L'histoire de Rocky, Sylvester Stallone en a eu l'idée après avoir visionné, en 1975, le combat de boxe opposant la star de l'époque Mohamed Ali et le modeste Chuck Wepner. Un combat à priori complètement déséquilibré, mais qui tint en haleine les spectateurs, puisque Wepner résista jusqu'à la fin du tout dernier round, où il fut finalement mis KO. C'est cette résistance héroïque d'un petit contre un gros, d'un Goliath contre un David, qui séduit Stallone et lui donna envie d'écrire sur le sujet. L'histoire de Rocky, ou le destin extraordinaire d'un modeste boxeur amené à combattre le grand Apollo Creed, était née, en même temps qu'un véritable phénomène de société. Et la carrière de Sylvester Stallone véritablement lancée.
Sylvester Stallone insista auprès des producteurs Irwin Winkler et Robert Chartoff pour tenir lui-même le rôle principal de Rocky. Ayant pourtant très peu d'argent, il était près à refuser la somme conséquente offerte par les des deux hommes pour son script (350 000 dollars) s'il ne lui était pas garanti qu'il incarne à l'écran le modeste boxeur. Un accord fut finalement trouvé : Stallone serait Rocky à l'écran, mais serait payé au minimum syndical. Il devrait en outre continuer à travailler sur son scénario, mais sans bénéficier d'une rémunération.
Avant que Sylvester Stallone ne soit finalement choisi pour incarner Rocky Balboa à l'écran, le studio United Artists avait envisagé d'autres comédiens pour jouer le héros du ring. Il s'agissait de véritables stars de l'époque parmi lesquelles on trouvait Robert Redford, James Caan ou encore Burt Reynolds. Le choix de Stallone permit au studio de faire une sacrée économie de budget, celui-ci étant carrément divisé par deux, passant de 2 millions à un peu plus d'1 million de dollars.
Rocky est le premier volet d'une des plus célèbres sagas du septième art, qui compte au final six longs métrages : Rocky (1976), puis Rocky II (1979), Rocky III (1982), Rocky IV (1985), Rocky V (1990) et enfin Rocky Balboa (2006). A noter que Sylvester Stallone, qui a écrit les six films de la saga, en a mis en scène quatre : Rocky II, Rocky III, Rocky IV et Rocky Balboa. Rocky et Rocky V ont été réalisés par John G. Avildsen.
Rocky a été produit avec un budget très modeste d'environ un million de dollars. A titre de comparaison, les autres films de la saga ont bénéficié d'apports financiers bien plus conséquents : le budget de Rocky II était de 7 millions de dollars, celui de Rocky III avoisinait les 12,5 millions, celui de Rocky IV dépassait les 30 millions et celui de Rocky V culminait à 50 millions de dollars. Rocky Balboa, en 2006, a enrayé cette progression, puisque son budget est estimé à 24 millions de dollars.
D'un budget avoisinant le million de dollars, Rocky en a rapporté... plus de 117 millions rien qu'aux Etats-Unis, s'imposant ainsi comme le plus gros succès de l'année 1976 au box-office américain. A l'échelle mondiale, le long métrage a rapporté près de 225 millions de billets verts, ce qui en fait le volet le plus rentable de la franchise.
Rocky a remporté trois Oscars en 1977 : ceux, majeurs, du Meilleur film et du Meilleur réalisateur pour John G. Avildsen, et celui du Meilleur montage. A noter que le film était nommé dans pas moins de dix catégories, dont celles du meilleur acteur pour Sylvester Stallone (également personnellement nommé dans la catégorie Meilleur scénario original) et de la Meilleure chanson originale pour Bill Conti et son fameux "Gonna Fly Now". Rocky remporta par ailleurs le Golden Globe du Meilleur film dans la catégorie drame.
Evidemment, impossible de dissocier Rocky de son légendaire thème musical, "Gonna Fly Now", composé par Bill Conti et morceau introductif de la bande-originale du film. Mais aussi culte soit-il, aussi ancré dans l'imaginaire collectif soit-il, aussi euphorisant soit-il, à vous faire courir dans la neige et frapper des poings dans le vide, "Gonna Fly Now" n'a occupé la tête du hit-parade US qu'une seule petite semaine. Et n'a pas reçu l'Oscar de la Meilleur chanson originale en 1977, battu par Barbra Streisand et Paul Williams pour le titre "Evergreen" dans Une étoile est née.
Ecrit en quelques jours par Stallone, le scénario de Rocky a subi une dizaine de réécritures avant le tournage. Si l'Américain n'avait procédé à aucune retouche, peut-être n'aurions-nous jamais connu l'une des plus célèbres sagas de l'Histoire du cinéma : dans le script originel, Rocky abandonnait en effet lors du combat final, prenant conscience qu'il ne voulait pas évoluer dans le milieu de la boxe professionnelle.
A l'instar du rôle principal de Rocky, qui aurait d'abord du revenir à un acteur confirmé, le rôle d'Adrian, la compagne du boxeur, aurait pu revenir à une comédienne de premier plan. Le nom de Susan Sarandon, très populaire après The Rocky Horror Picture Show (aucun rapport avec Rocky !!), fut ainsi avancé après la défection de Carrie Snodgress, premier choix de la production. Jugée trop belle pour le rôle, Susan Sarandon ne sera finalement pas de l'aventure, et le choix se portera sur Talia Shire, soeur de Francis Ford Coppola à la ville.
A ceux qui voudraient effectuer un pélerinage sur les traces de Rocky Balboa... L'une des scènes les plus fameuses de Rocky, qui voit le boxeur effectuer son footing avec son chien et escalader des dizaines de marches avant de trôner en vainqueur au sommet de celles-ci, se déroule devant le Musée de l'Art de Philadelphie.
Le prénom de Rocky a été choisi par Sylvester Stallone en hommage au boxeur américain Rocky Marciano, légende des rings dans les années 50, star invaincue de la catégorie poids lourds.
Dans Rocky, il n'y a pas un mais trois membres de la famille Stallone. Sylvester, bien entendu, dans le rôle de Rocky Balboa, mais également son père Frank, qui inaugure le premier combat contre Apollo Creed en tant que chronométreur au bord du ring, et son frère cadet Frank, qui joue le chanteur du groupe de musique évoluant dans la rue.
Le truculent personnage de Paulie, incarné par Burt Young dans la saga Rocky, aurait pu être dévolu à Harvey Keitel, qui sortait à l'époque de l'expérience Taxi Driver. C'était en tout cas le premier choix de Sylvester Stallone.
Rocky fait partie des quelques 600 longs métrages recensés dans le National Film Registry, organisme créé en 1989 par le National Film Preservation Board, qui sélectionne chaque année près de 25 oeuvres afin de les conserver à la Bibliothèque du Congrès. Ces films américains sont sélectionnés en fontion de leur "importance tant au niveau culturel et historique qu'au niveau esthétique".