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    Pour la France
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Pour la France" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Pour la France est basé sur un épisode intime douloureux de l'histoire familiale de Rachid Hami : la mort de son petit frère, Jallal Hami, suite à l'organisation d'un bahutage imitant le débarquement de Provence dans des conditions extrêmes, à l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, en octobre 2012 :

    "Le destin de mon frère est hors du commun. Jallal, un jeune homme né en Algérie, musulman, banlieusard, français et patriote, qui après des études brillantes à Science-Po et TaiDa (Taiwan National University) s’est engagé à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr où il a trouvé la mort par la faute de ses camarades."

    "Lorsque l’idée d’en faire un film m’est venue en 2013, je me suis rendu compte de l’universalité des thèmes à aborder : engagement militaire, intégration, foi, représentation des banlieues, appartenance à une citoyenneté de plus en plus mondiale...", confie le metteur en scène, en poursuivant :

    "En 2010, pour finaliser son Master à Sciences-Po, Jallal est allé apprendre le mandarin traditionnel à la prestigieuse université TaiDa (Taiwan National University). Sur un coup de tête, j’ai décidé de le retrouver à Taipei. C’était un moment unique où nous avons pu confronter nos différends, loin de tout et de tous."

    "Depuis sa mort, cette parenthèse a pris une signification salvatrice et tendre, mais aussi terriblement politique. À l’heure où nous voyons le nationalisme gagner la France, il est nécessaire de raconter des histoires comme celle de Jallal. Elle ferme la porte à nombre de clichés qui gangrènent le débat public."

    Prix du Scénario

    Pour la France a obtenu le Grand prix des Prix du Scénario 2020 au cours de la cérémonie de la 33ème édition, qui s'est tenue le 19 juin 2020. Pour cause de Covid-19, l'événement a été exceptionnellement organisé numériquement.

    Références cinématographiques

    Rachid Hami avait pour ambition de faire un film en rupture avec les canons du film social : "Je voulais faire un film en mouvement et centré sur les personnages. Il fallait absolument que ma caméra trouve la juste distance, ne jamais être trop proche ou trop loin des acteurs, faire des plans qui ont du sens, ne jamais être arbitraire. J’ai toujours été très admiratif du cinéma d’Akira Kurosawa, d’Edward Yang, de Costa Gavras et de Lee Chang-Dong. Les personnages sont au centre de leurs films."

    Optiques anamorphiques

    Très tôt, Rachid Hami a choisi de tourner les parties d'Alger et de Taipei avec des optiques anamorphiques. Les raisons ? Obtenir une image plus ronde, détacher les acteurs des décors avec des flous plus prononcés et avoir une restitution de couleurs plus douce.

    "Pour la partie française, nous avons choisi de tourner avec des optiques sphériques, pour obtenir une image plus clinique, dure et réaliste, avec des flous moins prononcés, afin d’inscrire les acteurs plus dans les décors, plus dans le présent", précise metteur en scène.

    Une pointure à l'étalonnage

    Élodie Ichter (Nomadland, Okja, Once Upon A Time In Hollywood...) est venue de Los Angeles pour faire l’étalonnage de Pour la France. "Avec elle, nous avons créé trois esthétiques pour le film, une pour chacune des trois parties. Nous voulions aussi garder une identité commune pour donner une unité au film, il fallait donc œuvrer de façon subtile et nuancée", se rappelle Rachid Hami.

    Qui pour la BO ?

    La musique de Pour la France a été composée en amont du tournage par Dan Levy, qui a entre autres oeuvré sur l'original J’ai perdu mon corpsRachid Hami se souvient : "Nous ne voulions pas d’une musique romantique qui soulignerait les séquences. On voulait que la musique soit un personnage du film, qu’elle hante et donne un souffle aux images."

    Acteurs instinctifs

    Rachid Hami voulait des acteurs et actrices instinctifs, capables de viscéralement habiter leurs personnages : "Il y a dans la rencontre entre Karim Leklou et Ismaël la naissance d’un personnage inquiétant, qui a une forme de rage contenue dans le regard. Mais aussi une douceur et une mélancolie charmante."

    "Shaïn Boumedine est un comédien viscéral, qui apporte opacité, dureté, et vulnérabilité à Aïssa, ce qui permet de ne jamais tomber dans le cliché hagiographique. Lubna Azabal a fait émerger chez Nadia une force, un courage, mais aussi une pointe de mauvaise foi culpabilisante, et une certaine cruauté."

    "Elle me permet d'échapper au cliché de la mère éplorée pour construire un personnage bien plus complexe. Et surtout loin des clichés de la femme arabe et musulmane. Vivian Sung offre au personnage de Julie, une lumière et une légèreté qui permet au film de gagner en vie."

    "Laurent Lafitte incarne avec humanité et noblesse le général Caillard. Celui qui d’une certaine façon symbolise le rêve et la vision d’Aïssa sur l’Armée."

    Les enfants

    Le plus grand défi du film a été relevé par les enfants, Lyam Touhami et Nahyl Théodose, qui jouent Aïssa et Ismaël petits. "Ils ont été incroyables. Les séquences étaient parfois sombres et intenses, mais Lyam et Nahyl ont toujours trouvé le chemin pour se plonger dans leurs personnages. J’ai une immense admiration pour eux", se rappelle Rachid Hami.

    Dates clés

    - 29 mai 1988 : naissance à Alger de Jallal Hami.

    - 1992 : La famille Hami fuit la guerre d’Algérie et s’installe en France.

    - 2006 : Il intègre l’école Sciences Po Paris.

    - 2008 : Il part en année de césure à Taïwan.

    - Aout 2012 : Jallal Hami est admis à l’école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan.

    - Nuit du 29 au 30 octobre 2012 : Organisation du bahutage qui imite le débarquement de Provence dans des conditions extrêmes, traversée d’un étang en tenue militaire.

    - 30 octobre 2012 : Le corps sans vie de Jallal est retrouvé sur la berge de l’étang.

    - 23 novembre 2020 : Ouverture du procès au tribunal correctionnel de Rennes. 7 militaires et ex-soldats sont poursuivis pour homicide involontaire.

    - 14 janvier 2021 : Verdict du procès, 3 personnes condamnées de 6 à 8 mois de prison avec sursis. 4 personnes relaxées.

    Rachid Hami a déclaré à la sortie du procès : "Ce jugement raconte l’histoire de notre pays. Jallal a été trahi par ses camarades et la justice a décidé de les protéger pour ne pas qu’ils soient condamnés. Leur peine sont des peines avec sursis et elles ne seront pas inscrites à leur casier judiciaire. Ça ne va rien changer pour eux. La mort de mon frère est indélébile, gravée sur un morceau de calcaire au père Lachaise."

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