La torpeur. Une chaleur écrasante. Un climat déréglé. Un village coincé entre la mer et la montagne. Pas de réseau. Pas de portable. Des amis qui se connaissent trop bien. Rien à faire. Ou si peu. Les vacances. Et puis arrive un bateau. Et de ce bateau, descend un homme. Un homme mystérieux… C’est le 2ème film de ce réalisateur, - le 1er de 2002 est passé très vite aux oubliettes – surtout connu pour ses prestations d’acteur entre autres dans de très nombreuses séries télé. Cette romance convenue est d’une banalité à pleurer et ne mérite qu’un triple bof.
Cette comédie (?) est comme annoncée écrasée de chaleur. Mais ça se voudrait torride, et là, on est loin du compte. C’est mou du genou et d’un ennui – certes très distingué, on est dans le monde de Duras – plus pesant encore que la chaleur. Ces gens, s’ennuient, sont ennuyeux et nous em… On s’alcoolise avec une belle constance, on fume énormément et on parle, on parle, on parle… souvent pour ne rien dire. Ce huis clos est une façon d’envisager le vide de l’existence assez rédhibitoire. On ne sait pas d’où viennent les personnages, quel est leur métier, leur classe sociale. Ils sont en vacances, c’est tout… et c’est trop peu pour qu’on s’intéresse à eux et qu’on ressente la moindre empathie. Un film inutile et vain.
Heureusement il y a le casting qui ne serait pas loin de sauver le film s’il y avait eu quelque chose à sauver. Valérie Donzelli, Thomas Scimeca, Yannick Choirat, Marya Sansa, Nuno Lopes, Florence Loiret-Caille, Antoine Coesens, font de leur mieux mais voilà, à l’impossible, nul n’est tenu. Ils tentent d’incarner des personnages accablés de chaleur, mais c’est le spectateur qui est accablé de tant de vacuité. A vous de juger, pour ma part, c’est l’ennui qui l’emporte.