C’est Richard Claus qui a proposé l’idée de départ de Petit Panda en Afrique à Karsten Kiilerich. Ce dernier se rappelle : "Il voulait écrire l’histoire d’un outsider et faire voyager un panda en Afrique. C’est un récit qui mêle merveilleusement ces deux intentions et qui offre de nombreuses possibilités de situations émouvantes et drôles. Richard vit en Afrique depuis longtemps et ce n’est sans doute pas un hasard. Il adore ce continent et il a soumis le projet à Edward Noeltner, PDG du Cinema Management Group, la société de ventes internationales qui a à cœur de développer ce genre de projets. Ils ont notamment développé La Passion de Van Gogh."
Richard Claus précise : "J’ai une fille de 6 ans, et en dehors de lui lire toutes sortes d’histoires, on en invente aussi ensemble. Dans nos histoires, ses personnages préférés sont les bébés animaux et qui, pour la plupart, sont originaires d’Afrique. L’idée de raconter une histoire bâtie autour de personnages d’animaux africains est vraiment née ainsi. Ensuite, il fallait imaginer un héros qui soit une sorte d’outsider – et qui était sans doute lié à moi. Puis, Chantal Nissen a eu l’idée d’un panda qu’on a par la suite conçu comme un modèle de tolérance et de générosité. Ma femme étant kényane et nos enfants métisses, la tolérance joue un rôle majeur dans notre vie."
Petit Panda en Afrique se déroule dans un univers atemporel, mais l’action se situe à une époque préindustrielle, sans téléphones portables. Les cinéastes confient : "Nos animaux doués de parole possèdent une quantité limitée de gadgets, ils savent manœuvrer un bateau, mais on ne voit pas de voiture ou d’engins du même genre. On peut dire que l’époque n’a pas d’importance."
"On s’est demandé si le film devrait se dérouler dans le passé. On est parvenu à la conclusion que cette question n’était sans doute pas pertinente. À quelle époque se déroule la célèbre fable de La Fontaine, Le Corbeau et le Renard ? Au XVIIème siècle ? Je ne crois pas."
Petit Panda en Afrique comprend une grande diversité de personnages d’animaux qui symbolisent des êtres humains. Karsten Kiilerich confie : "Le panda Ping, notre protagoniste, doit relever d’innombrables défis et apprendre à gagner confiance en lui. Quand on est un panda et qu’on se retrouve en Afrique, c’est sans doute extrêmement angoissant. Jielong est une jeune dragonne qui est kidnappée et qui affronte un autre genre de problèmes, d’autant que le lion Shakeel, avide de pouvoir, croit que les dragons crachent du feu. Mais les dragons chinois en sont incapables. On rencontrera ensuite toute une galerie de seconds rôles – rhinocéros, suricates, chacals, éléphants, girafes…"
"Les personnages et l’intrigue s’inspirent de fables d’animaux et de contes qui existent dans toutes les cultures du monde. On connaît, par exemple, les anciennes histoires d’animaux néerlandaises datant du Moyen-Âge comme Le Roman de Renart, mais il existe aussi des œuvres plus contemporaines comme celles d’Anton Koolhaas. Dans cette tradition, les personnages humains néerlandais, les valeurs et les conflits sont incarnés par toute une variété d’animaux anthropomorphes."
Petit Panda en Afrique se déroule en Afrique et en Chine. Richard Claus et Karsten Kiilerich espèrent ainsi que le film trouvera un plus large public, au-delà des frontières des Pays-Bas ou des pays coproducteurs : "C’est bien connu que les films d’animation, de manière générale, s’exportent mieux que les films en prises de vue réelles. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’aime tant faire du cinéma d’animation. Mais c’est quand même un film très européen. Même si l’histoire ne se déroule pas sur le continent européen, les valeurs que prône le film – la tolérance, le respect, l’ouverture d’esprit, la compréhension et l’acceptation des « autres » - sont des valeurs foncièrement européenne."
Richard Claus et Karsten Kiilerich ont conçu Petit Panda en Afrique pour les enfants de tous âges. Toutefois, en discutant avec les distributeurs et les personnes travaillant dans le marketing, les réalisateurs ont découvert qu’il y a au moins deux catégories d’enfants : la tranche des 4-8 ans, et celle des 8-12 ans. Ils expliquent : "On a décidé de s’adresser aux 4-8 ans, mais on n’a pas oublié pour autant les enfants plus âgés ou leurs parents qui les accompagnent au cinéma."
Tous les personnages de Petit Panda en Afrique ont quatre pattes, et chacun d’entre eux a sa propre manière de courir, de marcher et de grimper. Les metteurs en scène Richard Claus et Karsten Kiilerich racontent : "Il nous fallait des fiches personnages très détaillées avec leurs émotions, leurs expressions et leurs postures concoctées par Patrick Schoenmaker, et pour l’animation, il nous fallait, dès la préparation, tout un ensemble de vignettes représentant les personnages en train de marcher et de courir, et toute une gamme de postures pour chacun d’entre eux, et des blendshapes pour les expressions de visage."
"Par ailleurs, nos personnages ont beaucoup de poils et de fourrure, nous avons de vastes paysages, de nombreux décors et beaucoup, beaucoup de personnages. Chaque seconde en animation coûte cher. On ne peut pas filmer à plusieurs caméras. On ne peut pas tourner plusieurs prises. Par conséquent, on ne peut pas revenir en arrière et proposer un nouveau montage d’un film d’animation s’il ne fonctionne pas. Il faut avoir une vision très précise du film dès le départ. Il faut produire le film avant de produire le film ! Je m’explique : en fonction du scénario, on établit le storyboard, puis on s’attaque à l’animatique.
"Tout cela se passe avant de démarrer l’animation et il n’y a pas de retour en arrière possible. L’animatique doit être fort dès le départ. Dans le cas contraire, on ne peut s’en rendre compte que lorsqu’il est déjà trop tard."